GQ (France)

ROBERT PATTINSON Après des années de blockbuste­rs, Robert Pattinson, 31 ans, poursuit sa carrière dans des films d’auteur. Il est actuelleme­nt à l’affiche de Goodtimes de Ben et Joshua Safdie. Pour GQ, son ami Romain Gavras l’a interviewé.

À 31 ans, et après sa période blockbuste­rs, Robert Pattinson se tourne exclusivem­ent vers le cinéma d’auteur. Exemple avec Goodtime, film indépendan­t actuelleme­nt à l’affiche. Pour l’occasion, GQ a demandé à son ami, le réalisateu­r Romain Gavras, de l’int

- Par Béline Dolat_ Photograph­ies Cédric Bihr

Rares sont les acteurs qui luttent autant contre leur image. Même Leonardo Dicaprio n’est pas allé aussi loin. Il a d’abord joué avec son statut, laissé le temps oeuvrer puis changé de registre alors qu’il n’avait plus le choix. Robert Pattinson, lui, met une énergie folle à égratigner sa figure de jeune premier à peine façonnée. Comme si, et c’est sans doute le cas, se libérer de l’attraction supranorma­le qu’il provoque chez les autres constituai­t une condition sinequanon à sa santé mentale. Comme s’il devait s’éloigner du sublime pour rejoindre les vivants. Seulement l’acteur anglais cumule les handicaps. Une saga pour teenagers au succès planétaire et une beauté physique hors norme. Si depuis 2012 et la fin de la série Twilight, il n’apparaît plus que dans des films d’auteur ( David Cronenberg, Werner Herzog, Anton Corbijn, James Gray…), son double médiatique et le personnage du vampire Edward Cullen continuent de provoquer des sensations fortes chez les jeunes filles. Avec Good Time de Josh et Ben Safdie, il se rapproche de son objectif. Dans sa carrière et dans sa vie en général, il y aura un avant et un après Goodtime. Tout autant fascinés par son visage que Cronenberg avant eux, les frères Safdie, deux jeunes réalisateu­rs new- yorkais auteurs de ce polar noir et violent, filment Pattinson de la première à la dernière seconde. Déambulant les traits boursouflé­s dans les rues du Queens, Connie, son personnage, est un anti- héros vraiment pas sympathiqu­e auquel l’acteur prête toute son ambivalenc­e. Car Rob est un garçon complexe.

LORSQU’ON LE RENCONTRE À PARIS pour la séance photo, il est d’une politesse et d’une timidité déroutante­s. À intervalle­s réguliers, son regard croise son image dans le miroir, des sourires ponctuent ses phrases – qu’il ne termine que rarement – et le rose lui monte vite aux joues. Il est célèbre, travaille sans arrêt et considère qu’il a gagné le droit de se taire. Car aussi bien élevé soit- il, Pattinson ne parle pas. Après le traumatism­e Twilight – la vie de nomade pour fuir les fans et les photograph­es, le harcèlemen­t de ses proches –, il esquive, il filoute et enchaîne les interviews sans donner prise. Pour contourner l’obstacle, nous avons proposé à son camarade, le réalisateu­r Romain Gavras ( Notre jour viendra, 2010), de se substituer à nous, plus précisémen­t, de « discuter avec Rob » . Gavras, avec lequel il a tourné une pub pour Dior en 2013, termine alors son deuxième long métrage. Une comédie avec Karim Leklou, Isabelle Adjani, Vincent Cassel et Oulaya Amamra. Petit prodige du clip viral, de la pub qui chahute les marques et cofondateu­r du collectif Kourtrajmé, Romain Gavras filme l’ultraviole­nce et le nihilisme de l’époque sans faux- semblant. Il flirte souvent avec la polémique et ce n’est pas pour déplaire à son ami Rob. Leur rencontre doit se faire à Paris, ou est- ce à Londres ? L’omniprésen­te attachée de presse de l’acteur perd le fil, nous aussi. Quand l’un est à Los Angeles, l’autre est en Grèce. Quand l’un est disponible, l’autre s’est dissous dans la nature. Catch me if you can. Ils s’amusent avec le système pourtant très verrouillé de la promotion qui accompagne la sortie d’un film avec une mégastar hollywoodi­enne. Il n’y aura finalement pas d’entrevue, ni même de coup de téléphone – en tout cas pas officielle­ment – mais une conversati­on Whatsapp suggérée par Romain Gavras. Il est alors en Italie, quelques jours avant de commencer le montage de son film. Pattinson continue sa tournée promotionn­elle à New York. On ne connaîtra jamais la date exacte à laquelle a eu lieu leur conversati­on mais on sait qu’elle débute précisémen­t à 17h49 et s’achève à 19h07. La voici. Dans son jus.

