Cher GQ,
Pourquoi avoir choisi d’interviewer M. Philippot dans votre dernier numéro ? Pourquoi le mettre ainsi en avant sur six pages ? Pourquoi accorder une telle vitrine au Front national ? Pourquoi contribuer, à votre niveau, à l’opération de « dédiabolisation » de ce parti ? En somme, pourquoi considérer que le Front national est devenu un parti comme les autres, un parti respectable ? Votre choix éditorial me choque profondément, c’est une question de valeurs. Toutes ces questions resteront probablement sans réponse. Cordialement, Benoît (par mail)
Cher Benoît, Nous vous répondrons par des faits: sur plus de 80 grandes interviews de politiciens, d’intellectuels et d’artistes de premier plan réalisées par GQ depuis son lancement, seules deux ont été consacrées à des leaders du Front national (Marine Le Pen et Florian Philippot) Soit moins de 3 %. Vous admettrez qu’il s’agit d’une proportion raisonnable pour un parti dont l’électorat dépasse les 20 % des votants. Comprendre la mécanique de celui qu’on présente justement comme l’artisan de la dédiabolisation du FN fait partie de notre mission journalistique.