Les 7 buzz des défilés
Une collab inattendue, une basket dingue, un pull provoc’. Les créateurs profitent désormais des défilés pour marquer les esprits (et affoler Instagram) avec des pièces impossibles à oublier – en attendant de pouvoir les acheter. Best of 2017-2018.
AUJOURD’HUI, la mode ne se consomme plus uniquement dans les magasins et magazines mais massivement sur Internet. Les marques trouvent leur public sur Instagram, où par exemple le hashtag #chanel compte 47 millions d’occurrences contre 13 millions pour #jeans. En mai 2016, les analystes de Cowen Group prédisaient qu’amazon détrôneraient les grands magasins Macy’s comme premier vendeur de vêtements aux États- Unis dès cette année... Résultat, les marques sont passées au « see now, buy now » : grâce à la magie du digital (!), certaines mettent même en vente sur la Toile un manteau (ou une chaussette) à l’instant où le mannequin foule le podium. Pour contrer la concurrence, elles doivent donc faire la course au buzz en créant l’événement. De retour de la
fashion week hiver 2017, GQ vous présente quelques pièces à fort potentiel de viralité.
1— La coolab’ du moment
Louis Vuitton s’associe à Supreme. Label de skate ultra hype suivi religieusement par des fans capables de camper devant ses boutiques chaque jeudi pour obtenir des pièces logotypées en édition limitée, Supreme vient de s’offrir le luxe, au sens propre, de collaborer avec le géant Louis Vuitton. Ce partenariat particulier a de quoi surprendre puisque LVMH avait attaqué Supreme en 2010 pour l’utilisation sur des planches de skate du monogramme LV, sans permission. L’événement a été très commenté lors de la fashion
week, évidemment, et a divisé les puristes. Pourtant, les deux marques ne sont pas si éloignées, toutes les deux font vendre grâce à leur logo. Supreme parvient littéralement à vendre des briques, alors des jeans ou des sacs de luxe...
2— C’est la déglingue
Un pull Kering au défilé Balenciaga. Créateur capable de remettre le pull à capuche ou le bomber à la mode mais aussi de vendre des T-shirts DHL à 235 euros via sa jeune marque Vetements, le styliste géorgien Demna Gvasalia est attendu au tournant en tant que directeur artistique de la maison de couture Balenciaga. En plus de présenter sa version déglinguée du look corporate (des costumes très business à épaulettes portés sans chemise, ou des pardessus longs sans pantalons), le designer a surpris tout le monde avec un sweat à capuche brandé d’un logo Kering, le groupe de luxe international qui possède... Balenciaga. Provoc’ ou révérence ? Le mystère reste entier.
3—Le street c’est chic
Un sac-banane chez Hermès. Davantage habitué à côtoyer les survêts que la fourrure, cet accessoire pratique mais pas très chic vient d’être réinventé dans une version très très luxe par le sellier du faubourg Saint-Honoré. On se demande qui s’embourgeoise, ou se dévergonde, mais on suppose que la mode ne se pose plus vraiment la question.
4—L’île aux enfants
Des Nike chez Comme des Garçons. Défilé parmi les plus conceptuels de la fashion week, le show Comme des Garçons proposait un retour en enfance avec, accrochés aux vêtements, des moules pour pâte à modeler en forme de voiturettes, et des dinosaures ou des locomotives brodés. Repère instantané, des paires de Nike passées au même traitement dans l’espoir de devenir le saint Graal de certains sneakerheads. Le petit garçon, qui a grandi, rêve d’une nouvelle paire de baskets plus que d’un appartement à Paris.
5—L’autre coolab’ du moment
Junya Watanabe + The North Face. Hommage au streetwear hip- hop des années 1990 + réapropriation de pièces que l’on connaît et reconnaît = emmener son public ailleurs. Après tout, c’est bien avec des allumettes qu’on fait du feu.
6—Hardcore, j’adore
Dior Homme vend du rave. Kris Van Assche a montré une collection construite entièrement autour du jeu de mots « HARDIOR » : la tradition maison du petit costume noir Dior Homme est radicalement revisitée pour participer à des rave parties vraiment hardcore, au point d’inscrire sur un pull « THEY SHOULD JUST LET US RAVE » sous le portrait de Christian Dior – clin d’oeil au portrait de la reine d’angleterre détourné par les Sex Pistols. God Save Christian Dior.
7—Follow me, I’m famous
Des blogueurs en masse chez Dolce & Gabbana. Cette saison chez Dolce & Gabbana, les mannequins ont laissé place à un casting entièrement composé des fameux « influenceurs » , blogueurs, Youtubeurs et Instagrameurs. Au-delà de l’hommagerendu aux millénials, « nouveaux princes » de la mode, le message était clair : s’adresser directement à leurs millions de followers et pourquoi pas les habiller.