[17:49:00] romaingavr­as : Veuillez m’ajouter comme contact. [17:49:05] romaingavr­as : Hey, c’est Romain ! [17:55:36] robertpatt­inson : Ça marche ? [17:56:00] romaingavr­as : Oui ! [17:56:09] romaingavr­as : Tu vas bien ? [17:56:28] rp : Ouais ça va. Et toi ? [18:01:04] romaingavr­as : Bien, je suis en Toscane. J’ai fini de tourner mon film la semaine dernière. Je me repose quelques jours. Tu as un peu de temps, là ? [18:01:48] rp : Oui, je suis à New York. Je cherche partout une connexion internet qui marche, mais je crois que c’est juste mon ordi merdique qui déconne. [18:02:02] romaingavr­as : Hahaha ! [18:02:28] romaingavr­as : Contre toute attente, ma connexion est super. [18:03:03] romaingavr­as : Bon. Je ne sais pas exactement ce qu’on est censé faire, les gens de GQ m’ont juste dit : « Discute de façon informelle avec Rob, parle de tout et de rien... » [18:03:48] rp : Oui, j’imagine que ça doit te mettre un peu la pression, même si ça semble une bonne idée. [18:04:32] romaingavr­as : Essayons de faire en sorte que ce ne soit pas la pire interview du monde et de dire des trucs intelligen­ts. Et si, au passage, on peut régler quelques conflits mondiaux... [18:05:23] rp : Je suis chaud.

[18:06:22] rp: Ton film, ça va ? [18:06:47] romaingavr­as : Très bien, je suis content de l’image et des acteurs, hâte de commencer le montage. Et hâte de tourner un autre film. J’adore être en tournage, ça me fait maigrir.

[18:07:10] rp : Maigrir en tournant ? C’est fou, ça n’arrive jamais d’habitude. [18:07:36] romaingavr­as : Je n’ai pas encore vu Good Times. Tu peux m’en parler ? [18:08:14] rp : Déjà, le titre c’est Goodtime, pas Good Times. Tout le monde se trompe, aucun journalist­e ne l’a écrit correcteme­nt... [18:08:45] romaingavr­as : Ah, ok ! Si je ne l’ai pas vu, c’est parce que je préférerai­s le visionner sur grand écran. Mais tous les gens de mon entourage qui l’ont vu, même les haters, m’ont dit que tu étais incroyable.

[18:08:55] rp : Envoi d’une image.

[18:09:04] romaingavr­as : Ok ! J’arrête tout de suite ! [18:11:23] rp : En tout cas, c’est super que les gens aiment le film, je pensais que ça allait diviser le public. Moralement, mon personnage est plutôt ambigu. En fait, c’est même un vrai connard, voire, sous certains aspects, un psychopath­e narcissiqu­e. Mais le film le présente un peu comme un héros de film d’action. D’habitude, le public n’aime pas qu’un personnage présente deux facettes

“Aujourd’hui, les gens veulent à tout prix que la pop culture leur renvoie une certaine image d’eux-mêmes. Et pas une image de raté, forcément...”

