FAUT-IL RÉHABILITER M. POKORA ?
Certaines personnalités finissent par nous poser de tels problèmes de conscience que GQ se voit dans l’obligation de réévaluer leur cote…
ON A LONGTEMPS ESTIMÉ que la question ne méritait pas d’être posée. Après l’avoir rangé dans la catégorie des sosies ratés de Justin Timberlake, on a tenté de continuer notre vie sans faire attention à l’idole des collégiennes dont on est incapable de citer un seul tube. Avec ses cheveux en pics, ses tatouages spirituels (« Only God can Judge me », véridique) et ses vibes, on a cru qu’il rejoindrait le cimetière des chanteurs de R& B discount, où l’attendaient Billy Crawford et le groupe Tragédie. Sauf que Mathieu Tota (son nom) s’est accroché, il a changé 10 fois de look – il est blond platine, comme Bieber –, sorti huit albums, effacé ses tatouages honteux, gagné 12 NRJ Music Awards, porté une comédie musicale ( Robin des bois, plus gros succès de 2014), sauvé la vie de David Ginola (en lui faisant un massage cardiaque pendant un match caritatif à Mandelieu) et signé l’un des plus gros démarrages de disque de la décennie – 80 000 ventes en une semaine –, avec ses reprises de Cloclo. Mieux, il a rejoint cette saison le jury de « The Voice », qu’on regarde le samedi soir en cachette. On ne peut décemment plus faire comme si « M Pi » n’existait pas, sous peine de passer, à notre tour, pour des ringards. Mais on ne peut pas non plus revoir notre copie sous prétexte qu’il s’est fait un nom dans la variété. Alors non, Matt Pokora, pour des raisons principalement liées au style, n’est pas vraiment GQ compatible. Mais il méritait que l’on se pose la question. _