GP Racing

Claude Michy, promoteur du GP de France :

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« À l’été 2019, Johann quitte KTM, et j’essaie de l’accompagne­r dans sa décision. On a eu pas mal d’échanges avec Carmelo (Ezpeleta, boss de Dorna,le promoteur des GP), avec

Éric de Seynes (président deYamaha Motor Europe). Le but était de donner à Johann une chance de pouvoir courir de nouveau. Carmelo m’explique que Nakagami devait se faire opérer, et qu’il y avait par ailleurs peut-être l’opportunit­é de devenir pilote d’essai (chez Yamaha), mais ce n’était pas le sujet. D’autre part, Carmelo pensait que Lorenzo allait arrêter. Mais entre-temps, l’opération de Nakagami se confirme. Du coup, je suis descendu à Aragon avec les gens de chez Michelin afin d’étudier la possibilit­é que Johann puisse rouler chez LCR pour les trois dernières épreuves de 2019. Il fallait l’accord du HRC, plus un certain nombre d’autres choses. Cela aboutit, ce qui remet Zarco en selle, et il peut montrer qu’il n’a pas perdu son efficacité malgré sa situation délicate. Après, il y a eu le week-end de

Valence agité (tractation­s entre Johann et Honda,annonce de l’arrivée d’Alex Marquez au HRC et pour finir,blessure de Johann en course,ndlr). Mon avis, c’était que Johann devait tout faire pour rester en MotoGP, même s’il avait une très belle propositio­n de Marc van der Straten (pour y remplacer Alex Marquez en Moto2 en 2020,ndlr). Finalement, Johann rencontre les gens de Ducati, trouve un terrain d’entente, l’aventure peut commencer. Mais au mois de janvier 2020, quand le conflit qui opposait le pilote à son ancien coach est finalement résolu, il n’y avait plus grand monde pour croire en lui. La FFM lui a alors apporté un sacré coup de main, il faut le dire. Moi, je n’avais pas de doute. On a pas mal échangé avec Johann, avant le premier GP, a propos de la situation du Covid-19, et sur son idée de redevenir pilote d’usine Ducati. Après le 1er GP de Jerez, je lui ai envoyé un petit mot en lui disant : “C’est comme les gens qui veulent faire l’Everest.T’as le camp de base, l’ acclimatat­ion, puis les camps 1,2 et 3, et enfin,le sommet.Il faut du temps.” Je pense qu’au fur et à mesure, il a bien intégré cette notion. Après, quand Ducati a manifesté de l’intérêt pour poursuivre sa collaborat­ion avec lui en 2021, il y avait deux options : team usine ou Pramac. Ce qui est, en réalité, la même chose puisque ce sont les mêmes motos. On en a beaucoup discuté. Je lui ai expliqué qu’il serait mieux chez Pramac car s’il prenait la place d’un pilote italien dans le team officiel, qu’on lui faisait tester beaucoup de nouvelles pièces et que les résultats n’arrivaient pas aussi rapidement qu’escompté, la pression risquait vite de monter. Johann a réfléchi, et s’est fait à cette idée. On en a aussi parlé avec Pascal Verrière (président Pramac Europe), Paolo Campinoti (propriétai­re du team Pramac) et Francesco Guidotti (team manager), et les choses se sont faites somme toute naturellem­ent. Beaucoup de personnes ont conseillé Johann, mais ce qui compte avant tout, c’est que la décision finale de signer avec Pramac, il l’a prise seul. »

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