LE MISSILE DE LA HAVANE
À l’assaut d’hollywood, l’actrice d’origine cubaine sera l’an proc ain à l’af c e du nouveau Blade Runner. Un pas de plus dans le réc auffement américano cubain
Depuis le 17 décembre 2014, les ÉtatsUnis ont repris leurs relations diplomatiques avec Cuba. Une grande date pour la paix dans le monde, et une grande date pour Ana de Armas, 28 ans, l’une des premières actrices cubaines à se faire un nom à Hollywood. Même si Ana n’a pas attendu ce dégel pour prendre son destin en main. À 18 ans, la belle aux yeux verts quitte l’île communiste et devient très vite une star de la télévision en Espagne grâce à la série Les Archives secrètes de l’internat. Ana migre ensuite à Hollywood, « avec 200 euros en poche » . Elle se souvient de son premier rendez-vous avec un agent de Los Angeles : « Je hochais la tête, précise-t-elle à GQ, mais je ne comprenais pas un mot de ce qu’il racontait ! » Elle tourne tout de suite, et beaucoup. On a pu la remarquer dans Knock Knock (2015), méchante comédie signée Eli Roth où deux jeunes filles entreprenantes font succomber un père de famille (Keanu Reeves) avant de le punir pour son infidélité. Mais aussi dans le tout récent War Dogs, avec Jonah Hill, dans lequel elle interprète la femme au foyer compatissante d’un marchand d’armes pathétique.
DANS LE PLUS GRAND SECRET, Ana a tourné cet été le remake de Blade Runner, réalisé par Denis Villeneuve ( Sicario), avec aux manettes le scénariste originel du film culte de 1982. Mais impossible de savoir si elle reprendra le rôle de Rachel, la femme fatale glaciale campée à l’époque par Sean Young, ou celui de l’esclave sexuelle révoltée interprétée par Daryl Hannah. Bonne camarade, Ana ne tarit pas d’éloges sur ses partenaires, Harrison Ford et Ryan Gosling : « Ils sont fiables, ils ne te traitent pas comme une bonne femme, ils sont compréhensifs et pardonnent tes erreurs. » Quand on lui demande de quelles erreurs elle parle, elle vous répond franchement d’aller vous faire voir. Et démontre ainsi qu’elle a également du caractère. « Je n’ai pas quitté Cuba pour gagner plus d’argent, je n’ai pas quitté Cuba pour mieux manger ou avoir une plus belle vie. J’ai quitté Cuba pour me développer comme artiste et partici- per à des projets plus intéressants », affirmait-elle avec le même aplomb sur le site des Golden Globes. « J’étais heureuse là-bas, mon pays me manque tous les jours, mes parents y résident encore et j’espère bien y tourner bientôt », ajoute-t-elle sans que l’on sache tout à fait si c’est une profession de foi ou une obligation politique. D’ici la sortie de Blade Runner en octobre 2017, on la verra aux côtés d’édgar Ramírez (Carlos) et Robert De Niro dans Hands of Stone, un film de boxe présenté à Cannes. Mais aussi dans Overdrive (qui sortira le 22 février 2017), film français destiné au marché international produit par le spécialiste du genre : Pierre Morel (réalisateur du Transporteur et de Taken). Elle partage l’affiche de ce film sur des voleurs de voitures tourné sur la Côte d’azur avec Scott Eastwood. Le plus jeune fils du mythique cow-boy républicain serait d’ailleurs plus que son partenaire à l’écran, d’après la presse people. De là à dire qu’ana fait vraiment tout pour le rapprochement américano-cubain… BLADE RUNNER, de Denis Villeneuve, avec Harrison Ford, Robin Wright et Ryan Gosling (en 2017)