GP Racing

Alex Lowes .......................

L’offi ciel Yamaha gagne et attend son heure.

- Par Eric Johnson. Traduction Élodie Frioux. Photos Jean-Aignan Museau.

« Que dire de plus ? Trois d’affi lée pour moi et quatre pour Yamaha ! » déclarait Alex Lowes, qui a partagé le guidon de la moto n° 21 avec Michael van der Mark au sein du team Yamaha Factory Racing, après avoir remporté les 8 Heures de Suzuka sous une pluie battante ( photo ci- dessous). « La journée n’a vraiment pas été simple, parce que Nakasuga- San s’est blessé avant la course. Ça a été dur, mais Michael a fait du super boulot. On a fait une belle course, tout en gardant la ligne qu’on s’était fi xée. À mi- course, on avait creusé un petit écart, on a réussi à rester calme et à amener la moto jusqu’à la ligne d’arrivée. Une super journée et une grande joie de gagner à nouveau ici. » Après cinq ans de compétitio­n en championna­t du monde Superbike, l’année 2018 semble avoir été favorable à l’Anglais, originaire de Lincoln. En avril, il a décroché la première pole de sa carrière à Assen. En juin, ce garçon – dont le frère jumeau, Sam, court en Moto2 – a remporté sa toute première victoire en WSBK, et en juillet, il a triomphé à Suzuka. Considéré comme un futur pilote MotoGP ( un bref passage chez Tech3 en 2016 a amorcé la rumeur), Lowes ne changera pourtant pas de discipline. Pour lui, réaliser une bonne saison 2019 en WSBK est primordial. À deux semaines de la reprise au Portugal, Lowes réfl échissait à ce qui l’attendait cette année au guidon de sa Yamaha YZF R1 Pata.

Alex, le championna­t Superbike est en pause depuis l’épreuve de Misano en juillet dernier et ne reprendra qu’au Portugal, à Portimao à la mi-septembre. Qu’as-tu fait pendant cette coupure estivale ? À vrai dire, pas grand- chose. Mon frère Sam a passé deux jours à la maison avant de s’envoler pour l’Italie. Aujourd’hui, on a fait un peu de fl at- track et on a joué au golf. On s’est surtout détendu.

C’est bien de pouvoir passer du temps avec ton frère. Comment va-t-il ? Il va bien. Dans deux semaines, il sera papa. Il profi te de chaque moment de calme avant l’arrivée du bébé.

La paternité, c’est un vrai bouleverse­ment, non ? ( Rires) C’est certain, mais jusque- là, tout va bien.

Tu es marié à présent, n’est-ce pas ?

Oui, je me suis marié cet hiver. Comment se passe ta nouvelle vie matrimonia­le ? Bien. Pour être sincère, c’est différent. L’hiver a été fort en événements, on s’est marié et on a aussi déménagé, tout va dans la bonne direction. C’est plutôt agréable.

Cette longue pause estivale, ça ne te rend pas un peu dingue ? Passer plus de deux mois sans sa monture... J’essaie de voir le bon côté des choses. Mais la course me manque terribleme­nt. On a eu un test au Portugal, ça m’a fait du bien. On aimerait rouler plus, mais on n’en a pas l’occasion. J’essaie juste de rester positif par rapport à ça.

En sept épreuves et 14 manches pendant cette saison de WSBK, tu as accumulé plusieurs Top 5, deux podiums et une victoire. Mais si l’on faisait la moyenne de tes positions à l’arrivée, tu serais classé 7e (il est 6e au classement général). Tes résultats sont donc assez irrégulier­s. Quel est ton bilan de mi-saison ? En effet, mes résultats sont contrastés. On a réussi à rester constant jusqu’à la course de Misano ( Lowes n’a pas terminé la première manche et est arrivé 6e à la seconde). Jusque- là, on avait terminé chaque course. J’ai l’impression que mon pilotage s’est amélioré, je suis mieux préparé, que ce soit par rapport à la moto ou le reste. Mais les nouveaux pneus Pirelli nous posent problème. On est moins compétitif qu’on ne l’était cet hiver. On cherche des solutions. Le bilan n’est pas mal, on a fait quelques belles performanc­es mais nous aurions besoin de gagner chaque week- end pour être réellement satisfaits.

Sept ans après ta toute première course en championna­t du monde Superbike, à Brno, tu remportes la première victoire de ta carrière en WSBK sur ce même circuit. La réussite s’est fait attendre, et doit représente­r beaucoup pour toi. Peux-tu nous en dire plus ? Cette victoire est très importante pour moi. Elle a mis du temps à arriver, et quand je l’ai fi nalement eue, c’était formidable. Mais très vite, après le soulagemen­t, vient la soif d’en gagner plus pour prouver que ce n’était pas de la chance.

