L’attaque des drones a commencé. Dix engins volants à identifier d’urgence.
L’invasion a commencé… Du cinéma au bâtiment en passant par la sphère des loisirs. Comment s’y retrouver dans cette grande foire du drone ? GQ vous présente dix engins volants à identifier d’urgence.
Les drones devraient bientôt manquer d’espace dans les airs. Quand ces engins à la mode, dont les ventes ont encore augmenté à Noël, ne survolent pas illégalement nos centrales nucléaires, Google, Amazon et DHL rêvent de les transformer en livreurs 2.0. Ils investissent la pub et bousculent les médias. Fin novembre, le journaliste britannique Danny Cooke survolait Tchernobyl avec un drone caméra. L’art contemporain comme le divertissement n’y ont pas échappé avec des objets aussi hétéroclites que Rising Carpet, le tapis de prières volant de Moussa Sarr, ou Drone Boning, le premier porno vu du ciel. Sans oublier l’impressionnante poursuite en moto sur les toits d’istanbul du dernier James Bond, Skyfall (2012) qu’un hélicoptère miniature de la société belge Flying-cam a permis de filmer. Mais surtout, petites entreprises et particuliers sont désormais appelés à se les approprier pour en inventer leur propre usage.
Le boom tricolore Une révolution ? « Le secteur fait l’objet d’un emballement médiatique », tempère Emmanuel de Maistre, président de la Fédération professionnelle du drone civil et dirigeant de l’opérateur Redbird. Le terme générique « drone » désigne aussi bien les appareils de loisir que ceux utilisés à des fins professionnelles. Globalement, la filière est encore jeune. La commercialisation des premiers modèles récréatifs, à l’image de L’AR Drone du français Parrot, un des poids lourds du secteur dont 750 000 exemplaires se sont déjà écoulés, date de 2010. Depuis 2012, un seul pays dans le monde réglemente l’utilisation professionnelle des drones : la France. Dynamique, le secteur hexagonal s’est fortement développé – les opérateurs sont passés de 60 en 2012 à 1 000 en 2014 – mais son chiffre d’affaires reste modeste, entre 50 et 100 millions d’euros. Pour l’instant. Car, en se perfectionnant, les drones devraient vite trouver de nouveaux débouchés comme le bâtiment. Le Groupe Bouygues en possède déjà six pour
La production de photos et de vidéos représente encore 90 % des usages professionnels.
inspecter divers ouvrages comme le nouveau musée Vuitton et son toit aux formes complexes. Toutefois, la production de photos et de vidéos représente encore 90 % des usages professionnels contre 10 % pour des services aux industriels (cartographie, inspection des rails ou des routes, ou du réseau électrique…).
Google et Facebook s’impatientent Aux États-unis, premier marché potentiel du drone civil professionnel, leur utilisation à des fins commerciales est encore interdite, sauf dérogation exceptionnelle, pour le cinéma par exemple. Google, Facebook, Amazon s’impatientent mais leurs motivations interrogent. La livraison de colis pourrait n’être qu’un prétexte. « Google, Facebook et Amazon dans une moindre mesure, vivent du traitement et de la valorisation de l’information. Or, les drones sont d’abord des outils de captation de données », analyse Emmanuel de Maistre. Celles et ceux qui imaginent déjà être livrés par les airs devront être patients. La technologie permettant à un drone d’identifier et d’éviter les obstacles sur sa route est complexe à mettre au point. Avant d’être légalisée, elle devra prouver qu’un drone autonome n’est pas un danger pour les personnes survolées, pas plus que pour les autres appareils qu’il pourrait être amené à croiser en vol. Les observateurs les plus optimistes prédisent l’avènement de tels systèmes pour 2020. Demain en somme. D’autres experts, peut-être plus réalistes, estiment qu’il faudra au moins patienter jusqu’en 2050.
Les observateurs les plus optimistes prédisent une généralisation des drones dans l’espace public dès 2020.