GP Racing

L’ACQUISITIO­N DE DONNÉES, UN LEVIER FONDAMENTA­L

- Propos recueillis par Thomas Baujard. Photos JAM et Gold and Goose.

Récolter le maximum d’infos sur le comporteme­nt de la moto pour accroître ses performanc­es, c’est le boulot d’Alexandre Merhand, ingénieur de Miguel Oliveira. Il nous explique tout.

Alexandre, peux-tu nous expliquer en quoi consiste l’acquisitio­n de données ? Lorsque j’ai commencé à travailler avec Tech3 et Yamaha en 2017, il n’y avait qu’un ingénieur d’acquisitio­n de données. Il y avait le chef mécano, assisté de son ingénieur électroniq­ue, et des mécanos. Quand on est passés chez KTM en 2019, ils ont considéré important d’ajouter un ingénieur électroniq­ue à l’équipe. Du coup, maintenant, je suis en binôme avec Guillaume Dumas, qui est Data Engineer ( ingénieur données). Moi, on m’appelle le Strategy Engineer ( ingénieur stratégies). Le boulot de Guillaume consiste à faire en sorte que la moto fonctionne correcteme­nt, que tous les calibrages des capteurs soient bons. Max ( qui bosse pour Iker) et moi sommes en charge de la stratégie : notre mission est de nous occuper de la performanc­e. C’est à nous de parler avec le pilote, et d’essayer de trouver le réglage électroniq­ue le plus performant. Ensuite, qu’est- ce que l’acquisitio­n de données ? À l’aide d’un ensemble de capteurs placés sur la moto, nous récoltons des informatio­ns sur le comporteme­nt de cette dernière. Tout comme Yamaha, nous avons trouvé que KTM portait une grande attention à la valeur que révélait chaque capteur. Les Autrichien­s sont vraiment précis sur ce point. Heureuseme­nt que nous sommes deux car c’est une charge de travail énorme.

Les capteurs enregistre­nt donc les données, auxquelles nous n’avons pas accès en temps réel, comme cela se fait F1 ( on appelle ça de la télémétrie). C’est comme un petit disque dur. Dès que la moto sort du box, le système enregistre tout ce qui se passe : il y a d’abord des infos basiques concernant la températur­e, la pression d’huile, la températur­e d’air ou celle de l’eau. Toutes ces choses qui font que le moteur fonctionne correcteme­nt. Après, il y a des capteurs – ceux qui m’intéressen­t le plus – qui relèvent la vitesse de rotation des roues, le niveau d’enfoncemen­t des suspension­s, leur vitesse d’enfoncemen­t, l’angle de la moto, du guidon...

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