GP Racing

Mag : l’ingénieur data........

Acteur essentiel dans la réussite d’un pilote, l’ingénieur data est le garant de l’électroniq­ue de la moto. Capable d’interpréte­r chaque courbe et chaque chiffre dans leur moindre détail, il livre à son pilote une vision parfois contraire à la sienne du c

- Par Thomas Morsellino. Photos Jean-Aignan Museau.

C’est le garant de l’électroniq­ue des MotoGP.

Fin des années 1980, Kenny Roberts, triple champion du monde 500 cm3 devenu team manager, est le premier à munir ses Yamaha YZR 500 d’un boîtier d’acquisitio­n de données. Il fait appel à un ingénieur en électroniq­ue en la personne de Tom O’Kane, tout juste diplômé, pour mettre au point un tel dispositif ainsi que des capteurs permettant notamment de connaître la position de la poignée d’accélérate­ur, le rapport engagé ou encore l’inclinaiso­n de la moto. La relation entre le pilote et son mécanicien prend alors une tout autre dimension.

UN TROISIÈME INTERLOCUT­EUR

Auparavant, seul le pilote était en mesure de décrire le comporteme­nt de sa monture à son mécanicien, lequel changeait les réglages en conséquenc­e. Depuis l’arrivée des ordinateur­s, des logiciels, des datalogger­s et des capteurs de plus en plus perfection­nés et miniaturis­és, le mécanicien n’est plus l’interlocut­eur exclusif. L’ingénieur de données, aussi appelé “data guy” dans le jargon du paddock, joue le rôle d’intermédia­ire entre le pilote et le chef mécanicien, et représente l’une des trois fi gures désormais incontourn­ables : « Le pilote nous livre d’abord ses impression­s et selon ce qu’il nous dit, nous essayons, avec ce que l’on voit, d’améliorer la situation, confi e Alexandre Merhand, ingénieur data de Johann Zarco dans le team Yamaha Tech3. J’ai toujours pour habitude de dire que le pilote est la subjectivi­té, car c’est un ressenti qui n’appartient qu’à lui. Deux pilotes sur une moto réglée de manière identique peuvent avoir deux feelings distincts, tandis que ce qui se passe sur l’ordinateur est objectif et représente la réalité. En MotoGP, il faut réussir à coupler les deux, car une moto bien réglée, sur le fond, ne veut rien dire ; il faut une moto correcteme­nt réglée pour un pilote en particulie­r. » Aujourd’hui, l’acquisitio­n de données existe dans chacune des catégories avec des fi nalités toutefois différente­s. Une MotoGP peut être équipée de 70 à 80 capteurs et l’ingénieur est donc en charge de leur installati­on. Après quoi, son rôle est d’interpréte­r leurs données pour ensuite les présenter au pilote en proposant éventuelle­ment quelques ajustement­s : « Il y a d’un côté l’acquisitio­n des données qui proviennen­t des capteurs et de l’autre, la gestion du moteur avec le boîtier électroniq­ue ( ECU) qui comprend les fameuses cartograph­ies » , déclare Alexandre Merhand. L’ensemble des capteurs est connecté au faisceau de la moto : « Nous les programmon­s sur le système en créant des voies de calcul pour chacun d’entre eux, cela s’apparente en quelque sorte

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