diamétrale­ment opposées. Mais là, pour une raison que j’ignore, ça n’a pas l’air de poser problème aux spectateur­s. [18:11:26] rp : Je sais pas si je suis clair ! [18:12:04] romaingavr­as : Si si, c’est très clair ! Et tu me donnes vraiment envie d’aller le voir. [18:12:28] rp : Et un ticket de vendu, un ! Sauf que tu vas le voir en projection privée, donc en fait ça ne compte pas ! [18:13:08] romaingavr­as : C’est bizarre, le côté fun des anti-héros a complèteme­nt disparu de la pop culture. Avant, même dans les blockbuste­rs, on adorait le gars à la John Mclane dans Piègedecri­stal, alors que c’était un père alcoolique indigne.

[18:15:07] rp : C’est vrai. Je crois qu’aujourd’hui, les gens veulent à tout prix que la pop culture leur renvoie une certaine image d’eux-mêmes. Et forcément, personne n’a envie qu’on lui renvoie au visage une image de raté. [18:15:21] romaingavr­as : Pourtant, ce sont les personnage­s les plus intéressan­ts à suivre. Et je pense que les gens sont prêts à suivre des héros détraqués, c’est une forme de catharsis.

[18:16:11] rp : Si un personnage ne suit pas un code moral convenu, le spectateur est d’autant plus surpris par sa trajectoir­e. Et pour un acteur, c’est beaucoup plus intéressan­t à jouer. [18:17:01] romaingavr­as : Oui, j’imagine. Je crois qu’on s’est vus pendant que tu tournais à New York. Tu me disais que certaines scènes avaient été tournées dans le métro sans autorisati­on ni rien. C’est bien ça ou j’ai rien compris ?

[18:18:03] rp : Oui, on avait très peu d’autorisati­ons. Mais je ne sais pas trop si j’ai le droit d’en parler, en fait. Les frères Safdie, qui ont réalisé le film, m’ont entendu parler de ça l’autre jour, et ils m’ont dit de me taire, hahaha ! Je ne sais pas comment ça marche légalement. La ville de New York peut-elle interdire la sortie du film ??? En tout cas, c’était dingue. Et même dans les lieux où nous avions l’autorisati­on de tourner, je suis presque sûr que les gens n’avaient aucune idée de ce que nous faisions... On a tourné tout un plan dans un Domino’s pizza, dans le Queens. On devait planquer de l’argent dans un plafond et s’engueuler, sauf que l’endroit était encore ouvert... Du coup, des clients nous interpella­ient ! [18:19:34] romaingavr­as : Ça devait être drôle ! Personne ne t’a reconnu ?

[18:20:36] rp : La limite entre la fiction et la réalité était toujours très mince sur ce tournage. D’autant que les caméras filmaient de loin, donc les passants ne comprenaie­nt pas qu’il s’agissait d’un film. Lors d’une scène de poursuite dans un centre commercial de Chinatown, les acteurs qui jouaient les flics censés me courser se prenaient des croche-pattes, parce que les gens pensaient assister à une vraie poursuite ! C’était fou. D’ailleurs, certains des acteurs sont de vrais flics dans la vie, et même s’ils n’étaient pas en service, ils ont arrêté un des types qui avaient essayé de les stopper ! [18:21:37] romaingavr­as : C’est chouette de jouer là-dessus, entre fiction et réalité, et de ne pas tout expliquer aux acteurs. Surtout pour les scènes violentes. Aux cascadeurs, tu dis que c’est une répétition, mais à l’acteur, tu dis : « On va ne faire qu’une prise donc vas-y, lâche-toi, nique-lui bien sa race ! » Et là, tu as un truc réaliste. [18:22:47] romaingavr­as : Tu sens la peur dans les yeux. [18:22:50] romaingavr­as : De la confusion. [18:23:13] romaingavr­as : En tout cas, là, ça y est, j’ai trop envie de mater le film.

[18:23:38] rp : Hahaha ! Mais attends, c’est comme ça que tu prépares tes scènes de baston dans tes films ? C’est pour ça que je les aime autant.

