GP Racing

Le point en Moto2 .............

Performant depuis sa victoire au Qatar, Francesco Bagnaia réalise un début de saison aussi brillant que régulier. De quoi pouvoir imaginer succéder à Franco Morbidelli, autre Italien pensionnai­re de la VR46 Academy.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Après cinq GP, les Kalex résistent aux KTM.

Autant sa progressio­n en Moto3 avait été laborieuse, autant son passage en Moto2 s’avère tonitruant. Meilleur débutant de la catégorie intermédia­ire la saison dernière, avec quatre podiums à son actif, Francesco Bagnaia caracole aujourd’hui en tête du classement général après avoir remporté trois des cinq premières courses Moto2 de la saison. Recruté par Ducati pour courir l’an prochain en MotoGP sous les couleurs de l’équipe Pramac, le jeune pilote de l’équipe VR46 fait un tabac depuis l’ouverture du championna­t. Alors que l’on attendait la KTM de Miguel Oliveira, c’est la Kalex de l’Italien qui donne le tempo. Au Qatar, Peco a pris le meilleur départ pour s’emparer de la première place dès le premier tour. Il ne l’a plus quittée. « Nous avons récolté aujourd’hui les fruits du travail réalisé ces derniers mois, analyse- t- il. Par rapport à l’an dernier, j’ai fait de gros progrès dans ma gestion des premiers tours de course avec le plein d’essence. Je l’ai démontré aujourd’hui en les bouclant sur un très bon rythme. La course a quand même été très longue. J’étais bien sur la moto depuis les essais, alors j’ai essayé de m’échapper au départ. Mais Balda et Marquez ne m’ont pas lâché. C’était diffi cile de rester concentré, mais je savais qu’il ne fallait surtout pas commettre d’erreurs, car avec moins d’une demi- seconde d’avance, ma place de leader ne tenait pas à grand- chose. »

MARQUEZ SEMBLE AVOIR DU MAL À HAUSSER LE RYTHME

Après s’être loupé en Argentine sur une piste où il ne fallait pas se tromper de pneus, Bagnaia a rectifi é le tir en décrochant une nouvelle victoire au Texas. Malgré une grosse chute et une moto détruite le vendredi matin, le protégé de la VR46 Academy a su serrer les dents en course sur un circuit qui n’a pourtant jamais fait partie de ses préférés. « Je crois que je dois surtout ce succès à mon équipe, lâche humblement Bagnaia. Grâce à eux, j’ai pu prendre le départ avec une moto qui était fi nalement assez confortabl­e et qui, surtout, m’a permis d’épargner mon pneu arrière. » C’est ce qui a fait la différence dans les cinq derniers tours. Troisième à Jerez, Peco a de nouveau surclassé tout le monde au Mans. Là encore après avoir pris un gros volume lors de la première séance d’essais libres. « Je suis très content, pouvait- il lancer à l’arrivée. Gagner sur l’un de mes circuits préférés est un super résultat qui nous récompense, l’équipe et moi, du travail réalisé après ma chute de vendredi matin. Nous avons réussi à surmonter ce mauvais pas en progressan­t à chaque séance. La course

a été diffi cile mais j’ai réussi à imposer mon rythme, tout en préservant mes pneus pour la fi n de course. Avec cette troisième victoire, je compte désormais vingtcinq points d’avance au classement. C’est important mais nous devons néanmoins rester bien concentrés pour la suite de la saison. » Avec plus d’une victoire d’avance sur Miguel Oliveira, Francesco Bagnaia s’est donné un peu d’air sur un trio de pilotes qui se tiennent dans un mouchoir de poche : Miguel Oliveira, Alex Marquez et Lorenzo Baldassari. Les deux premiers couraient toujours, après Le Mans, derrière leur premier succès. S’il n’a jamais fi ni au- delà de la sixième place, Oliveira n’est monté qu’à trois reprises sur le podium, et jamais sur la plus haute marche. Pas encore satisfait de son cadre KTM, et lui aussi assuré de courir l’an prochain en MotoGP, le Portugais attend néanmoins son heure avec la patience qui le caractéris­e. De son côté, Marquez semble avoir du mal à hausser le rythme. Il s’y est aventuré à Jerez et il est tombé. Troisième au Qatar, cinquième en Argentine, deuxième au Texas et au Mans, l’ancien champion du monde Moto3 ne semble pas encore avoir trouvé la bonne carburatio­n. À sa décharge, les péripéties du management de son équipe ne permettent guère à ses technicien­s de travailler dans la sérénité, chacun se demandant de quoi demain sera fait.

QUARTARARO PREND PETIT À PETIT SES MARQUES

Quant à Baldassari, tout comme Pasini qu’il précède, le manque de régularité de son début de saison ne fait pour l’instant pas de lui un candidat crédible au titre. Côté français, Fabio Quartararo prend petit à petit ses marques avec son cadre Speed Up après des tests hivernaux plus diffi ciles que prévus pour son équipe. Plus incisif sur les débuts de course mais encore trop loin en qualifi cation, le Niçois a enchaîné deux Top 10 à Jerez et au Mans, pour la plus grande satisfacti­on de son team manager. « Fabio sera devant quand tout sera en place, assure Luca Boscoscuro. Il a la tête dure et encore pas mal de choses à comprendre. Mais il a vraiment du talent. » Pour Éric Mahé, « Fabio a compris qu’il fallait travailler et il est désormais en train de se reconstrui­re » . Dernier Français engagé cette année en Grands Prix, Jules Danilo a souffert jusqu’au Grand Prix de France dont il a passé la ligne d’arrivée en vingtième position. « Un bon week- end, confi ait alors le pilote du team SAG. Je réduis l’écart sur les premiers et je sens qu’on a progressé sur la moto. J’ai de meilleures sensations avec le train avant, je peux forcer sur les freins. Il faut maintenant qu’on améliore les sorties de virage pour que je passe le cap suivant. »

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