Jeux vidéo, docus, fictions... en immersion totale !
Dézinguer des zombies ou se retrouver aux côtés de rebelles syriens, et tout ça, depuis n son salon, telle est la promesse du casque de réalité virtuelle. La révolution est en marche : Hollywood et les médias sont déjà sur le coup. par chloé sculone ous
ratives inédites : il trompe le cerveau et vous téléporte ailleurs. Avec la réalité virtuelle, vous choisissez là où vous regardez, il n’y a plus rien autour », affirme Éric Scherer, directeur de la prospective à France Télévisions. La nouveauté, c’est que le spectateur choisit lui-même son point de vue, et il peut agir directement dans l’histoire. l’industrie du jeu vidéo a déjà une longueur d’avance. Logique : les mécaniques d’interaction propres à la réalité virtuelle, où l’utilisateur peut jouer avec son environnement, font déjà partie de l’univers du gaming. « Les jeux vidéo traditionnels se sont rapprochés du cinéma en offrant une mise en scène, des plans de caméra. Maintenant, le joueur prend le contrôle de la caméra : il regarde où il veut. Il n’est plus limité à la fenêtre imposée par la télévision. Une autre différence est dans la sensation de grandeur : se sentir géant tel Gulliver ou petit comme un insecte prend vraiment tout son sens dans la réalité virtuelle », précise Nicolas Doucet, directeur créatif sur The Playroom VR, dans les studios japonais de Sony Computer Entertainment. La bataille des contenus VR est déjà lancée : grâce à des partenariats monnayés au prix fort, Oculus proposera par exemple en 2016 Minecraft, le jeu de construction mythique en version pixelisée, racheté par Microsoft. Sony a annoncé une dizaine de jeux vidéo pour Playstation VR courant 2016. Il y en aura pour tous les goûts. Les jeux en test chez HTC sont tout aussi variés : on dézingue des zombies, on manipule de la vaisselle avec ses mains virtuelles... Les « vieux médias », eux aussi, regardent de près la VR. Plusieurs documentaires VR étaient même en lice dans les festivals les plus prestigieux, comme à Sundance en janvier 2016. La Mecque du cinéma indépendant abrite désormais une section entière dédiée à ce nouveau support. Vice, le remuant groupe de presse américain, l’a bien compris : il a gagné ses lettres de noblesse dès 2014 en sortant des premiers reportages immersifs. Du journalisme nouvelle génération. C’était en décembre 2014 à la marche de soutien à Eric Garner, un jeune Noir tué par un policier à New York. Sur place, Alice Speri, la correspondante de Vice, est présente, fil- mée avec une caméra 360°. Le reportage est retransmis directement au public via l’application mobile VRSE. Muni d’un masque de réalité virtuelle, le spectateur peut se détourner de la correspondante et privilégier la ferveur populaire de la manifestation. Développé avec les réalisateurs Chris Milk et Spike Jonze himself, ce projet de réalité augmentée veut changer la posture du spectateur. Une petite révolution pour l’information, mais pour quel type de journalisme ? Du spectaculaire ? En France, Okio-studio, créé par des transfuges de Fatcat Films (groupe Première dez. Cela pose des questions éthiques inédites car il n’y a plus de médiation, comme celle assurée traditionnellement par le journaliste qui choisit un angle », avertit Eric Scherer. Aux États-unis, le sujet fait débat : dans une tribune parue fin novembre 2015, la médiatrice du New York Times, Margaret Sullivan, pointait la nécessité pour un journaliste de garder la part de « réalité » dans la « réalité virtuelle ». hollywood aussi planche sur des fictions d’un nouveau genre, plus subjectives. Disney, Comcast et Time Warner ont dépensé des millions de dollars pour créer du contenu destiné