GP Racing

Rencontre : Thierry Espié ..

- Par Christian Batteux. Photos Jean-Aignan Museau et archives MotoRevue.

L’ex- pilote tricolore jette un oeil dans le rétro.

Il boucle sa dernière saison avec la casquette Dunlop auprès du team GMT 94 en endurance, et sera en retraite dans quelques mois. Thierry Espié, pilier des pilotes français en Grands Prix de 1978 à 1985, nous raconte sa vie en jetant un coup d’oeil dans le rétro.

Contrairem­ent aux « bébés champions » des années 2010, Thierry Espié a commencé la compétitio­n relativeme­nt tard, à l’âge canonique de 23 ans. C’est par la Coupe Kawasaki Moto Revue qu’il a mis le pied dans cet univers qui le passionnai­t depuis longtemps, et très vite, il n’a pas tardé à faire parler son talent. Il faut dire qu’il formait avec son frère Yves une paire redoutable, lui la tête dans le guidon, son aîné les mains dans la boîte à outils. Travailleu­r et appliqué, une victoire à l’École de l’ACO lui vaut d’obtenir un guidon de pilote offi ciel chez Motobécane en 1976, alors que la fi rme française se lance dans la constructi­on d’une 125 de Grands Prix. La première année est consacrée au championna­t de France, la deuxième voit la marque s’aventurer en championna­t du monde. En 1978, après une année de mise au point, il perce au top niveau et se classe 5e en catégorie 125. Un an plus tard, il se bagarre avec Angel Nieto mais alors qu’il est deuxième du championna­t, une blessure à Assen le prive de la fi n de saison... et de son guidon pour 1980, car Guy Bertin l’a remplacé entre- temps. Il monte en moyennes cylindrées, soutenu par Pernod comme beaucoup de pilotes français de l’époque, et parvient à accrocher une 4e place fi nale en 250 sur une Bimota d’occasion. Il passe les années suivantes chez Pernod, qui lui laissent une impression mitigée, avec un potentiel sous- exploité par le manque de moyens. Ensuite, il roule pour le compte d’Alain Chevallier en 1983 et frôle la victoire lors de l’historique GP de Grande- Bretagne à Silverston­e, historique parce que trois Français le monopolise­nt, avec dans l’ordre Jacques Bolle ( sur Pernod !), Thierry Espié et Christian Sarron. Il manquera toujours 170 millièmes de seconde à Thierry pour enfi n en gagner une, mais les années passant, il a bien digéré la chose... Finalement, il déroule sa fi n de carrière et l’achève en endurance, en 1986, au guidon d’une Suzuki ex- Dominique Méliand, dans une équipe montée par Éric de Seynes ( actuel numéro deux de Yamaha Motor Corp.), aux côtés du regretté Christian Le Liard. Trois années de transition passées chez Moto Revue lui serviront de tremplin pour « mettre les pieds dans la vie active » , comme il dit, puis il entre au service course de Dunlop en 1990 où il achève donc sa carrière cette année. Boucle quasi bouclée, il a choisi d’aborder avec nous les sujets qui lui tenaient à coeur, autant de photos qu’il a commentées avec un plaisir non dissimulé, entre la poire et le fromage, avec son oeil d’expert.

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