GQ (France)

One57 157 West 57th st 2013

New York, LES tours infernales Depuis les premiers gratte-ciel du début du XXE siècle, New York n’a cessé de bousculer sa skyline, tutoyant aujourd’hui les nuages. septembre 2015

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chantiers ont à peine commencé, ne mettent tout le monde d’accord : au 221 west, une tour atteindra 433,73 mètres ; le 111 west, lui, s’élèvera à 435,25 mètres. une hauteur qui dépasse la tour eiffel de 100 mètres !

Le choc des promoteurs Ces dernières années, pourtant, la ville qui a inventé les gratte-ciel au début du xxe siècle avait perdu du terrain face aux monstres architectu­raux de dubaï, Hong kong, shanghai ou même londres. « Nous sommes revenus dans une phase historique », promet Carol willis. depuis la dernière grande période de constructi­on de gratte-ciel à New York, à la fin des années 1980, le krach boursier de 1987, les attentats du world trade Center en 2001, puis la crise des subprimes de 2008 avaient tour à tour calmé les ardeurs des promoteurs. les voilà désormais avides de rattraper le temps perdu. la « logique du luxe » est au pouvoir, dessinant des buildings aux silhouette­s de gamines anorexique­s. très peu d’ascenseurs, un ou deux appartemen­ts par étage. fins, hauts, chers. « le ciel est la limite », comme disent les New-yorkais. depuis l’empire state building, le scénario se répète à chaque nouveau projet : polémiques esthétique­s sans fin, conflits titanesque­s entre promoteurs. barnett vs roth, c’est le dernier choc qui a longtemps tenu le « NY des tours » en haleine. d’un côté, Gary barnett, patron du groupe extell, le « père » du one57 et du 217 west 57th street. de l’autre, steven roth, boss de Vornado, un autre groupe immobilier, à l’origine d’une tour au 220 Central park south. les deux hommes lancent leurs chantiers en 2005. le « 217 » et le « 220 » sont à deux rues l’un de l’autre et, surtout, ils peuvent mutuelleme­nt se boucher la vue sur Central park. une seule solution : bâtir une tour plus haute que son concurrent. Gary barnett acquiert le bail d’un garage se trouvant au 220 Central park south. objectif : empêcher Vornado d’acheter les fameux « air rights » du garage. les textes new-yorkais précisent en effet que lorsqu’on achète un terrain à New York, on peut aussi acquérir les droits aériens de ses voisins si ces derniers ne les ont pas utilisés en totalité. en bloquant la progressio­n de Vornado, barnett espère ainsi libérer mécaniquem­ent de l’espace pour son propre immeuble. pendant de longues années barnett et roth croisent régulièrem­ent le fer au tribunal. les deux promoteurs trouvent enfin un accord fin 2013 : Vornado paye 173 millions d’euros à extell pour récupérer les droits aériens du garage. surtout,

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