Gaspard Gantzer et Karine Tuil.
« Ceci est le premier jour du reste de ma vie… » En ce lundi 15 mai, au lendemain de l’investiture d’emmanuel Macron, le communicant Gaspard Gantzer sait qu’une page vient de se tourner. Lui qui fut pendant trois ans le conseiller le plus proche de Franço
Tout d’abord, ce qui m’a impressionné dans votre livre, c’est la justesse de l’appréciation de ce que sont le pouvoir et son fonctionnement. C’est très crédible. D’ailleurs, je vous avoue, j’ai un peu peur d’en parler devant son auteur…
Non, non, allezy, parlez- moi de l’effet que produit le pouvoir sur un homme.
GG. Quand on arrive dans un lieu de pouvoir, on n’évalue jamais parfaitement les effets que cela va avoir sur vous. Quand j’ai pris mes fonctions à l’élysée, en avril 2014, je connaissais déjà des lieux de pouvoir: l’ administration, la Mairie de Paris où j’ai travaillé avec Bertrand Delanoë, le ministère des Affaires étrangères avec Laurent Fabius… Mais l ’ Élysée, c’ est encore différent. On est au coeur du pouvoir. On y retrouve toute la contradiction française d’un attachement à la République sublimé par un certain attachement à la monarchie. Il est très difficile de garder la distance nécessaire. Heureusement, j’ai été aidé par le fait que François Hollande n’a absolument pas une approche royale ou monarchique du pouvoir. La deuxième chose, et j’ai été directement concerné par cela, c’est que les médias ont profondément modifié l’exercice du pouvoir : tout se fait à ciel ouvert, tout se sait, et donc la violence de l’exercice s’en retrouve décuplée. À titre personnel, dès mon arrivée, une polémique a été lancée au sujet d’une photo sur mon compte Facebook parce que les gens se demandaient quel genre de cigarette je fumais. Et puis deux jours avant mon départ, une autre concernant une investiture aux Législatives que je n’avais pas sollicitée et que j’ai refusée. Évidemment, quand on est un conseiller du Président, on est attaqué extrêmement durement. Vous êtes exposé et même si vous vous blindez, ça vous touche énormément.
KT. C’est cette violence que j’ai eu envie de raconter, la violence dans les sphères du pouvoir, et la violence sociale de manière plus large. J’ai été très marquée à l’époque par l’affaire d’anthony Weiner, cet homme politique américain qui avait brigué la mairie de New York. Il avait posté par erreur sur Twitter une photo de lui en caleçon. Puis il a été pris à partie plusieurs fois pour des incartades conjugales. Le moindre faux pas peut être désastreux.
GG. Il est très difficile de bien évaluer la résonance de la vie privée sur la vie publique. Quand on observe le quinquennat de François Hollande, à de nombreuses reprises la vie privée a surgi dans la sphère publique : le tweet de Valérie Trierweiler, le livre « Merci pour ce moment » , le Closergate… Mais il y a eu aussi Thomas Thévenoud qui ne paye pas ses impôts, Jérôme Cahuzac qui subit les conséquences de son divorce au moment où il devient ministre… Un très grand nombre de personnalités pendant ces cinq années a été confronté à toutes sortes de difficultés. Je suis d’ailleurs curieux de voir comment se passera le prochain quinquennat, parce que cette tendance ne fait que s’accentuer, d’autant que les politiques ont du mal à résister à la peopolisation de leur vie privée.
KT. Oui, et l’impact des réseaux sociaux est très important : on voit maintenant des gens qui épient les comptes Twitter des hommes politiques. Le danger, me semble- t- il, est que la vie politique devienne une comédie alors que c’est une affaire sérieuse.
GG. Bien sûr ! D’ailleurs, quand Arnaud Montebourg a quitté Bercy à la fin du mois d’août 2014, laissant la place à Emmanuel Macron, il a lancé cette phrase :
GASPARD GANTZER. KARINE TUIL.
KT. Oui, de prendre des photos chez vous, avec vos enfants, de répondre à des questions d’ordre privé… J’ai toujours refusé. GG. Je pense que c’est prudent.
