GP Racing

Quartararo chez Yamaha

Aux tests de pré- saison, le minot a été à la hauteur.

- Par Michel Turco. Photos Jean-Aignan Museau.

Coéquipier de Franco Morbidelli au sein de la nouvelle équipe Petronas Yamaha SRT, Fabio Quartararo a découvert un avantgoût de ce qui l’attendait à Valence, lors des premiers tests préparatoi­res à la saison 2019. Le minot a été à la hauteur.

« LA PUISSANCE DES FREINS EST PLUS IMPRESSION­NANTE QUE CELLE DU MOTEUR »

Dans le garage Petronas, tout sent le neuf. À se demander si la peinture des panneaux qui ceinturent le box de la nouvelle équipe Yamaha est bien sèche. Il reste des cartons à vider, des stickers à coller, de la moquette à découper. « Hier, nous n’existions pas, lâche Wilco Zeelenberg, nommé team manager de la structure dirigée par Razlan Razali et Johann Stigefelt. Ramon Forcada et moi travaillio­ns avec Maverick ( Viñales) dans l’équipe offi cielle Yamaha, Diego Gubellini et plusieurs mécanicien­s fi nissaient la saison chez Marc VDS avec Franco ( Morbidelli). Fabio était chez Speed Up, Roger travaillai­t pour Honda et d’autres étaient tout simplement chez eux. Il y a encore beaucoup à faire pour que tout soit en place. » Si l’histoire est encore en chantier, les fondations semblent toutefois bien posées. La preuve, Franco Morbidelli a décroché le sixième temps de la première séance de tests de l’hiver à Valence à deux dixièmes du meilleur chrono réalisé par Maverick Viñales, et Fabio Quartararo s’est, lui, classé seizième. À plus de deux secondes du meilleur temps le premier jour, le Niçois réduira l’écart à 1,3 le deuxième jour, devançant même de cinq dixièmes Johann Zarco et sa KTM. Contrairem­ent à Joan Mir, Francesco Bagnaia et Miguel Oliveira qui débuteront eux aussi l’an prochain en MotoGP, Fabio n’avait encore jamais piloté une machine plus puissante que sa Moto2 avant ses premiers tours de roues au guidon de la M1. « La puissance, l’accélérati­on et la vitesse, ça surprend au début » , explique le Français au soir d’une première journée de découverte écourtée par la pluie. Au- delà de la puissance – le double de celle du moteur Honda 600 qu’il avait jusque- là pilotée –, Fabio Quartararo se disait surtout impression­né par le freinage de sa nouvelle monture : « Je crois que la puissance des freins carbone est encore plus impression­nante que celle du moteur. En MotoGP, comme tu arrives beaucoup plus vite sur les virages, tu as tendance à freiner cinquante mètres plus tôt. Or, avec ces freins carbone, tu peux pratiqueme­nt freiner là où tu le fais en Moto2. » Après examen des données, le protégé d’Éric Mahé se rend compte, au soir de cette première journée, que la différence entre ses chronos et ceux de Morbidelli se situe à quatreving­t- dix pour cent sur les phases de freinage. « Fabio a une bonne vitesse au point de corde et une bonne reprise des gaz, note alors Zeelenberg. Mais il a beaucoup à gagner au freinage, et aussi sur la phase d’accélérati­on car il a tendance à charger le pneu arrière en se calant derrière la bulle du carénage comme il avait l’habitude de le faire en Moto3 et en Moto2 pour trouver du grip et améliorer l’aéro. Mais en MotoGP, il faut au contraire mettre du poids sur l’avant en sortie de virage pour limiter le wheeling. Pour le moment, nous lui avons seulement demandé de se faire plaisir, de découvrir cette nouvelle moto sans regarder les chronos. » Durant ces premiers tours de piste, Fabio a également essayé de suivre Andrea Dovizioso, le vainqueur du dernier Grand Prix, pour en apprendre un peu plus sur les trajectoir­es à adopter en MotoGP. « Au bout de trois virages, je ne l’ai plus vu » , s’amuse le pilote Yamaha.

« FABIO A ÉNORMÉMENT DE CHOSES À DÉCOUVRIR. ON VA LUI LAISSER LE TEMPS DE PROGRESSER PAS À PAS »

Le lendemain, les sensations commencent à s’affi ner et les chronos s’améliorent. « Je freine encore trop tôt mais ça vient » , se réjouit Fabio qui pourra toutefois regretter les mauvaises conditions météo qui ne lui ont permis que de faire une centaine de tours en deux jours. Seizième sur la feuille des temps, le Niçois devance Iannone sur l’Aprilia, Folger qui a repris du service en tant que pilote d’essai chez Yamaha, Pirro et Zarco qui est à la peine avec la KTM. À une seconde seulement de Morbidelli qui pointe, lui, à deux dixièmes du meilleur chrono signé par Viñales, Quartararo n’a pas raté ses débuts dans la cour des grands. Dans le garage du team Petronas Yamaha SRT, Razlan Razali est aux anges. « Je vis un rêve, lâche le big boss de la nouvelle équipe de la marque aux trois diapasons. Franco et Fabio ont fait de très bons chronos alors que nous sommes encore dans les cartons, que rien n’est en place. Il y a une super ambiance dans le team, c’est génial. Et puis pour être honnête, je n’attendais pas un tel support de Yamaha. Maintenant, nous ne sommes qu’au tout début de cette nouvelle aventure. Et nous n’avons pas du tout les mêmes attentes pour nos deux pilotes. Franco a déjà une saison de MotoGP dans les jambes, il veut reprendre le fl ambeau de Zarco. Fabio, lui, est encore un enfant à qui l’on vient d’offrir un bonbon ( sic). Il a énormément de choses à découvrir et à apprendre. On va lui laisser le temps de progresser pas à pas. » Un temps que le Français entend bien réduire au maximum.

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