PATRICK FERNANDEZ
Le Mans 1979
Chez les Fernandez, la moto, c’est une histoire de famille. Quand Patrick voit le jour, en mars 1952, son père José est déjà connu en tant que pilote et mécanicien. Son premier fi ls, Richard, brille sur les pistes de karting. Derrière, Patrick assure la relève. La compétition est dans ses gènes et il le prouve en kart puis en cyclisme. Il va ensuite mettre un moteur à son 2- roues et se vouer à la moto, après l’acquisition par son père d’une concession Yamaha. Patrick Fernandez est un prodige et il faut peu de temps pour s’en apercevoir. La saison 1972, disputée en parallèle de son service militaire, est celle de son couronnement en championnat de France 125 cm3. Il gagne ensuite en 250 cm3 et en endurance, participe à des Grands Prix puis se consacre au championnat du monde à partir de 1976. Ses premiers podiums, en 1977 puis 1978, confi rment son potentiel. Diffi cile, cependant, de concurrencer les pilotes qui disposent d’un meilleur matériel que lui. Il termine toutefois troisième du championnat du monde 250 cm3 en 1978. Soutenu par Pernod, il lutte pour le titre de champion 350 cm3 en 1979. Les bons résultats s’accumulent mais la victoire tarde à arriver : dix- sept podiums sans monter une seule fois sur la première marche. Jusqu’au 2 septembre 1979, où le Grand Prix de France est le théâtre de la fi nale de la saison. Sur le circuit du Mans, le pilote Yamaha joue au chat et à la souris avec Kork Ballington et Gregg Hansford. Alors que le Français pensait subir les assauts de ses adversaires, il se retrouve dans le rôle du chasseur et met la pression sur Hansford. Ce dernier craque et fi nit par commettre une erreur. La pluie arrive mais Fernandez reste sur ses roues. Le public, conquis, le voit enfi n gagner. En dépit de cette victoire, la couronne lui échappe pour 9 points face à Ballington. Le Sud- Africain est brillant, mais aussi équipé d’une Kawasaki d’usine. Patrick Fernandez s’imposera encore à deux reprises à Salzbourg ( 1981) et Kyalami ( 1984), cette fois en 250 cm3. Glané à 32 ans et 20 jours, son dernier succès fait de lui le deuxième plus vieux vainqueur de la moto française.