KT. J’aimerais vous interroger sur l’expérience de l’impopularité : comment doit- on réagir face à cela ? nonce des effets immédiats. C’est d’autant plus diff icile à vivre pour les hommes politiques qui ont traversé des campagnes électorales. Cela correspond pour eux, et avant tout, à une immense déclaration d’amour. Regardez Emmanuel Macron : pendant des mois et des mois, les gens lui ont dit qu’ils l’aimaient, il a fait toutes les Unes de tous les journaux. Il n’était pas seulement le prochain Président, il était l’homme qui allait changer la société.
GG. La première question à se poser, c’est pourquoi devient- on impopulaire ? Peutêtre parce que l’attente qui est placée en la personne du Président dépasse très largement la réalité de l’action publique. L’élec-
KT. Mais le public réclame d’une certaine façon ces images. Je me souviens d’emmanuel Macron qui avait dit qu’avec
KT. Oui ! Je connais des gens qui étaient de droite et qui aujourd’hui adulent Macron. Il est devenu une sorte de messie.
GG. Et les médias jouent un rôle considérable en cas de retournement de l’opinion. Gérer cette descente est extrêmement diff icile psychologiquement parce que d’un coup, tout se retourne contre vous. Jour après jour, des signes qui semblaient anodins deviennent considérables. Un exemple : quand Emmanuel Macron se prend un oeuf au Salon de l’agriculture, il réagit très simplement, il rit. En février prochain, s’il reçoit un oeuf sur la tête, ça ne sera pas du tout traité éditorialement de la même manière : il sera question de la colère des agriculteurs, ou de la sécurité… Une autre anecdote avec François Hollande : le jour de la cérémonie de l’investiture en 2012, l’avion qui le conduisait en Allemagne a été foudroyé. Les journalistes ont tous raconté la même chose pendant trois semaines, parlant « d’un signe du destin » . C’était absurde ! En tant que conseiller, il est très difficile d’assister à ça. Et encore, j’ai eu de la chance ! Je suis arrivé à un moment où François Hollande était déjà lui, ce serait différent, mais qui a posé pour
Paris Match avec sa femme. On le voit bien aussi avec l’émission de Karine Lemarchand sur M 6( Une ambition intime,ndlr ). tion présidentielle est le feuilleton préféré des Français en politique. Ils en attendent tellement qu’ils sont très vite déçus. C’est ce qu’il s’est passé avec François Hollande. Quand il a dit « le changement, c’est maintenant » , il sous- entendait sur les cinq ans. Or, les citoyens attendaient de cette an- GG. Karine Lemarchand avait invité François Hollande à son émission et on avait re-
« Quand on en a marre de jouer la comédie, mieux vaut quitter la scène. » C’était soit le signe d’une incroyable lucidité, soit d’un incroyable cynisme. Ou alors un véritable cri de désespoir. J’ai toujours dit aux gens avec qui j’ai travaillé qu’il fallait chercher au maximum à s’extraire de cette comédie, parce que les Français attendent de la part des hommes politiques non pas de l’insouciance mais de l’abnégation. Par chance, j’ai collaboré avec des personnalités politiques qui faisaient extrêmement attention à l’impact de cette peopolisation : Bertrand Delanoë accordait une importance considérable à la séparation entre vies privée et publique, Laurent Fabius aussi, qui a très souvent été « brûlé » par les médias. Quant à François Hollande – je suis arrivé à l’élysée après l’histoire de Clo
ser – d’un naturel pudique, il n’en était que plus prudent. Si je devais à nouveau conseiller des hommes politiques, même si je n’aurais sans doute pas besoin de le faire, je leur dirais « gardez- vous de la peopolisation » . fusé parce que ce n’était pas la place d’un Président. D’ailleurs, quand j’ai vu l’émission, je n’ai eu aucun regret. Je ne jette pas la pierre aux hommes politiques qui veulent s’exposer. Cela sert leur notoriété, leur popularité, etc., mais il faut bien maîtriser tout ça. Cela est également vrai pour un écrivain dont la vie privée peut être exposée… KT. Personnellement, j’ai toujours refusé la moindre photo. GG. Ah oui, c’est vrai ? On vous le demande aussi ?
