LES BEST-SELLERS QUI FONT DÉJÀ TREMBLER LA RENTRÉE 450 000 EXEMPLAIRES 80 MILLIONS 2 ADAPTATIONS CINÉ
Entre la suite d’une fameuse saga suédoise, une série anglaise racontée par Nick Hornby et un roman américain culte et fourmillant, GQ a choisi trois sorties étrangères aussi différentes qu’attendues.
On pensait le séduisant journaliste Mikael Blomkvist et la hackeuse de génie Lisbeth Salander enterrés avec leur papa Stieg Larsson. Mais voici le tome 4 des aventures des deux « détectives » suédois. Une sorte de « Millénium contre la NSA », disponible le 27 août dans toutes les librairies du monde. Étonnant lorsqu’on sait qu’en novembre 2004, l’écrivain succombait à une crise cardiaque, juste après avoir remis à son éditeur ce qui deviendrait la « saga Millénium » (80 millions d’exemplaires vendus et deux adaptations cinématographiques, dont l’une réalisée par David Fincher en 2011). « C’est une insulte au travail de Larsson », s’offusque Lotta Olsson, critique littéraire au grand quotidien suédois Dagens Nyheter. « La maison d’édition prétend que d’aussi bons personnages doivent survivre à l’auteur, mais leur redonner vie aussi artificiellement, comme à des zombies, c’est une hérésie. » D’autant que David Lagercrantz est un journaliste aux « antipodes du reporter formé à la dure, activiste anti-extrême-droite et ardent féministe qu’était Larsson ». Dandy issu d’une longue lignée d’intellectuels et d’aristocrates très orientés à droite, il était jusqu’ici surtout connu pour sa biographie de Zlatan Ibrahimovic, traduite en France chez JC Lattès en 2013. Pour la veuve de Larsson, Eva Gabrielsson, c’est un second camouflet. En 2005, la famille du défunt l’avait évincée de la succession, car le couple n’était pas marié. Elle leur avait en vain proposé de s’occuper de la gestion du droit moral de son oeuvre. « Ainsi, j’aurais pu travailler sur ses textes et terminer le quatrième tome », révèle-t-elle dans une confession publiée en 2011 chez Actes Sud. Gabrielsson affirme pouvoir s’appuyer sur 200 pages inédites de la main de Larsson. Lagercrantz est en tout cas parvenu à faire de Ce qui ne me tue pas un blockbuster. Blomkvist est contacté par un spécialiste de l’intelligence artificielle qui détiendrait des informations sur la NSA. Un scénario post-snowden qui aurait intrigué Larsson.
le premier tirage français pour le tome 4 de Millénium (Actes Sud), qui sort le 27 août.
des trois premiers tomes de la saga ont été vendus dans le monde depuis 2005,
en 30 langues et dans 35 pays.
L’une suédoise (2009), à l’origine une série de trois téléfilms, avec Michael Niqvist et Noomi Rapace. L’autre américaine (2011), réalisée par David Fincher, avec Daniel Craig et Rooney Mara,
qui prenait plus de liberté avec les romans.
CE QUI NE ME TUE PAS (Actes Sud), sortie le 27 août, 496 pages.
Mastodonte de mille cinq cent pages, Infinite Jest – L’infinie Comédie en français – est le chef-d’oeuvre de David Foster Wallace, écrivain américain méconnu chez nous, qui s’est donné la mort en 2008 à 46 ans. Ce gaillard graphomane a laissé trois romans vertigineux et plusieurs recueils d’essais, de nouvelles et d’articles. Pas simple de résumer ce monstre d’écriture qu’est L’infinie Comédie : dans une société hypermarchande où même les années sont sponsorisées, des tennismen, des toxicos et des terroristes québécois risquent leur vie au contact d’une vidéo addictive et létale. Sur la forme, Wallace donne dans un postmodernisme foisonnant : digressions, longues notes de bas de page, chronologie discontinue. Et sème partout un trouble à la fois mélancolique et comique. « Avec ce livre, Wallace s’est imposé en 1996 comme l’auteur le plus doué de sa génération, se souvient Béatrice Pire, professeur de littérature américaine à Paris-iii. Son suicide a bouleversé ses fans. » Dans The End of the Tour (photo), sorti cet été aux ÉtatsUnis, Jason Segel joue l’auteur, aux côtés de Jesse Eisenberg ( The Social Network).
L’INFINIE COMÉDIE