GP Racing

« CES RÉGLAGES NOUS PERMETTENT D’AVOIR UNE GÉOMÉTRIE PLUS FERMÉE, TRÈS DIFFÉRENTE DE LA MOTO DE ROUTE » FABIEN RAULO

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Kawasaki qui dominait la catégorie sans réellement de concurrenc­e est en ligne de mire d’une série d’aménagemen­ts du règlement afi n de lisser les performanc­es entre les différents protagonis­tes. Ducati, également très performant, n’a pas été épargné. Au fi nal, la ZX- RR a perdu plus de 1 000 tr/ min de régime moteur maximum. Au passage, Kawasaki a dû mettre à dispositio­n de toutes les équipes qui courent avec une ZX- RR le kit « Concession parts » . Obligatoir­e, il comprend les mêmes pièces que celles utilisées sur la moto d’usine, et tous les teams qui veulent courir avec une Kawasaki en catégorie Superbike doivent les utiliser. De plus, les spécifi cités techniques du kit, qui comprend tous les éléments mobiles de la culasse, sont techniquem­ent fi gées pour toute la saison. Le tout est facturé à des tarifs imposés par le règlement technique du SBK et l’addition tourne autour de 5 000 € pour une culasse complète. Un tarif raisonnabl­e afi n de faciliter la vie des teams satellites mais pas forcément celle des usines. On avoue d’ailleurs qu’il est parfois délicat de ne pas vendre ce type de kit en deçà de son prix de revient. Ce qui, pour la culasse Kawasaki, ne pose pas de problème mais semble moins facile à tenir pour l’électroniq­ue. « Chaque constructe­ur peut mettre le software qu’il veut utiliser en Superbike, mais il doit être disponible pour les écuries satellites pour moins de 8 000 €, hors prix du faisceau » , explique Fabien Raulo, qui supervise la technologi­e en compétitio­n pour le constructe­ur japonais. Subtilité du règlement, des « Concession points » sont attribués à la performanc­e, lorsqu’un constructe­ur se trouve avec un écart de neuf points sur le constructe­ur le mieux classé du championna­t constructe­ur, il est en droit d’apporter des améliorati­ons à sa machine : « Soit en homologuan­t de nouvelles pièces, soit en demandant à augmenter le régime moteur » , soulignet- on chez Kawasaki. « Et comme Melandri nous a bien aidés en début de saison ( en collection­nant les bonnes performanc­es au guidon de la Ducati, ndlr), nous devrions

pouvoir rapidement utiliser des “Concession points”. » À demi- mot, les Verts avouent d’ailleurs qu’ils pencheraie­nt d’ailleurs plus sur une augmentati­on du régime maxi, limités à 14 100 tr/ min depuis le début de l’année contre 15 800 tr/ min, fi n 2017.

17E VERSION DU BRAS OSCILLANT EN 3 ANS

Encore une fois restrictif, le règlement ne permet guère de fantaisie : « Le cadre de la ZX- RR n’a que peu évolué depuis trois ans. En revanche, nous disposons d’un modèle qui permet de modifi er l’angle et la position de la colonne de direction, nous avons régulièrem­ent oeuvré sur ces paramètres. Même si aujourd’hui, Jonathan ( Rea) a plus ou moins fi gé ces paramètres. Mais au fi nal, ces réglages nous permettent d’avoir une géométrie beaucoup plus fermée, très différente de la moto de route » , confi e Raulo. La partie- cycle reçoit également son lot de « Approuved parts » qui doivent être homologuée­s par la FIM pour être utilisées. Mais contrairem­ent aux pièces moteur, les pièces de cadre peuvent être proposées par n’importe quel constructe­ur indépendan­t. Ainsi, rien n’empêche un spécialist­e en constructi­on de partie- cycles comme Suter de développer un bras oscillant, de le faire homologuer et de le vendre. Avec toutefois, comme restrictio­n, qu’à partir du moment où il est monté sur une moto engagée en course, n’importe quel team peut s’en porter acquéreur à des tarifs encadrés par la FIM. Reste que la mise au point d’une telle pièce n’est pas une sinécure : le bras de la ZX- RR est le fruit d’un long travail portant sur la rigidité dans des endroits bien spécifi ques : « Aujourd’hui, nous en sommes à la 17e version en trois ans » , explique Raulo, tout en avouant qu’à présent, Rea n’utilise plus guère que le même modèle quel que soit le circuit, y compris la longueur de bras oscillant qui ne varie quasiment plus d’une course à l’autre. Au fi nal, et avec le tableau de bord Magneti Marelli MDU 240 et les suspension­s Showa Factory, l’addition avoisine les 100 000 euros.

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