GQ (France)

M. NIGHT SHYAMALAN

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En panne au cinéma, le réalisateu­r de Sixième Sens vient se refaire une santé en produisant Wayward Pines, dont il réalise aussi le pilote. Rencontre. Un flic retenu dans une petite ville bizarre : Wayward Pines, c’est le nouveau Twin Peaks ? Non, non. Pas tout à fait. Disons que ça plaît aux journalist­es de le présenter comme ça. Quand j’ai reçu le scénario, c’est vrai que j’étais d’humeur lynchienne. J’avais envie de ce type d’histoires, avec une sensibilit­é noire, un humour décalé… Mais dans Wayward Pines, les personnage­s ont une raison précise de se comporter comme dans un film de Lynch. C’est ça le twist. Votre dernier film, After Earth (2013), a été un échec. Faire une série, c’est échapper à la tyrannie du blockbuste­r ? J’ai longtemps résisté à l’appel de la télévision parce qu’il y avait pour moi un défi créatif à faire des blockbuste­rs. Mais au final, plus votre budget est gros, plus vous perdez en latitude. Le cinéma hollywoodi­en est devenu un lieu de frustratio­n artistique. Avant, c’était les films qui prenaient soin de la texture et de la résonance d’une histoire. Depuis Les Soprano, ces attributs esthétique­s ont migré vers les séries. La série est une oeuvre collégiale. Difficile pour un auteur-réalisateu­r comme vous ? Sur mes films, je suis exagérémen­t pointilleu­x, personne n’a le droit de changer une virgule. Mais sur une série, tout va tellement vite que j’ai été obligé de lâcher du lest. Wayward Pines m’a permis de repérer toutes les mauvaises habitudes dans lesquelles je me complais quand je fais du cinéma.

« J’ai longtemps résisté à l’appel de la télévision »

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