GP Racing

Portrait Marcos Ramirez ....

Révélation du début de saison Moto3, Marcos Ramirez est monté au Sachsenrin­g sur son premier podium. Véritable cocotte-minute, le pilote KTM porte les couleurs et les espoirs de l’Andalousie.

- Par Daryl Ramadier. Photos Jean-Aignan Museau.

Un jeune pilote Moto3 qui va faire parler de lui.

La vie de Marcos Ramirez se résume à deux choses : moto et sport. Autrement, il s’ennuie, selon ses propres dires. Né en décembre 1997 à Conil de la Frontera, d’un père pilote de cross amateur – les chiens ne font pas des chats –, il sait à peine marcher lorsqu’il entre dans l’univers des sports mécaniques. Dès 10 ans, l’Andalou empile les titres régionaux en mini- GP, 80 puis 125 cm3. Alternant ensuite avec des courses nationales et méditerran­éennes, il va également s’imposer au Portugal et... en France, à l’occasion d’une épreuve de Pré- GP disputée à Lédenon ( 2011). Intégré au championna­t espagnol Moto3 en 2012, il s’y fait immédiatem­ent une place. Ses adversaire­s s’appellent alors Alex Marquez, Francesco Bagnaia ou Lorenzo Baldassarr­i. L’année suivante, il manque le titre pour un point face à Fabio Quartararo. Parallèlem­ent à l’expérience CEV, Ramirez fait deux années de Red Bull MotoGP Rookies Cup. Il décroche une fois encore de nombreux podiums ( huit), sans parvenir à monter sur la plus haute marche. L’antichambr­e du Mondial passée, le jeune pilote consacre sa saison 2014 à l’Espagne, où il espère enfi n décrocher la couronne Moto3 – mais ne terminera « que » cinquième. La même année, il prend part au premier Grand Prix de sa carrière à Jerez, en tant que wild- card pour le Calvo Team Laglisse. À 17 ans, Marcos poursuit sur de plus grosses cylindrées. Il pige en Mondial Supersport – 12 points en 7 manches – et participe dans le même temps au championna­t d’Espagne Superstock 600, dont il devient champion. Appelé par le Team Stratos pour un remplaceme­nt en Moto2 à Jerez, il va chercher une prometteus­e neuvième place. Revenu à la Moto3 en 2016, il lutte pour le titre CEV face à Lorenzo Dalla Porta – le sacre lui échappe encore, pour 9 points. Mais l’année s’avère décisive puisque l’équipe Platinum Bay Real Estate le recrute à la place de Danny Webb ; il effectue la deuxième partie du Mondial au guidon de la Mahindra MGP3O. Ses débuts sont diffi ciles, il lui faut se battre pour entrer dans le Top 20. Mais l’Espagnol démontre son habileté en Australie ( 7e) et en Malaisie ( 6e), où il est l’un des bénéfi ciaires des hécatombes de ces deux épreuves ( 30 abandons sur les deux épreuves). Il gagne ainsi sa place pour 2017, où le team signe avec KTM.

EN PLEINE ASCENSION

Dès les premières courses de la saison, Ramirez obtient des résultats intéressan­ts sur des pistes qu’il découvre ( neuvième au Qatar, treizième en Argentine, seizième aux États- Unis). Mais surtout, il fait à chaque fois mieux que sa place sur la grille. C’est à Jerez, devant son public, que son talent explose au grand jour : qualifi é cinquième, le pilote KTM se mêle à la lutte pour la victoire. Doté d’un style aussi fougueux que spectacula­ire, il échoue fi nalement à 2 dixièmes du podium. Rebelote au Mans deux semaines plus tard, à 104 millièmes d’un premier trophée. Neuvième au Mugello ( mais arrivé avec le groupe de tête), il passe à nouveau à côté en Catalogne après avoir été virtuellem­ent sur le podium. Scénario identique à Assen avec une cinquième place, à une demisecond­e du vainqueur. L’Espagnol confi ait alors au Diario de Jerez que l’expérience lui faisait défaut, assurant que « course après course, j’aurai plus de connaissan­ces et je pourrai les battre » . Une étape de plus a été franchie au Sachsenrin­g, où il est monté sur son premier podium après avoir bagarré avec ( excusez du peu) Joan Mir et Romano Fenati. « Dans une catégorie aussi équitable, les pilotes qui gagnent sont ceux qui en veulent le plus » : lui en veut, et rêve évidemment de MotoGP. Mais le meilleur Andalou sur le circuit mondial veut « garder les pieds sur terre [...] Il faut en premier lieu se battre pour le titre Moto3 » . Remonté septième au championna­t, il n’est plus qu’à 10 longueurs de la quatrième place de Jorge Martin. Quoi qu’il advienne, il faudra compter sur lui en 2018, lui qui assure qu’il ne changera pas de catégorie tant qu’il ne luttera pas pour la couronne. Chez Platinum Bay Real Estate, Ramirez se sent « motivé par l’harmonie dans l’équipe. Il semble que peu à peu, des sponsors s’intéressen­t à nous et nous espérons que cela va continuer » . Impliqué jusqu’au bout, il pourrait bien devenir le champion du monde que l’Andalousie attend depuis toujours.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France