GG. Oui, et franchement ça n’a pas été un moment agréable pour moi. Là, c’est moi « En politique, les conseillers peuvent appeler les journalistes en disant “ce papier n’est pas bon”. Jamais vous ne verrez un auteur de littérature faire ça. » Karine Tuil KT. Qu’est- ce qui est le plus diff icile dans ces moments de crise ?
GG. On n’a pas le droit à l’erreur, la moindre faute crée un effet boomerang monstrueux. Je me souviens très bien que le vendredi 9 janvier, au moment où commence la prise d’otage de l’imprimeur à Dammartin- enGoële par les frères Kouachi, le Président est à l’élysée. Il est dans son bureau et il téléphone aux proches des victimes des attentats. Donc il fait quelque chose, qui aie reçu le boomerang. Vis- à- vis des médias et des documentaristes, j’avais pris le parti de la liberté et de la transparence. À plusieurs reprises, on a ouvert les portes, les fenêtres, et bien plus… Mais je n’avais pas anticipé qu’yves Jeuland déciderait de concentrer une partie de son film sur moi. Je n’avais pas anticipé non plus la réaction que ça allait provoquer. Prenons l’exemple du documentaire récent sur Emmanuel Macron diffusé surTF1( Emmanuel macron, les
Coulisses d’une victoire, 2017) : sa conseillère en communication Sibeth Ndiaye est au moins aussi présente que moi, mais ça n’a pas du tout été mal perçu par les téléspectateurs, parce qu’elle est aux côtés d’un Président tout juste élu. D’ailleurs, nos successeurs n’ont pas hésité à faire arriver les communicants du Président sur le tapis lors de la passation de pouvoir, je n’aurais jamais osé le faire !
GG. Oui, c’est très vrai et c’est une question à laquelle j’ai beaucoup réfléchi. Je sais qu’un conseiller reste un conseiller. J’ai travaillé avec Christophe Girard pendant deux ans et demi, puis avec Bertrand Delanoë pendant deux ans, Laurent Fabius pendant un an et demi et François Hollande pendant trois ans. Quelque part, j’ai l’expérience de cette relation singulière avec une personnalité politique que vous voyez tous les jours, pendant des heures et des heures. Et à un moment, ça s’arrête. J’ai toujours vécu cet arrêt comme une grande liberté, c’est mieux de les revoir de façon plus apaisée et surtout égalitaire, c’est très important parce qu’un conseiller est toujours dans une position de subordination. Et puis, il faut relativiser, la vie ne s’arrête pas quand on quitte le seuil de l’élysée. Je me souviens qu’en franchissant les grilles du Palais pour la première fois, je me suis dit « pense à la
très impopulaire. Je n’ai pas eu à traverser la descente. Et dans le monde de l’édition, comment un écrivain vit- il la critique, lui ?
KT. En tout cas, le conseiller en communication reste un personnage très romanesque, qui exerce une forme de fascination… dernière » . C’est pour ça que je n’ai quasiment jamais invité personne à l’élysée pour un café ou un apéritif, je n’ai jamais pris de chauffeur, je suis toujours venu en scooter, pour que le jour de mon départ, rien ne puisse me manquer.
KT. La sortie d’un livre est toujours un moment extrêmement violent, car quand un ouvrage est très médiatisé et que vous avez du succès, vous faites aussi l’expérience de l’impopularité. En politique, les conseillers peuvent appeler des journalistes en disant « ce papier n’est pas bon » . Or, jamais en littérature vous ne verrez un auteur prendre son téléphone et appeler le journaliste pour lui dire « ça ne va pas ce papier » (rires des
deux). Ou alors il est suicidaire ! Je reviens sur votre cas : dans le documentaire d’yves Jeuland (Un Temps de Président, 2015), c’était vous le personnage principal…
GG. … que j’ai du mal à comprendre, parce que je connais la réalité du travail (rires). De manière générale, il n’y a pas plus substituable qu’un conseiller. D’ailleurs, pourquoi vous êtes- vous intéressée à ce sujet dans votre roman L’insouciance? KT. Mais qu’est- ce qui va vous manquer ?
