GP Racing

Le point après 5 GP ...........

Les cinq premiers Grands Prix ont suffi à Marc Marquez pour asseoir sa domination. Comme ses adversaire­s le redoutaien­t, le pilote Honda semble bien parti cette saison pour survoler le championna­t MotoGP.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Marquez brille, Yamaha doute, Ducati grimace...

Avant même que la saison ne bascule dans son deuxième tiers, Marc Marquez a pris la main. En deux courses, l’Espagnol a mis la concurrenc­e à genoux. Deux courses où il n’était pas favori, deux courses qu’il a parfaiteme­nt gérées en attaquant quand il l’a fallu, deux courses à l’issue desquelles Andrea Dovizioso n’a pas inscrit le moindre point. Jerez et Le Mans. En Espagne, le sextuple champion du monde a déposé Lorenzo au huitième tour et plus personne ne l’a revu. « C’était plus une course de réfl exion qu’une course de vitesse, expliquait- il à l’arrivée. Je savais au départ que pour gagner, il allait falloir être capable de préserver ses pneus jusqu’à l’arrivée. C’est pour cela que j’ai pris mon temps en début de course. Lorenzo allait vraiment vite et il était très fort en entrée de virage. C’était un peu le Lorenzo d’avant... C’est d’ailleurs ce qui a fait qu’il a bloqué Dani et qu’il ne lui a pas permis de s’échapper en début de course. Mais si ici, tout le monde est capable de faire un tour rapide, c’est une autre paire de manches que d’en faire vingt- cinq sur le même rythme. L’équilibre de la moto change et il faut savoir faire évoluer son pilotage. » Sachant que Lorenzo avait opté pour une gomme tendre à l’avant, Marquez a donc patienté. « Quand j’ai vu qu’il commençait à être moins bien en entrée de virage, je l’ai doublé et je suis parti. »

« J’ATTENDAIS DE VOIR CE QUE DOVI AVAIT DANS LA POCHE »

Au Mans, là encore, Marquez a laissé faire Lorenzo en début de course. Seul pilote à avoir opté pour le pneu dur à l’arrière, il a pris le temps de faire chauffer la gomme avant de passer à l’attaque. Et contrairem­ent aux deux dernières éditions du Grand Prix de France qu’il avait terminées à plat ventre, il est cette fois resté sur ses roues pour passer le premier sous le drapeau à damier. Et là, c’est au neuvième tour qu’il a dépossédé Lorenzo de la première place. « La clef a été mon choix de pneumatiqu­e, assure- t- il. Je savais que les premiers tours seraient un peu diffi ciles, mais j’étais persuadé de faire la différence sur la deuxième partie de la course. J’attendais de voir ce que Dovi avait dans la poche, c’était pour moi le plus dangereux. Quand il est tombé, tout est devenu plus facile, même si Petrucci n’a jamais relâché la pression derrière moi. Au fi nal, je suis vraiment très content de gagner ici, car ce circuit ne m’a jamais vraiment souri. » En effet, la dernière fois que Marquez s’était imposé au Mans, c’était en 2014, l’année où il avait remporté treize Grands Prix sur dix- huit... Deuxième au Qatar, vainqueur au Texas sur un tracé

où il n’a encore jamais été battu, le pilote Honda pourrait même compter bien plus que les vingt- six points d’avance qu’il possède aujourd’hui au classement général. Sans un faux départ en Argentine et une série de dépassemen­ts périlleux qui lui valut d’être pénalisé, Marquez bénéfi cierait très certaineme­nt d’une victoire de plus à son actif tant il semblait au- dessus du lot sur le circuit de Termas de Rio Hondo.

« ON NE PEUT PAS SE PERMETTRE DE TELLES ERREURS »

Avec une Honda qui a fait de gros progrès cet hiver et un pilote qui se sert aujourd’hui autant de sa tête que de ses jambes, le HRC tient le ticket gagnant même si la saison est encore longue. « Il va falloir un miracle pour que Ducati et Yamaha renversent la vapeur » , résume d’ailleurs Carlo Pernat en fi n connaisseu­r des Grands Prix. L’an dernier, Andrea Dovizioso avait réussi à menacer Marc Marquez jusqu’à la dernière course. Cette saison, l’Italien a perdu pied après trois courses. Dovi avait pourtant bien négocié son voyage en Argentine et au Texas sur deux tracés peu favorables à sa Ducati. Leader du championna­t à son retour en Europe, il a malheureus­ement enchaîné deux résultats blancs qui risquent de peser lourd en fi n de saison. À Jerez, Andrea a été la victime malheureus­e d’un accrochage entre Lorenzo et Pedrosa. Au Mans, c’est lui qui a fauté en se précipitan­t en début de course. L’an dernier, après cinq GP, le pilote Ducati comptait huit points de plus que cette saison. Mais surtout, Marquez, lui, en comptait trente- sept de moins... « On ne peut pas se permettre de telles erreurs quand on se bat contre un pilote comme Marc » , regrettait l’Italien au soir du Grand Prix de France. Du côté de Yamaha, même si Maverick Viñales pointait à la deuxième place du classement général avant le déplacemen­t au Mugello, l’ambiance était loin d’être à l’optimisme. Il est vrai que l’Espagnol n’a plus gagné depuis maintenant un an, et avec un seul podium en cinq courses, on ne voit pas comment il pourrait inquiéter Marquez. « On a des problèmes mais on travaille pour les surmonter » , répète- t- il, comme son équipe lui conseille de le faire. Car en coulisses, Maverick bout de ne pouvoir piloter comme il sait le faire avec cette M1 qui demande plus de fi nesse qu’il n’est capable d’en fournir. D’ailleurs, c’est encore Johann Zarco qui s’en sort le mieux depuis le début de l’année malgré un moteur moins performant que celui des deux offi ciels Yamaha. Deuxième en Argentine et à Jerez, le pilote Tech3 devancerai­t aujourd’hui Viñales et Marquez s’il n’avait pas pris tous les risques pour essayer de gagner au Mans devant son public.

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