GP Racing

Alain Chevallier

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Alors là, grand, très grand monsieur. Quand j’ai connu Alain, c’était en Yougoslavi­e, à Rijeka. J’avais fait le meilleur temps en 125 sur la Motobécane. Mon chrono en 125 m’aurait mis sur la première ligne en deux et demie. Et là, Alain s’est posé la question : « Qu’est-ce qui se passe ? » Il s’est demandé s’il n’y avait pas eu une erreur de chrono, il cherchait à comprendre. Faut dire que j’avais dû mettre plus de deux secondes au deuxième, qui devait être Nieto ! Ça se passait en 1978. En course, j’avais cassé. Nous avons fini par travailler ensemble quelques années plus tard. Il se servait pas mal de moi, parce que j’avais un bon feeling pour la mise au point. Alain, c’était un mec hyper compétent, toujours d’humeur égale. Et puis quand tu lui demandais un truc, il le faisait. Il était vachement à l’écoute de ses pilotes. Si on lui donnait la bonne info, il appliquait ça dans la foulée. Il cherchait à faire le plus simple possible là où plein de mecs se compliquai­ent la vie. Je n’oublierai jamais le jour où j’ai roulé sur sa 350 à Silverston­e, alors qu’on ramait avec la Pernod en 250. Le chrono que j’ai fait avec sa moto aux essais libres, personne ne l’a reproduit aux qualifs ou en course. À mon retour, il m’a demandé : «Qu’estce que je peux faire pour améliorer les choses ? » En fait, y avait rien à faire : tout était nickel, j’avais l’impression de rouler sur du coton ! Alain avait un pouvoir d’analyse phénoménal. Il est passé dans ma vie et y a pris de la place. Il n’a pas eu la reconnaiss­ance qu’il méritait.

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