GG. Il y a deux choses auxquelles j’ai été, disons, drogué : d’abord au sentiment d’avoir une prise, même si elle est faible, sur les événements. La deuxième, pour moi qui suis passionné par l’actualité, les journaux, les médias, c’est que j’ai adoré comprendre et évoluer dans les coulisses de chaque événement. Ça, ça va me manquer. Et ce qui a été terrible à vivre, ce sont bien sûr les attentats. Je n’y étais évidemment pas préparé. Je crois même que si on m’avait dit un jour que j’irais rue Nicolas-appert où des dessinateurs que je connais, que je lis, que j’admire depuis trente ans se sont fait assassiner, j’aurais dit ce n’est pas possible. J’aurais peut- être même refusé le job. C’était un cauchemar, ça m’a profondément marqué, sans doute jusqu’à un point que je n’évalue pas encore totalement.
KT. Dans la continuité de ce que j’avais fait dans L’ invention de nos vies( gras set ,2013), j’avais envie d’aborder la représentation des minorités dans les sphères de pouvoir, à travers le parcours de cet homme politique, Osman Diboula, f ils d’immigrés ivoiriens, issu de la banlieue, qui se retrouverait propulsé à la tête du pouvoir, et avec la question de la géographie, par exemple ce désir d’être au plus près du Président.
GG. L’élysée peut enfermer par sa géographie, sa situation dans Paris. Très vite, vous pouvez être tenté de vous appuyer sur « Si on m’avait dit un jour que j’irais sur le lieu d’un attentat où des dessinateurs que j’admire depuis trente ans se sont fait assassiner, j’aurais peut-être refusé le job. » Gaspard Gantzer
KT. En même temps, dans une société qui prône la transparence, les gens veulent tout savoir. Et cette transparence à tout prix me gêne, il y a une part du pouvoir qui doit rester secrète, non ?
Je pense que la transparence est l’un des principes fondamentaux de la démocratie. En revanche, des choses doivent rester secrètes, comme le secret- défense. Et puis, il faut garder un halo de magie autour de l’exercice du pouvoir : par exemple, au moment de la passation s’est posée la question d’une photo à réaliser lors de l’entretien entre les deux présidents dans le bureau de l’élysée. Il n’y en a jamais eue. Nous avons décidé de ne pas en faire parce que cet entretien est mythologique pour les Français. Le montrer lui ferait perdre toute sa force symbolique. GG. on a toujours refusé de parler de la vie privée du Président, sauf lorsque cela devenait politique, par exemple sur des propos laissant entendre qu’il avait une sorte de mépris pour les classes populaires, ce qui ne correspond pas du tout à la personnalité du Président. Il a certainement beaucoup de défauts, mais l’une de ses qualités les gens les plus proches de vous, à savoir vos conseillers ou vos ministres. Je pense qu’il faut lutter en permanence contre ça. Cela doit même être une obsession : le Président doit conserver une indépendance, y compris vis- à- vis de son cabinet. Certains rendez- vous doivent rester secrets, s’organiser hors agenda, le Président doit pouvoir se déplacer librement. Selon moi, c’est essentiel.
KT. Sur les questions d’ordre privé que vous évoquiez précédemment, j’ai cru comprendre que vous aviez appris la parution du livre de Valérie Trierweiler via Twitter ? KT. Vous êtes- vous nourri de l’extérieur ?
GG. J’ai passé mon temps à voir d’autres gens. Le pire est de rester enfermé dans son bureau. J’ai continué évidemment à lire des livres, à aller au théâtre, au cinéma et à côtoyer des individus qui n’avaient rien à voir avec le milieu politique ou médiatique. KT. Parveniez- vous à dire des choses désagréables au Président ?
