Méthode de travail de l’équipe CGBM Evolution
Mathieu Grodecoeur, ingénieur en chef, répond à nos questions
Luttant en Moto2, une catégorie quasi monomarque régie par un règlement moteur très strict, l’équipe CGBM Evolution ( qui aligne les teams CarXpert Interwetten et Garage Plus Interwetten en Grands Prix) s’est logiquement intéressée à l’aérodynamique depuis 2014. Grâce à un rare partenariat avec l’HEPIA ( Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture de Genève) qui abrite le CMEFE ( Groupe de compétences en mécaniques des fl uides et procédés énergétiques) dirigé par le professeur Patrick Haas, elle a pu mettre en application, avec l’aide de l’ingénieur Christophe Balistreri, certaines de ces hypothèses puis, comme nous allons le voir, passer à un niveau très nettement supérieur. Pour cela, nous avons interrogé Matthieu Grodecoeur, l’ingénieur en chef de l’équipe basée à Signes, à un jet de pierre du circuit Paul- Ricard, en France.
À quand remontent vos premiers travaux en soufflerie ? Nous avons commencé en 2014, avec la Suter, puis continué en 2015 avec la Kalex. Nous entamons donc notre troisième année.
Était-ce le seul domaine où tout était encore à découvrir, dans cette catégorie Moto2 ? À quelques exceptions près, nous avons tous le même cadre, le même moteur, la même essence, les mêmes pneus, la même électronique, le même carénage, etc. Il s’agit donc d’un des domaines où il y a encore un peu de liberté, même si tout n’est pas permis.
Par quoi avez-vous commencé votre travail ? Paradoxalement, par les éléments extérieurs à la moto, comme la position des pilotes et les casques. Si on prend l’exemple du casque de Dominique Aegerter, un Arai, nous sommes donc partis du modèle 2014, le RX7GP, qui avait pour unique but la sécurité. Il était donc plutôt rond et assez mauvais d’un point de vue