GP Racing

CONSCIENT DU DÉFI À VENIR, ZARCO EST LE PREMIER À SE LANCER SUR LA PISTE DE VALENCE

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Le printemps 2018 a été agité pour Johann Zarco. Impression­nant sur la moto, impression­nant au chrono, il dispute un temps à Marc Marquez la BMW M4 mise en jeu sur la saison pour le meilleur performer des qualifi cations. Sûr de lui, époustoufl ant au guidon de la Yamaha, il dame régulièrem­ent le pion aux Yamaha d’usine de Rossi et Viñales. Le double champion du monde de Moto2 est l’homme en vue. Au point d’arriver en tête de la short list de pilotes qu’a dressée Alberto Puig, boss du programme MotoGP au HRC, afi n de succéder à Pedrosa qu’il vient d’envoyer à la retraite. La nouvelle excite le milieu et enfl amme les réseaux sociaux. Seul hic, Johann est déjà engagé pour les saisons 2019 et 2020. Le contrat avec KTM a été signé fi n 2017, quasiment en même temps que celui liant Tech3 à la fi rme autrichien­ne. De là à croire qu’Hervé Poncharal a amené Johann dans la corbeille de mariage... Ce dernier sait qu’il va disposer d’une moto qui n’a que deux ans de roulage en MotoGP et qui, jusqu’à la troisième place de Pol Espargaro au Grand Prix de Valence, n’était jamais montée sur un podium en classe reine. Le Français est conscient du défi à venir. Au point d’être le premier, avant même les pilotes de test dont la tâche est d’ouvrir la piste, à se jeter sur sa moto pour boucler une bonne dizaine de tours du circuit de Valence. Ayant opté pour des pneus pluie, il goûte pour la première fois au V4 autrichien : « Je ne savais pas à quoi m’attendre. Partir en redoutant de ne pas y arriver n’est jamais bon. Il fallait rester neutre pour récolter un maximum d’infos. » La journée est besogneuse. Sans éclat. Sans sourire. Sans performanc­e. « Il y a de bonnes choses, et de moins bonnes. Nous devons consolider nos bases. Pour l’instant, la moto n’est pas très saine, lâche- t- il au premier point avec les médias. L’entrée en virage est trop compliquée pour que nous puissions aller vite et mettre ainsi le doigt sur d’éventuelle­s améliorati­ons à apporter. » Face à la Yamaha qu’il vient de quitter et dont le point fort est justement le train avant, il relativise : « On le sait, la Yamaha est facile. Surtout ici. D’ailleurs, ce weekend ( aux essais du Grand Prix de Valence, ndlr), dès que j’ai mis les pneus slicks, je suis allé très vite. La KTM ne se pilotera probableme­nt jamais comme la Yamaha. Je vais devoir adapter mon style de pilotage. »

« JE M’ATTENDAIS À PLUS DE PROGRÈS SUR LE CHRONO »

La deuxième journée de Valence n’a pas été plus simple. Son chrono – le 20e temps – et ses deux chutes n’ont pas permis de décanter la situation : « Deux chutes identiques. De l’avant, en entrée d’un virage, heureuseme­nt sans gravité. Mais qui nous permettent d’avoir les bonnes informatio­ns sur le point faible de la moto. J’ai aussi compris que je devais changer quelques éléments de mon pilotage pour m’améliorer. Je m’attendais à plus de progrès sur le chrono aujourd’hui. Nous n’avons pas les bonnes sensations sur le freinage et l’entrée en courbe. Les deux fois où j’ai poussé, je suis tombé. La Yamaha est effi cace sur ce point et, en suivant Marquez, j’ai remarqué que c’était aussi le cas de sa moto. Tout ne peut pas être mis au crédit du pilote, les performanc­es sont aussi liées aux machines. Ce que la Yamaha ou la Honda sont capables de faire, d’autres motos doivent pouvoir le faire aussi... » Par ailleurs, Johann savoure la puissance technique liée à son statut de pilote d’usine : « Ça ne change pas ma façon de travailler : je livre mes sensations, puis elles sont interprété­es par les ingénieurs. Ils sont juste plus nombreux que dans un team satellite pour aller décrypter le moindre détail. » Ne reste plus qu’à tout mettre bout à bout. Et à pouvoir réaliser son premier backfl ip de l’ère MotoGP ( fi gure que Johann effectue à chacune de ses victoires, ndlr).

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