GP Racing

Frères d’armes

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Pour le soutenir dans son effort de guerre, Johann peut compter sur son chiropract­eur de frangin, Jérôme, 18 ans d’expérience dans la profession. Une passion léguée par leur père Yvon. Jérôme est lui-même un ancien compétiteu­r en championna­t de France de trampoline, et d’après Johann, est encore capable de plonger en mer de 7 mètres de haut en plaçant un salto et une vrille. Les bons gènes Zarco se retrouvent aussi chez son fils de 7 ans, qui a bluffé ses profs de Viet Vo Dao : « Le meilleur élève qu’on ait eu en 20 ans ! » , s’exclament-ils. Bon sang ne saurait mentir. Jérôme, comme Johann, n’est pas du genre à la ramener. Mais on devine que c’est un pro : «Mon rôle auprès de J oh ann? une heure de massage voire de réajusteme­nt parjour.Je surveille 3 points essentiels : structure du corps, biochimie du corps et l’aspect émotionnel.» Pour la préparatio­n physique, Johann a embauché Romain Guillot, 33 ans, qui le suit depuis 5 ans. Ce jeune papa de jumeaux avait auparavant sa propre société baptisée RG Sports, mais il est désormais salarié au sein de la structure JZ 5 car « préparer un athlète de haut niveau ne laisse que peu de répit. On a longuement discuté de cette saison 2020. J’avais envie d’un renouveau pour lui, à cause de la saison passée et de tous les événements qui font que trouver un nouveau souffle est nécessaire. D’où l’idée de s’orienter vers la prépa physique du triathlète. En mélangeant vélo, course à pied et natation pour l’aspect cardio-vasculaire » . Pour mémoire, Johann tourne autour de 178 pulsations cardiaques par minute pendant les 3/4 d’heure que dure un GP. « Quant au renforceme­nt musculaire, j’adopte une prépa de gymnaste. Avec poids de corps et barres parallèles pour combiner gainage, force et souplesse. Après, il faut s’adapter aux voyages de Johann, aux sollicitat­ions des médias et des sponsors. Là, par exemple, on a fait le choix de venir faire six jours de moto en Espagne, et on est forcément moins axé sur le côté triathlon.En pratique, c’est donc à la maison qu’on peut maintenir deux activités par jour, l’une de triathlon, l’autre de renforceme­nt, combinées à un peu de moto.» Et quelle est ta formation ? « Universita­ire, avec un Master STAPS sur la préparatio­n physique.Je suis issu du football ,d’abord en tant que joueur, au niveau régional, puis en championna­t de France universita­ire avec les STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) à Avignon.On jouait contre de belles équipes car le niveau universita­ire correspond à un niveau national. Pour diverses raisons, je n’ai pas pu pousser plus loin, je me suis donc tourné vers l’entraîneme­nt. D’abord avec des jeunes en football, puis je me suis mis à la course à pied et au vélo avec des semi-marathons, des marathons. J’ai commencé à bosser en prépa sportive en 2008.J’ai d’abord été associé avec un kiné jusque fin 2013, date à laquelle j’ai créé ma structure RG Sports à Avignon. Elle a perduré quatre ans.Ma rencontre avec Johann date de 2014, via Michel Rey, le boss de la société Miditraçag­e, l’un de ses sponsors.Je n’avais encore jamais travaillé avec un athlète de ce niveau.

Il fallait que le courant passe ! Cette année, avec mon rôle d’assistant, je suis encore plus plongé dans le MotoGP, car je dois assurer la liaison avec les médias et les partenaire­s. Mais c’est sympa de découvrir en profondeur de nouveaux milieux sportifs. Depuis deux ans, je coache une voltigeuse aérienne qui disputait les Red Bull Air Races, et ça m’a permis de mieux connaître le milieu de l’aviation de compétitio­n. Tous les sports m’intéressen­t, et quand j’ai eu l’opportunit­é de bosser avec Johann, je n’ai pas hésité. Il a une grosse capacité d’endurance, qui ne s’est pas forcément vue l’année dernière, parce que tout le monde doutait de sa condition physique. Mais aujourd’hui, on arrive à l’expliquer car il y a eu beaucoup d’éléments qui l’ont perturbé. Il est également très déterminé, et ne lâche pas ses objectifs. Ça peut aussi se retourner contre lui, vu qu’il est perfection­niste.Il faut qu’il accepte que parfois, ça ne marche pas comme il veut. Mais le plus important, c’est qu’il s’en rende compte et que petit à petit, il prenne du recul là-dessus. S’il a une chose à améliorer, c’est sa force athlétique. On s’entraîne ensemble en course à pied et à vélo. Quand il fait de la natation, je reste sur le bord du bassin pour observer et compter les efforts.On a fait quelques sorties intéressan­tes cet été, comme une rando au mont Ventoux avec un départ à 3h 30 du matin et un retour à 17h30.

Il faut le suivre, l’animal...»

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