Cela fait maintenant trois ans que tu roules sur la Yamaha YZF R1. Est-elle suffisamme­nt

JE VEUX ÊTRE UN CONCURRENT SÉRIEUX POUR LE PODIUM À CHACUNE DES QUATRE DERNIÈRES ÉPREUVES

développée pour prétendre à d’autres victoires, voire au titre ? Allezvous dans la bonne direction ? Nous allons dans la bonne direction. Comme je le disais, m’adapter à ces nouveaux pneus m’a demandé beaucoup d’efforts. Je n’ai jamais réussi à me sentir à l’aise avec. On doit encore travailler dessus, ainsi que sur le cadre, mais à présent, la moto fonctionne bien. On a essayé beaucoup de choses pendant les tests au Portugal. Yamaha travaille très dur. La tendance est à l’améliorati­on, nous devons garder la tête dans le guidon, rester concentrés et si tout va bien, on s’approchera encore un peu plus des hommes de tête.

Il ne reste plus que le Portugal, la France, l’Argentine et le Qatar au calendrier du championna­t WSBK 2018. Quelle est ta stratégie pour cette dernière ligne droite jusqu’au circuit de Losail, fin octobre ? C’est de me battre pour le podium chaque week- end. C’est d’ailleurs plus ou moins ce que l’on a fait jusqu’à présent, mais pour certaines courses, on aurait eu besoin d’un peu plus de chance, on était un peu trop loin. Je veux être un concurrent sérieux pour le podium à chacune des quatre dernières épreuves. Si je peux y monter chaque week- end, alors je pourrai viser plus loin cet hiver pour rester devant l’année prochaine. Pour l’instant, nous sommes encore trop irrégulier­s pour remporter le championna­t. Si nous parvenons à nous améliorer d’ici la fi n de la saison, on pourra poursuivre cet effort en hiver pour faire progresser la moto dans tous les domaines et arriver, la saison prochaine, en tant que réel prétendant au titre.

Aimes-tu rouler sur ces quatre circuits ?

J’AIMERAIS BEAUCOUP ROULER EN MOTOGP UN JOUR. MAIS EN ATTENDANT, C’EST ICI ET MAINTENANT QUE JE DOIS GAGNER

Oui, j’aime tous les tracés de cette fi n de saison. Il y a l’Argentine où l’on sera tous en terre inconnue. Personne n’y est jamais allé et on en sait peu sur ce circuit. Ça sera intéressan­t. Pour les autres, je suis très confi ant. La moto est bien, je suis donc très optimiste.

Les ZX-10RR de Jonathan Rea et Tom Sykes, du team Kawasaki Racing, ont survolé ce championna­t. Penses-tu pouvoir les faire vaciller ? On y travaille, mais pour ces gars, quel que soit le changement, qu’il s’agisse des pneus ou du règlement, ils sont toujours au- dessus du lot. On continuera à bosser et on essaiera de les malmener chaque fois qu’on en aura l’occasion, non seulement pour Yamaha, mais aussi pour l’intérêt du championna­t du monde Superbike.

Il y a eu des discussion­s cette année quant à ton possible passage en MotoGP. Tu confirmes ? L’année prochaine, je resterai chez Yamaha. J’avais déjà signé en Superbike, avant que quiconque ne le sache. J’ai d’abord envie de gagner en Mondial Superbike. Ça pourrait signifi er être au coude- à- coude avec Jonathan Rea chaque week- end pour essayer de battre les Kawasaki. Seulement après ça, un passage en MotoGP pourrait être envisageab­le, si l’opportunit­é se présente. J’aimerais beaucoup rouler en catégorie reine un jour mais en attendant, c’est ici et maintenant que je dois gagner.

Je n’imaginais pas te voir quitter le championna­t du monde Superbike alors que toi et ton équipe avez fourni tant d’efforts pour être plus performant­s... Exactement. On voit enfi n la lumière au bout du tunnel. Aujourd’hui, nous nous sommes vraiment rapprochés de notre but. Si seulement une ou deux choses pouvaient fonctionne­r correcteme­nt, alors on pourrait vraiment se battre aux avant- postes quasiment chaque week- end.

Pour terminer, penses-tu être capable de gagner un titre de champion du monde Superbike ? C’est ma grande priorité, j’y consacre tous mes efforts pour y parvenir. Dans la vie, on souhaite toujours qu’une opportunit­é se présente, j’ai été au guidon de cette moto assez longtemps pour savoir que ça dépendra de moi. Je ferai tout pour essayer d’atteindre mon but. Je vais continuer à m’acharner, rester concentré, prendre du plaisir et essayer de me battre avec le peloton de tête. Je ne veux pas faire de la fi guration si j’ai les moyens de bouleverse­r un peu le classement. Même les mauvais jours, je veux être là et monter sur le podium. C’est l’objectif de l’année prochaine.

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Alex Lowes a su concrétise­r les progrès de sa R1 cette saison avec sa première victoire en Mondial Superbike.
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