SÉBASTIEN ARPUTZO DESSIN, MOTO ET DESIGN
La passion de la course mène à tout. À la piste, bien sûr, mais aussi au stylo, au crayon, à la paire de ciseaux, ou encore à la table à dessin. Bien connu des pilotes français, Sébastien Arputzo en a fait son métier de designer.
De Marseille à Toulon, la boussole des fans de Grands Prix n’indique qu’un seul cap. Celui qui mène au circuit PaulRicard. Même si l’enceinte provençale n’accueille plus depuis longtemps le Continental Circus, tant de passions s’y sont révélées que ceux qui ont grandi dans la région ont gardé pour le lieu une affection toute particulière. Né à Marseille en 1983, Sébastien Arputzo a très tôt arpenté les virages de la Nationale 8 pour rejoindre le plateau du Castellet. « Mes parents avaient un magasin de motos, commence- t- il. Le virus m’a vite gagné. » Même après le décès de son père, parti alors qu’il est encore tout jeune, Sébastien ne rate jamais le moindre événement organisé sur le circuit Paul- Ricard. « Ma mère m’y emmenait régulièrement, poursuit- il. Il y avait là- bas comme un aimant. » Le gamin y étanche sa soif d’adrénaline et sa passion pour cet univers qui le fascine étrangement. Quand il déménage à Cugesles- Pins, Sébastien peut pratiquement entendre de son lit les moteurs qui tournent sur la piste. Entre deux visites à ses idoles, il dessine inlassablement dans sa chambre. Des motos bien sûr. « Mon univers s’inscrivait entre le Joe Bar Team et les illustrations de Giglio. » En grandissant, le gamin prend de l’audace pour se frayer un chemin dans le paddock. « Je cassais les pieds aux vigiles pour qu’ils me laissent entrer dans les stands, se souvient- il. Je leur montrais mes dessins pour les convaincre... » Déterminé et convaincu que là se trouve sa voie, il fi nit par faire connaissance avec Arnaud Vincent et Randy de Puniet. Il dessinera les mascottes des deux pilotes français, le lapin du premier, le diable du second. En 1999, à l’occasion du dernier Grand Prix de France organisé sur le circuit Paul- Ricard, il parvient même à rencontrer Valentino Rossi, alors en route pour le titre de champion du monde 250. « Je voulais échanger l’un de mes dessins avec l’une de ses chemises, se marre Sébastien. Il m’a emmené à son camping- car et m’a même demandé de lui en faire un autre pour le garde- boue de sa moto. » À la même époque, grâce aux frères Chambon qui le mettent en relation avec Lazer, le jeune Arputzo réalise sa première déco pour un casque de série. Doué pour le dessin, il s’inscrit à Marseille dans une école pour suivre un cursus en Arts Appliqués. Quand il en sort avec son brevet de technicien, il obtient un petit article dans La Provence, le quotidien marseillais. Alain Olivier tombe dessus et l’embauche. Sébastien travaillera deux ans avec le regretté enduriste, reconverti dans la déco de casques et décédé accidentellement il y a bientôt cinq ans. En 2005, le Sudiste décide de voler de ses propres ailes et de monter sa société, AS Design. Son plus gros client sera Franck Fazio et la marque de gants Five pour laquelle il dessine encore