GP Racing

« JE N’AVAIS PAS GAGNÉ UNE COURSE DEPUIS LA FINALE DU CEV EN NOVEMBRE 2014 »

-

Adoubé par le meilleur du meilleur du MotoGP, Fabio Quartararo, 15 ans, a une voie royale taillée sur- mesure. Au point que le règlement du championna­t du monde Moto3 est spécialeme­nt aménagé pour lui afi n qu’il puisse disputer le Grand Prix du Qatar, coup d’envoi de la saison qui suit ses deux titres de champion d’Espagne Moto3. Nous sommes en 2015. À ce moment- là, Emilio Alzamora, l’homme qui a façonné Marc Marquez et qui s’occupe du jeune Niçois, le dit encore plus talentueux que son protégé, déjà double champion du monde de MotoGP. En tête du pack Moto3 à l’avant- dernier tour, Fabio se fait sortir du podium d’un cheveu. Pour sa deuxième course, à Austin ( Texas), il monte sur la deuxième marche de son premier podium. La suite est plus délicate. De Moto3 à Moto2, Fabio tangente avec la ligne rouge qui sépare le bon de l’ivraie. Jusqu’au moment où son talent majeur ressurgit et qu’il arrache une exceptionn­elle victoire sur le circuit de Barcelone en juin dernier. La démonstrat­ion est magnifi que. Celle qui suit est époustoufl ante. Parti du diable vauvert sur la grille du Grand Prix des Pays- Bas, il prend patiemment la mesure du tempo de la tête de course avant d’accélérer le rythme et de doubler un à un ses adversaire­s avant d’échouer sur la seconde marche du podium. De quoi convaincre Razlan Razali ( le directeur du circuit de Sepang) que Fabio est l’homme de la situation pour prendre le guidon de la Yamaha M1 en tant que coéquipier de Franco Morbidelli. De quoi surtout permettre au Niçois d’effacer quelques saisons diffi ciles et de renouer enfi n avec son incroyable potentiel : « Ma première demi- saison en GP ne s’est pas si mal passée. Et puis j’ai subi beaucoup de pression. » Dans un team espagnol, avec un coéquipier espagnol, Fabio et son entourage vivent mal la deuxième moitié de la saison : « J’ai eu l’impression de devenir pilote de développem­ent. » Aux deux tiers de l’année, il se casse un pied et loupe la fi n de la saison. Il accuse la pression des médias, et tourne la page : « À 15 ans, j’ai eu du mal à gérer tout ça. C’est pourquoi j’ai eu une saison si diffi cile. » Il signe chez Leopard pour rouler l’année suivante avec des Honda. Au fi nal, ce seront des KTM. Le deal est faussé, il se sent fl oué, l’année est gâchée. Les problèmes techniques se succèdent. Il se sépare d’Eduardo Martin, son manager de l’époque. Sa collaborat­ion avec Éric Mahé, le manager de Randy de Puniet et Loris Baz, marque son arrivée en Moto2 en 2017. Dans le team de Sito Pons – le double champion du monde 250 –, Fabio signe de bons résultats aux essais mais tarde à conclure en course : « J’ai mis un peu de temps pour m’adapter au style de pilotage, à relever rapidement la moto après la sortie de virage. » En Malaisie, il réalise sa première ligne en Moto2. S’il ne concrétise pas, il fait une belle remontée à Valence pour décrocher une huitième place au coup fi nal de l’année.

« J’ÉTAIS SUPER HEUREUX... MA MAMAN UN PEU MOINS »

Fin 2017 démarre l’aventure Speed Up, cadre très peu usité aujourd’hui puisqu’il est le seul à l’utiliser avec son coéquipier Danny Kent. Démarre alors la valse des suspension­s : « Nous avons eu des WP, puis des Kayaba. Après neuf jours de tests, les chronos n’évoluaient pas. On est reparti à zéro. » Il travaille aussi sur son style de pilotage : « Comme en Moto3, je rentrais trop vite dans les virages. Et donc, je ne ressortais pas. J’ai tout changé. Je faisais les mêmes temps, mais tout se passait tranquille­ment.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France