GP Racing

« À CETTE ÉPOQUE, LE RICARD EST UN CIRCUIT ULTRA-MODERNE »

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avoir pris sa retraite. Pour les deux hommes, le circuit Paul- Ricard représenta­it par ailleurs un véritable défi avec sa ligne droite du Mistral longue de 1,8 km. « Elle nous faisait peur, reconnaît Captain. Aussi bien pour le moteur que pour les pneus. Le Ricard, c’est deux parties distinctes. Cette longue ligne droite, et puis le reste du tracé qui te ramène à son départ. Pour être le roi, il fallait une moto ayant du power ( sic) et une bonne tenue de route. La ligne droite, c’était du gratis, après il fallait une machine pas trop pénible dans le sinueux. » Et Coulon de résumer : « Si tu perdais du temps dans la ligne droite, tu étais obligé de prendre des risques entre Signes et la Sainte- Baume pour le rattraper. » Quand le Bol débarque au Ricard, Jean- Louis Guillou demande tout de suite à obtenir le garage numéro 1. Il raconte : « À cette époque, si tu tombais ou que tu étais en panne, il fallait faire le tour du circuit en poussant, il n’y avait pas de raccourci autorisé. Alors autant être au début de la voie des stands, surtout que pour accéder à la seconde partie des garages, il y avait une petite côte sous la passerelle. » Hubert Rigal eut d’emblée l’occasion d’apprécier la clairvoyan­ce de son patron quand il fut victime d’une crevaison dès le deuxième tour de course. Avec dix victoires en treize participat­ions, Jean- Louis Guillou fut, dans les années 80, le grand bonhomme du Bol d’Or au Castellet. Bien évidemment, il lui est diffi cile de choisir parmi tous les souvenirs que lui ont laissés tous ces tours d’horloge.

UN SENS INNÉ DE LA DÉBROUILLE

L’édition 1980, où il aligna une machine pour Freddie Spencer et Dave Aldana ? « C’était quelque chose, assure- t- il. Malheureus­ement, Aldana est tombé dès le début de course et l’affaire a tout de suite été pliée. » L’édition 1981 avec la victoire de Dominique Sarron et de Jean- Claude Jaubert ? « Une belle histoire, répond- il du tac au tac. La saison précédente s’était assez mal passée... Même si Fontan et Moineau nous avaient offert notre premier titre de champion du monde grâce au coup de génie de Hervé à Misano, il y avait une mauvaise ambiance dans l’équipe en grande partie à cause de Chemarin. Léon et lui sont partis, et j’ai alors embauché deux gamins qui venaient de s’illustrer en Promosport. Ils ont gagné le Bol sans expérience en poussant Chemarin et Huguet à la faute. » Pour Guy Coulon, ce sont les bagarres entre les frères Sarron en 1985 et 1987 qui ont marqué à jamais sa mémoire. Des chronos de Grands Prix, le V4 de la RVF qui chauffe, le clan Yamaha qui croit tenir son premier succès sur le circuit Paul- Ricard... Et toujours ce sens inné de la débrouille qui permet de surmonter les problèmes pour aller au bout et arracher la victoire. « Il fallait remettre de l’eau à chaque relais parce que nous avions un problème de cavitation, raconte le sorcier de Bormes- les- Mimosas. L’arrivée d’eau du radiateur était située juste en dessous du bouchon de remplissag­e et à chaque accélérati­on, il y avait un phénomène de dépression qui faisait rentrer une petite bulle par le clapet du bouchon. À tous les ravitaille­ments, nous devions soulever la moto pour débuller parce que la culasse arrière était un peu plus haute que le radiateur. Nos adversaire­s nous surveillai­ent en pensant qu’on avait un problème de joint de culasse... » Ce qui ne fut jamais le cas. Au grand dam de l’équipe de Jean- Claude Olivier.

GUY COULON

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