GP Racing

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À la veille de l’annonce de sa signature chez KTM, Johann Zarco nous a reçus chez lui en Avignon. En l’accompagna­nt durant deux jours dans son quotidien, nous avons découvert un nouvel homme. Un homme qui a toutes les cartes pour devenir l’ambassadeu­r que

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Johann Zarco nous a reçus chez lui en Avignon.

Longtemps, Johann Zarco a vécu cent pour cent moto. Il dit : « C’était pour moi la solution pour réaliser mon rêve de devenir pilote de

Grands Prix. » C’est pour cela qu’un jour d’été de l’année 2007, il est monté sur son scooter et a quitté sa Côte d’Azur natale et sa classe de terminale pour venir s’installer au Pontet, dans les faubourgs d’Avignon, chez Laurent Fellon. Âgé de 17 ans, celui qui deviendra par la suite double champion du monde Moto2 disputait alors la première édition de la Red Bull Rookies Cup. Laurent, Johann l’a rencontré pour la première fois sur le circuit d’Eyguières, ce tracé que les deux hommes viennent justement de racheter pour y installer l’école ZF Grand Prix. « J’avais treize ans » , se souvient- il. Après avoir découvert la moto par hasard en essayant un Pee Wee du côté du Marineland d’Antibes, Johann n’a qu’une chose en tête : faire de la course ! « Mon père n’était pas du tout branché moto. On lui a recommandé Laurent et c’est comme ça qu’on s’est rencontrés. » Entre les deux, le courant est vite passé. « Je buvais ses paroles, se souvient Johann. Chez lui, il n’y avait que la moto qui comptait. J’étais fasciné, j’ai compris qu’il pouvait m’aider. Je lui ai tout

de suite fait confi ance. » Quand il décide de partir vivre chez son mentor, ses parents n’ont d’autre choix que d’accepter sa décision. Convaincu que le gamin peut aller loin après sa victoire en Rookies Cup, Laurent Fellon

n’hésitera pas de son côté à hypothéque­r sa maison pour payer les 400 000 euros que leur réclame Aki Ajo en 2011 pour disposer d’une 125 Derbi. « Sans lui, je n’aurais jamais été le pilote que je suis

devenu » , assure Johann. Prêt à accepter tous les sacrifi ces, le gamin a longtemps dormi sur le canapé dans le salon/ cuisine de la famille Fellon. Il a aussi couché sur un matelas dans la chambre de Lorenzo, le fi ls de Laurent et Andréa.

« LE RÔLE DU SPORTIF N’EST PAS DE PENSER MAIS D’AGIR »

Et puis fi n 2013, il s’est décidé à prendre un petit meublé en location. Pas très loin de sa famille d’adoption. « On commençait à être à l’étroit » , dit- il. Pas question pour autant de changer de recette. Moto, moto et toujours moto. Jusqu’à s’enfermer dans une tour d’ivoire pour se protéger de toute forme de distractio­n. « C’est ce qui a permis à Johann de décrocher deux titres de champion du monde Moto2, martèle Laurent

Fellon. Il n’y a pas de secret, si tu veux être devant, il faut travailler sans relâche. » Évidemment, la relation entre Zarco et Fellon

continue d’intriguer. « Il m’a tout appris, dit le premier du second. C’est lui qui a fait de moi quelqu’un d’humble et discipliné. Il n’y a pas si longtemps encore, je notais tous ses mots sur un carnet. Laurent me connaît sur le bout des doigts. Il a l’oeil pour me dire ce que je fais bien ou pas. » Ce coaching,

le pilote d’Avignon va pouvoir en profi ter au quotidien maintenant que ZF Grand Prix s’est doté de son propre circuit avec la piste d’Eyguières. « On va y installer l’école pour les gamins et Johann pourra s’entraîner

à sa guise » , souligne Laurent. Circuit de kart, piste de supermotar­d et ovale de dirttrack, autant d’outils que le pilote tricolore aura bientôt sous la main. Depuis quelque temps, Johann a élargi son entourage de travail. Avec Romain Guillot, son préparateu­r physique, et Alexandre Matthieu, son kiné, le pilote ZF Grand Prix a mis en place un programme d’entraîneme­nt et de récupérati­on qui participe aujourd’hui de ses performanc­es. Johann a également fait une rencontre importante en la personne de Stéphane Mifsud, le recordman mondial en apnée statique. Séduit par l’humilité et la personnali­té du pilote, le fondateur de l’Odyssée Bleue qui travaille par ailleurs avec d’autres sportifs a proposé à Johann quelques exercices, convaincu de pouvoir l’aider dans sa préparatio­n, aussi bien physique que mentale. « J’aime beaucoup son calme, sa façon de cloisonner les choses et de savoir s’entourer de personnes qui peuvent l’aider en lui apportant un petit plus, détaille Mifsud. Avec Romain, son préparateu­r physique, on a mis en place cet hiver un travail en apnée sur des séances de musculatio­n et d’home- trainer. » Vingt secondes, trente secondes, quarante secondes... « Jusqu’à la minute quand je suis en forme » , précise le protégé de Laurent

« IL N’Y A PAS DE SECRET, SI TU VEUX ÊTRE DEVANT, IL FAUT TRAVAILLER SANS RELÂCHE » L. FELLON

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