COMMENT RESTER AU TOP, CHEF ? Couronnés par le prestigieux classement britannique 50 Best, cinq chefs racontent ce que le succès leur a fait.
En avril, à Barcelone, avait lieu le 50 Best, prestigieux classement qui couronne les meilleurs restaurants du monde. GQ est allé à la rencontre de cinq chefs qui s’y sont illustrés pour leur demander comment ils gèrent l’après-succès.
ENTRE LES STANDS installés sur la terrasse de l’hôtel W, bâtiment barcelonais en forme de voile défiant la Méditerranée, les invités picorent des bouchées extravagantes. Des tartares de langouste accompagnés d’une peau de poulet croquante, des oeufs frits au caviar, de la mamelle de truie ibérique Maldonado juste grillée. Pour produire un peu d’air dans la touffeur catalane du mois de juin, les éventails noirs offerts à l’entrée s’agitent en cadence. Les chefs, influenceurs, restaurateurs et communicants ontils remarqué le « N° 1 Fan » inscrit sur l’accessoire qu’ils portent à leur visage ? L’événement est organisé par le 50 Best, le classement anglais désignant les cinquante meilleurs restaurants de la planète et devenu, après quinze ans d’existence, une marque incontournable de la gastronomie. Parfois critiqué sur son mode d’attribution et sa pertinence, le 50 Best a toutefois acquis l’immense pouvoir d’être suivi par le grand public. Ce jour là, à Barcelone, des chefs péruviens, russes ou asiatiques sont venus écouter la bonne parole de ses meilleurs apôtres. Ferran Adrià ( El Bulli), René Redzepi ( Noma), Joan Roca ( El Celler de Can Roca), Massimo Bottura ( Osteria Francescana) ainsi que Daniel Humm et Will Guidara ( Eleven Madison Park), tous « numéro un » ces quinze dernières années, exposent, façon Tedx de la food, leur vision du monde et de la gastronomie. L’occasion pour GQ d’interroger ces héros de la casserole sur leur statut de champion. Que changetil dans leur façon d’appréhender la cuisine et le métier ? Comment viton le fait d’être la meilleure table de la planète ? Comment supporter la pression et les attentes que confère ce type de récompense obtenue d’après des critères plutôt subjectifs ? « En cherchant toujours à innover et à prendre des risques, sans renier ses principes ni se mettre la rate au courtbouillon » , résument ces cinqlà. Pas si évident.