GG. Encore aurait- il fallu que je sois moimême au courant de la réalité de certaines choses… J’ai été formé par Bertrand Delanoë. À chaque fois que je l’accompagnais à une interview, il me demandait de lui faire un débrief à la fin. Au début, j’avais tendance à lui dir e « pas mal, tu t’en es bien sorti » . Mais il m’engueulait, et me lan-
même s’il n’est pas dans l’action. Ça dure une demi- heure, une heure et je commence à sentir un gros problème sur les réseaux sociaux : que fait le Président ? Où est- il ? Et là, on prend la décision immédiate qu’il se rende au centre de situation au ministère de l’intérieur pour prendre des informations et montrer qu’il est en action. Je décide même qu’il y aille à pied, ça a créé une image extrêmement spectaculaire, j’avais peur d’en faire trop. GG. (Rire) Oui, c’est vrai ! premières est de passer du temps avec les gens. C’est ce qu’il aime le plus. KT. J’étais très étonnée.
KT. Alors justement, sur cette question de l’isolement, que pensez- vous d’emmanuel Macron qui est entouré de conseillers ayant fait L’ENA avec lui ?
GG. On ne pouvait pas l’apprendre autrement. Qu’aurait- il fallu qu’on fasse ? Qu’on espionne les éditeurs, qu’on mette les journalistes sur écoute ? Finalement, je suis assez fier qu’on l’ait découvert par Twitter, parce que je sais très bien ce qu’il aurait fallu faire pour le savoir avant… Ensuite,
çait : « Mais tu ne me sers à rien ! Je veux que tu commences par me dire ce qui ne va pas ! » J’ai donc gardé ce réflexe. que je me réveille tôt, et le week- end. J’ai un rapport un peu addictif à la lecture, j’aime terminer un livre très vite. Et puis je ne lis quasiment que des livres en rapport avec l’actualité ou le pouvoir. porte. Cette chose- là n’est pas facile à comprendre. Il n’y a qu’à regarder tout le foin qu’on a fait parce que François Hollande n’a pas parcouru les deux mètres supplémentaires pour raccompagner Nicolas Sarkozy jusqu’à la voiture lors de la passation de pouvoir en 2012… KT. Et avez- vous songé à suivre Emmanuel Macron quand il est parti du gouvernement ?
KT. C’est une matière très forte, même si raconter le pouvoir de l’intérieur est très diff icile. François Hollande, lors d’un déjeuner avec des écrivains, m’avait dit cette phrase très juste : « Le livre le plus intéressant à écrire est celui sur la solitude du pouvoir. Donc, vous ne pouvez pas le raconter. » Or, c’est cette violence du pouvoir qui intéresse les gens.
GG. Pas du tout. D’abord, parce que je n’ai pas bien pris le fait qu’il parte : nous avions encore beaucoup de choses à réaliser ensemble. Ensuite, parce que j’avais décidé, dès le départ, de faire acte d’une loyauté totale envers François Hollande. Dès que je suis rentré à l’élysée, mon objectif a été de rester jusqu’au bout, quoi qu’il arrive. Même quand il a renoncé à se représenter à l’élection présidentielle. J’aurais eu un problème d’estime personnelle si j’étais parti.
KT. Et aujourd’hui, vous arrêtez la politique ? Je trouverais ça dommage, car vous avez l’expérience du pouvoir…
GG.( Rires) Je n’ai rien anticipé. Mais de toute façon, il faut que je m’ouvre à autre chose. J’ai désormais le virus de la politique. Je pense que dans plusieurs années, j’y reviendrai. Je crois aussi que l’opinion publique a besoin d’une transition. La vie est longue et pour ceux qui ont la passion de la politique, de l’engagement et de l’action au service de l’intérêt général, on a toujours l’occasion de servir. Bon voilà… On a parlé longtemps là, non ?
GG. Il est en effet très diff icile de décrire la réalité de la violence politique. Les auteurs de fictions ont souvent besoin de rajouter de la violence réelle pour faire comprendre la violence politique, qui réside dans des choses a priori insignifiantes. Par exemple, certains conseillers souffrent parfois de devoir attendre derrière une KT. Sur Instagram, vous évoquez souvent vos lectures. C’est à l’écume des pages (boulevard Saint-germain, à Paris, ndlr) que vous achetez vos livres, non ? GG. Oui, d’ailleurs on partage cette librairie avec François Hollande. Je lis le matin parce