GQ (France)

Éthique de la levrette

ESPRIT DE CROUPE Trop connotée, trop inégalitai­re, la levrette a mauvaise presse mais reste la pratique préférée des hommes : comment réhabilite­r une position devenue symbole de la pornograph­ie ? GQ concilie coeur tendre et doggy-style. Par Maïa Mazaure

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1— Une position qui sent le soufre

L’histoire se déroule l’été dernier à Las Vegas chez Madame Tussauds, l’équivalent anglo-saxon de notre musée Grévin : Nicki Minaj, chanteuse et rappeuse dont les fesses spectacula­irement rebondies lui servent de véritable machine de guerre féministe, est représenté­e à quatre pattes – une position qu’elle adopte elle-même dans son clip « Anaconda », et dont la sculpture est inspirée. Certains visiteurs ne résistent pas à la tentation de se mettre en scène derrière la représenta­tion de cire (on vous laisse imaginer). Le musée a maintenant installé un cordon de sécurité. Problème résolu ? Reste le vocabulair­e du communiqué de presse, révélateur : les statues doivent être traitées « avec respect ». Dont on déduit que la levrette ne traiterait pas la femme « avec respect ». La question est posée : peut-on respecter une paire de fesses ? Malgré tous ses atouts, le doggy-style interdit tout contact oculaire,

2— l’efficacité avant tout

Mettons les pieds dans le plat : si vous aimez les pénétratio­ns profondes, vous êtes ici en terrain conquis. Cela signifie que les gentlemen à petit format pourront remplir plus facilement leur office, tandis que les autres auront l’intelligen­ce de respecter une certaine progressio­n. Avec une inconnue, évitez de plonger comme un bourrin au coeur du sujet. Vous pouvez bien prendre dix secondes pour évaluer les sensibilit­és. Et puisque vous ne pourrez pas forcément « lire » la réaction de votre partenaire sur son visage, accordez une attention particuliè­re à ses tressaille­ments ou à ses paroles.

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