GP Racing

Tech3 passe à l’orange ....

Après vingt ans de bons et loyaux services pour Yamaha, Tech3 travailler­a la saison prochaine avec KTM. Un partenaria­t en MotoGP et en Moto2 qui va faire de la structure d’Hervé Poncharal un outil de développem­ent de la marque autrichien­ne.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Poncharal a choisi de s’engager très vite avec KTM.

Avant même la fi n d’année 2017 Hervé Poncharal savait que l’avenir des siens s’écrirait en orange. Entre Pit Beirer et lui, le courant est passé dans l’instant. « On s’est vu une première fois durant l’été, puis une seconde un peu plus tard, raconte le patron du team Tech3. Le feeling a tout de suite été bon. Pit, c’est le genre de personne que tu as l’impression de connaître depuis très longtemps alors que ça fait seulement une heure que tu discutes avec lui. On s’est tout de suite retrouvé sur les mêmes valeurs et la même façon de communique­r. Ça m’a donné envie. » Ce que le boss du service course KTM confi rme : « On a vite compris l’un et l’autre que nous partagions la même passion. Pour moi, Tech3, c’était déjà une équipe sérieuse et compétente avec une belle image. Hervé a cerné le fait que nous souhaition­s qu’il devienne notre partenaire et pas notre client. Avec Tech3, nous serons plus forts. » Les mots de Pit Beirer ont donc très vite convaincu Hervé Poncharal de s’engager dans une nouvelle aventure. « J’aime le sport, le challenge, mais j’ai aussi beaucoup de respect pour les entreprene­urs, détaille le manager de Bormes- les- Mimosas. Chez KTM, “ready to race” n’est pas qu’un slogan. Pour quelqu’un qui vit de la course, s’associer avec des gens qui basent toute leur communicat­ion sur la compétitio­n, c’est super excitant. » Sans jamais avoir rencontré Stefan Pierer, Hervé a donc annoncé à ses troupes qu’elles travailler­aient sur des motos autrichien­nes à partir de 2019. « Ce n’était quand même pas une décision facile à prendre, d’autant que nous venions de vivre une très belle saison avec Johann et une Yamaha hyper aboutie. Quand tu as la chance de vivre cela, tu as envie que ça continue... J’ai également aussi beaucoup d’amis chez Yamaha... Mais à un moment, il faut trancher, il faut savoir prendre des décisions. Je craignais que les gars doutent de mon choix. Mais fi nalement, ils m’ont tous dit : “Fabuleux ! On fonce !” Rester chez Yamaha, c’était choisir la facilité et le confort. À 61 ans, j’avais envie de me remettre en question, de relever un nouveau challenge. Et ce challenge est d’autant plus excitant que nous sommes au début de l’aventure de KTM en MotoGP. Il y a fort à faire et les Autrichien­s ont très envie que nous nous impliquion­s à fond dans leur projet. » Pit Beirer n’en dit pas moins. « Avoir quatre KTM RC16 sur la grille de départ sera pour nous une nouvelle étape, pour le développem­ent de notre RC16 comme pour l’expansion de notre marque dans le paddock. De la Red Bull Rookies Cup au MotoGP, nous aurons désormais une fi lière bien établie de la base au sommet. » Au- delà de l’aspect fi nancier, KTM ayant garanti à Tech3 de trouver des partenaire­s fi nanciers pour assurer son fonctionne­ment, le fait d’oeuvrer au sein d’une fi lière a véritablem­ent pesé dans le choix d’Hervé Poncharal. « J’ai toujours été sensible à cette idée de passerelle, souligne le Varois. C’est pour cela que nous avons créé notre équipe en Moto2. Elle a fonctionné avec Bradley Smith et elle aurait pu marcher avec Xavi Vierge s’il n’était pas parti avant. C’est quelque chose qui a du sens. Nous serons un vrai team junior MotoGP avec les mêmes motos que l’équipe offi cielle et nous aurons la charge de former de jeunes pilotes pour les préparer à franchir la dernière marche. Bien sûr, nous ferons aussi courir des KTM en Moto2, là encore avec l’idée de servir de tremplin. » Si la communicat­ion avec Yamaha n’aura pas toujours été simple, Hervé mise beaucoup sur celle avec KTM pour travailler autrement : « J’ai très envie de pouvoir bosser main dans la main avec Beirer. Échanger et faire des plans en commun, travailler de concert pour avancer ensemble. » Un projet qui n’aura jamais vraiment été possible en vingt saisons avec Yamaha.

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