GP Racing

Johnny Cecotto en dix dates

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de très bonnes pièces pour son poulain. Loin d’être ingrat, Cecotto lui en sera reconnaiss­ant. « Après mon titre en 350, j’ai été contacté par Suzuki, raconte Johnny. L’usine voulait me fournir une 500 offi cielle. J’ai refusé par fi délité à Ippolito sans qui je n’aurais jamais pu débarquer en Grands Prix. Avec le recul, je me dis que j’ai peut- être fait une erreur. En 1976, face à la Suzuki de Sheene, la Yamaha n’était pas à la hauteur, et cela a certaineme­nt compromis la suite de ma carrière sur deux roues. » Malgré une victoire aux 200 Miles de Daytona face à Kenny Roberts, et une prometteus­e deuxième place au GP de France, Johnny Cecotto enchaîne en effet les désillusio­ns. Ça ne va guère mieux en 350. En 1977, c’est une chute sur le circuit de Salzbourg, dès le deuxième Grand Prix, qui va gâcher sa saison. Absent trop longtemps pour viser une place au championna­t, il doit se contenter de quelques coups d’éclat en fi n d’année, dont deux victoires en 500 à Imatra et à Brno. L’année suivante, le Vénézuélie­n décroche le titre en 750 mais échoue en 500 face à Kenny Roberts, pourtant équipé de la même moto. « La différence, c’est qu’il roulait en Goodyear et moi en Michelin, précise Cecotto. Cette année- là, les suspension­s de la Yamaha fonctionna­ient mieux avec les pneus américains. À chaque course, nous étions confrontés à des problèmes de dribble impossible­s à résoudre. J’ai dû me résoudre à fi nir à la troisième place du championna­t. » En 1979, c’est à nouveau sur le circuit de Salzbourg que se fracasse la saison de Johnny. « J’ai posé les pots dans la chicane, ma roue arrière s’est soulevée et j’ai dû passer dans l’herbe qui était encore pleine de neige... Je suis tombé, le pilote qui me suivait n’a pas pu m’éviter, il m’a brisé la jambe. »

DE DEUX À QUATRE ROUES

Cecotto remet le couvert la saison suivante en 350 et en 500, mais le coeur n’y est plus vraiment. Quatrième et septième des deux championna­ts, le temps est venu pour lui de s’orienter vers la course automobile. « C’est quelque chose qui me tenait à coeur depuis tout petit, confi e le Vénézuélie­n. Ancien pilote, mon père m’avait un peu poussé pour que je coure à moto, et c’est ce qui fait que j’avais commencé très jeune pour l’époque. » Décidé à courir en F1, Johnny fait ses armes en Formule 2 avec le team Minardi. Engagé en 1982 par l’équipe March Racing Ltd, il décroche la deuxième place du championna­t d’Europe et obtient ainsi un volant en F1 avec le team Theodore Racing. En 1983, 1956 : naissance le 25 janvier à Caracas, Venezuela 1973 : champion du Venezuela 1975 : première saison de Grands Prix, champion du monde 350 1978 : champion 750 FIM 1980 : dernière saison de Grands Prix 500 il terminera sixième à Long Beach, devenant ainsi le dernier pilote de l’histoire à avoir inscrit des points en GP 500 et en F1. « J’ai réalisé mon rêve en arrivant au sommet de la course automobile mais pour réussir, il m’a manqué, là encore, un brin de réussite. Sans moyens, la Formule 1 ne pardonne pas. En 1984, j’espérais progresser chez Toleman ( Ndlr : il est alors coéquipier d’Ayrton Senna), mais j’ai été victime d’un gros accident ( Ndlr : il se brise les deux jambes en Angleterre) qui a compromis mes projets. » Johnny Cecotto courra ensuite encore une quinzaine de saisons dans des championna­ts de voitures de tourisme en Grande- Bretagne et en Allemagne. En 1996, il terminera même sixième des 24 Heures du Mans en compagnie de Nelson Piquet et Danny Sullivan, dans la classe GT1. « Aujourd’hui, ce sont mes fi ls qui ont pris la relève. » Le premier, Johnny Jr Amadeus, a gagné l’an dernier deux courses en GP2, tandis que le second, Jonathan, débute cette année en monoplace.

« EN 1976, FACE À LA SUZUKI DE SHEENE, LA YAMAHA N’ÉTAIT PAS À LA HAUTEUR »

1982 : vice-champion d’Europe de Formule 2 1983 : marque un point en Formule 1, au GP des États-Unis 1990 : 2e du championna­t d’Allemagne GT 1996 : 6e des 24 Heures du Mans en GT1 2002 : participe à sa dernière course automobile

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