GP Racing

2e VOLET LA RENAISSANC­E DUCATI

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« QUELLE QUE SOIT LA CONFIGURAT­ION DE LA MACHINE, JE DONNE LE MEILLEUR DE MOI-MÊME »

Avec l’appui de Claude Michy et du patron de la Dorna, Carmelo Ezpeleta, te voilà donc propulsé pilote Ducati dans un team qui ne te donne guère confiance : Avintia.

Oui, d’autant que la découverte de la moto s’est moins bien passée que prévu. Je m’attendais à être beaucoup plus à l’aise sur la Desmosedic­i vu que j’avais eu de bonnes sensations sur la Honda. Et j’estimais la Ducati meilleure que la Honda. Je m’attendais donc à être tout de suite plus rapide. Ça n’a pas été le cas, ce qui pour moi, a été un peu difficile. Je sentais qu’il y avait un gros potentiel avec cette GP19. Après, ma frilosité par rapport au team Avintia s’expliquait par le fait que même lorsque j’étais en galère, je me retrouvais devant les pilotes de cette équipe. Je savais à quel point l’équipe est importante en MotoGP, et j’avais fait part de mes craintes à Ducati par rapport à ça dès Valence

2019. Les gens de Ducati m’ont dit qu’ils comprenaie­nt, mais que je pouvais leur faire confiance, qu’ils allaient s’investir de manière différente dans l’équipe pour 2020. Dès les premiers essais, j’ai pu voir que j’étais plus considéré comme un pilote Ducati qu’un membre du team privé Avintia, et ça m’a fait chaud au coeur. J’ai vu qu’ils s’investissa­ient, et que ça pouvait marcher.

Dès les tests de Sepang 2020, les chronos sont encouragea­nts, et après des premiers points à Jerez, tu mets un coup de marteau : la pole et le podium à Brno ! À peine croyable dès le troisième GP sur une machine vieille d’un an, dans le team le moins riche du plateau.

C’est vrai que Brno a été exceptionn­el. Et ça m’a bien aidé. Je pouvais toujours clamer que j’avais du potentiel, mais lors des courses de Jerez, j’ai terminé à plus de 20 secondes des premiers. Je n’étais pas à la ramasse, mais pas compétitif non plus. Pourtant, j’avais bien vu que lorsque je comprendra­i cette moto, je pourrai aller vite. Avant Brno, en analysant les données des courses de Jerez avec mon team, on voyait qu’il ne manquait vraiment pas grand- chose. Du coup, ça m’a motivé à ne pas lâcher l’affaire. Le fait d’arriver sur une nouvelle piste après deux courses à Jerez m’a aidé. Et appliquer ce que j’avais appris à Jerez sur le circuit de Brno ( au niveau de la technique de freinage notamment, ndlr) a bien fonctionné.

Ton parcours étant décidément unique, à peine ce succès engrangé, tu te fais percuter à plus de 300 km/h par Franco Morbidelli. Le choc te casse le poignet, puis tu es accusé à tort par Morbidelli et Rossi, qui ont eu une belle frayeur en voyant la mort en face. Ta réponse : tu restes calme, et deux jours après ta première opération pour une blessure, tu signes le 3e temps chrono aux qualificat­ions. Tu t’étonnes toi-même là ?

Oui. Presque. J’avais vraiment peur d’avoir très, très mal. De m’évanouir de douleur.

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