Qui peut battre Marquez ? ...
Tous les enjeux de la saison qui débute le 08 mars.
Après avoir écrasé ses adversaires et empoché l’an dernier son sixième titre de champion du monde en sept saisons en classe reine, Marc Marquez s’affiche plus que jamais en maître incontesté du championnat MotoGP. Cela n’empêche pas la concurrence d’espérer le faire trébucher.
LE DÉBUT DE SAISON POURRAIT VOIR BRILLER QUARTARARO, VIÑALES, RINS ET MIR, EN GRANDE FORME EN MALAISIE
LE GAIN DE GRIP DU NOUVEAU PNEU ARRIÈRE A SURTOUT ÉTÉ APPRÉCIÉ PAR LES PILOTES YAMAHA ET SUZUKI
Tous les champions en conviennent : arriver au sommet n’est jamais facile, s’y maintenir est encore plus compliqué. Mis à part une saison 2015 à tout point de vue ratée, ce sommet, Marc Marquez ne l’a jamais quitté depuis qu’il a débarqué en MotoGP il y a sept ans. Consacré à 26 ans comme l’un des plus grands pilotes de l’histoire des Grands Prix et actuellement considéré par ses adversaires comme la citadelle à prendre, l’Espagnol sentirait- il l’étau se resserrer ? « C’est sûr que j’aurai du mal à faire aussi bien que l’an dernier, admet l’octuple champion du monde.
Terminer chaque course premier ou deuxième... Ça n’a jamais été facile, même la saison passée. L’objectif reste un nouveau titre. Pour cela, on prendra
les Grands Prix les uns après les autres en s’adaptant comme on l’a toujours fait à la situation qui se présentera. Il faut être pragmatique. Nos adversaires travaillent pour nous battre et je suis certain qu’il y aura plus de candidats à la victoire que l’an dernier. Viñales et Quartararo seront là, et on a vu à Sepang que les Suzuki avaient encore progressé, elles aussi. »
Pour l’heure, à quelques jours de l’ouverture du championnat au Qatar, le tenant du titre n’a d’autre ambition que de prendre le départ du premier Grand Prix dans les meilleures conditions possibles. Opéré de l’épaule droite début décembre, un an après avoir subi une intervention chirurgicale du même type à son épaule gauche, Marquez n’était pas au mieux de sa forme pour les premiers tests de l’année organisés en Malaisie sur le circuit de Sepang : « Ç’a été plus compliqué que ce que j’imaginais. L’an dernier, après mon opération, j’avais souffert en reprenant le guidon mais je ne manquais alors pas de puissance comme maintenant. J’ai pu faire une trentaine de tours le premier jour, moins de cinquante le deuxième... Tout ça sans pouvoir vraiment prendre appui sur le coude, ce qui ne m’a pas aidé à évaluer le matériel que j’avais à tester. » Pas sûr d’être tout à fait rétabli pour le Qatar, Marquez ne s’affole pas pour autant. « On ne peut pas prévoir la vitesse à laquelle je vais m’en remettre et de toute façon, la saison est très longue. Même si je ne suis pas à 100 % à Doha, il faudra rester calme. Normalement, ce type d’intervention nécessite entre
quatre et six mois de récupération. » Ses adversaires pourraient- ils en profi ter pour
grappiller quelques points supplémentaires en début de saison ? « Tout dépendra de la vitesse à laquelle chacun va mettre au point son nouveau matériel et surtout, s’adapter au nouveau pneu Michelin, estime Davide Tardozzi, le team manager de l’équipe
Ducati. On a vu à Sepang que la nouvelle construction avait un gros impact à la fois sur les réglages de la moto et sur le pilotage. »
LA SELLE DE LA DUCATI A ENCORE PRIS DU VOLUME...
Cette année, Michelin a en effet introduit un nouvel arrière offrant plus de grip et de constance. Et en Malaisie, il a été davantage apprécié par les pilotes Yamaha et Suzuki que par les autres, les machines motorisées par des quatre- cylindres en ligne profi tant davantage du gain de vitesse de passage en virage. « Sur la Honda, le surplus de grip à l’arrière pousse l’avant et nous fait sous- virer, notait Marquez. Il faut travailler sur l’électronique et les réglages de la moto pour profi ter du gain que l’on constate à l’accélération. Après, il faudra voir ce que cela peut nous apporter en course. » Chez Ducati, Dovizioso et Petrucci disaient, eux aussi, avoir besoin de temps pour s’adapter à cette nouvelle enveloppe. « On a un meilleur drive à l’accélération mais en milieu de virage, la moto glisse davantage » , notait
Andrea. « Il faut un peu modifi er son style de pilotage » , ajoutait Danilo. Une chose est sûre, Ducati met le paquet pour tirer profi t de cette évolution pneumatique. La selle de la Desmosedici, qui a encore pris du volume durant l’hiver, serait ainsi bourrée de capteurs haute fréquence destinés à mesurer les contraintes ( déformation et usure) du pneu pour adapter les stratégies électroniques en conséquence. Un travail qui, il y a deux ans, avait régulièrement permis aux pilotes Ducati d’utiliser en course des pneus plus tendres que leurs adversaires. Quoi qu’il en soit, le début de saison pourrait voir briller Quartararo, Viñales, Rins et Mir, des garçons que l’on a vu en grande forme en Malaisie avec leurs quatre- cylindres en ligne. Cet hiver, les ingénieurs Yamaha et Suzuki ont semble- t- il réussi à améliorer la vitesse de pointe de leurs motos, et avec une adaptation plus rapide au nouveau pneu arrière, les M1 et les GSX- RR pourraient voler la vedette aux Desmosedici et aux RC213V. Si cela peut alimenter le suspense pour la suite, personne ne s’en plaindra.