GP Racing

Pour tenter d’y voir plus clair

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Patrick Haas, aérodynami­cien, décrypte pour nous les résultats obtenus en soufflerie

Pour bien se rendre compte des effets engendrés par les ailerons déportants, nous sommes allés voir le professeur Patrick Haas qui a bien voulu se prêter au jeu du décryptage des résultats observés lors du passage en souffl erie de la Vyrus 986M2 du Red Blue Motorbike.

Pour l’aérodynami­cien, une aile est une géométrie qui permet de générer une grande force perpendicu­laire à la direction de l’écoulement. Elle crée aussi une résistance à l’avancement, appelée traînée. Celle- ci est toutefois plus petite. Il y a généraleme­nt un facteur 100 entre la portance et la traînée d’une aile d’avion ( pour une moto, ce chiffre est plutôt faible). Suivant sa forme, on a une résistance à l’avancement qui va de 10 à 40 % de la force d’appui générée. Plus l’aile est courte, plus la résistance à l’avancement est élevée. Un avion est ainsi plus performant si ses ailes sont longues. On remarque aussi que des tourbillon­s très intenses se forment aux extrémités des ailes et sont clairement visibles. Côté moto, ces tourbillon­s sont ressentis par un concurrent qui suivrait la moto de près et chercherai­t à doubler. Une autre chose qu’on observe est une forte déviation de l’air qui passe à proximité de l’aile. Pour une aile de moto provoquant une force vers le bas, l’air est dévié vers le haut. On peut donc utiliser de telles géométries pour modifi er l’écoulement autour du corps. On peut par exemple “préparer” l’écoulement à l’aide de la moustache sur une Formule 1, de façon à être plus aérodynami­que sur le reste de la voiture. On peut aussi chercher à diminuer le sillage, et donc la possibilit­é de « se faire prendre l’aspi » à l’aide d’ailes situées sur la partie arrière de la moto.

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