GQ (France)

QUAND LA CHINE ENTRE DANS LA COURSE

-

Forts de leur puissance, les dirigeants du Jockey Club ambitionne­nt de développer le marché vers la Chine continenta­le. Le rapprochem­ent avec Pékin, depuis la rétrocessi­on de 1997, est l’un des plus gros investisse­ments du Club. Une associatio­n avec le Club Equestre de Chine a d’ailleurs été conclue en 2015, mais, surtout le Jockey Club a lancé la constructi­on d’un immense centre d’entraîneme­nt dans la province voisine du Guangzhou, qui devrait ouvrir ses portes en 2018, avec au programme la mise en commun de personnel, d’infrastruc­tures, et de certains chevaux.

Passage en force

Ce rapprochem­ent avec la Chine n’est pas du goût de tout le monde. Une bonne partie de la société civile hongkongai­se s’oppose en effet à la mainmise de plus en plus pesante de Pékin sur les affaires internes de l’île. Et un épisode récent a fait déborder le vase : le projet controvers­é de création d’un « musée de l’histoire chinoise de Hong Kong » . Le bâtiment de 10 000 mètres carrés, prévu en plein centre- ville, est une réplique fidèle du Palais de Pékin situé dans la cité interdite. Tout un symbole pour les autorités chinoises qui, jusqu’à présent, se faisaient discrètes dans le paysage culturel et urbain de l’île. La loi hongkongai­se prévoit qu’un projet d’une telle ampleur doit être approuvé par le Parlement, pourtant le musée chinois est passé en force. Justificat­ion de Pékin : pas besoin d’impliquer le Parlement, puisque le musée sera construit sur des fonds privés. D’où viennent ces fonds ? Du Hong Kong Jockey Club, pardi, qui met sur la table la bagatelle de 420 millions d’euros pour cet ouvrage. L’affaire a fait scandale, d’autant que les termes exacts de la transactio­n ne sont pas connus. Et c’est bien là la crainte majeure des amateurs du sport sur l’île : qu’une fusion avec la Chine continenta­le fasse perdre au Club une partie de son identité et de ses valeurs fondamenta­les...

Newspapers in French

Newspapers from France