[18:23:54] rp : Tu filmes juste de la vraie violence, en fait, hahaha ! [18:23:59] romaingavr­as : Merci ! [18:24:05] romaingavr­as : Et oui, on peut dire ça en effet. [18:24:25] romaingavr­as : Il faut un peu manipuler les

gens, ça a toujours l’air plus crédible quand ça fait un peu mal.

[18:25:14] rp : J’ai toujours envie de fonctionne­r ainsi mais le problème, c’est que les gens flippent. Pourtant, il faut cogner assez fort pour que ça fasse mal. Et avec l’adrénaline, je crois qu’on sent moins la douleur ! Mais je comprends que ça puisse devenir énervant quand tu dois refaire la prise vingt fois... [18:26:27] romaingavr­as : Je reviens à ma question un peu bas du front, mais donc personne ne t’a reconnu lors de ces scènes ? [18:27:39] rp : Nan, pas une fois. En fait, si tu es crade et que tu as l’air paumé, tu peux être sûr que tout le monde va éviter ton regard. Certains se sont peut-être dit que le mec me ressemblai­t, mais ils m’ignoraient très vite. Tant mieux, parce que si on m’avait reconnu, on n’aurait jamais réussi à tourner le film jusqu’au bout. [18:30:18] romaingavr­as : Maintenant, je vais tenter une analyse sérieuse de ta carrière. Tu as eu la bonne idée de t’éloigner au maximum de ton image initiale. Quand on a fait la pub Dior ensemble, je réfléchiss­ais à la façon dont j’allais m’y prendre pour décoller cette étiquette. Et j’ai trouvé une solution, qui restait très grand public : te filmer en noir et blanc. Je ne sais pas si ça fait sens, ni si tu es d’accord, mais je me dis que chaque acteur porte avec lui un bagage et une iconograph­ie propres et que c’est intéressan­t de les détourner un peu, de chercher à s’éloigner de ce que l’acteur représente dans l’esprit du public. Mais sans pour autant en faire l’objectif premier, sans forcément prendre ostensible­ment le contre-pied.

[18:38:47] rp : Oui, c’est intéressan­t de voir combien de visages

“C’est intéressan­t de voir combien de visages différents tu peux rendre crédibles. Car à force de faire des films, tu renforces les a priori sur toi.”

différents tu peux rendre crédibles aux yeux des spectateur­s. C’est un vrai casse-tête parce qu’à force de faire des films, tu renforces les a priori sur toi dans l’imaginaire collectif. Et tu dois prendre en compte ces a priori quand tu prépares un nouveau rôle. C’est parfois plus facile de développer un personnage radicaleme­nt différent quand le film lui-même met en scène un monde complèteme­nt à part. J’ai compris ça avec

Cosmopolis de David Cronenberg. Quand on commence à regarder le film, très vite on ne peut plus juger ma performanc­e sans prendre en compte l’ensemble des paramètres. Le film impose un univers étranger que le spectateur doit chercher à comprendre. Je ne sais pas si ce que je dis est compréhens­ible, mais en tout cas je préfère ce genre de situations aux récits plus classiques où l’on définit un personnage avec ses particular­ités et ses stéréotype­s.

[18:39:10] rp : Je crois que je devrais couper un peu mes réponses avant de te les envoyer, hahaha ! [18:40:13] romaingavr­as : Mec, ne t’en fais pas, je vois très bien ce que tu veux dire ! Tu as vu Huit

etdemi, de Fellini ? Il y a une actrice française dedans (interprété­epar Madeleinel­ebeau,ndlr) qui va tout le temps voir Mastroiann­i, qui joue le réalisateu­r, et qui lui demande : « Maestro, je voudrais qu’on parle de mon personnaaa­age. » Je crois que les acteurs peuvent parfois se perdre quand ils sont obsédés par leur personnage. Ils devraient plutôt envisager le film comme un grand tout, comme un monde en soi.

[18:45:53] rp : Je capte à 100 %. Sur le plateau de

Goodtime, personne n’avait la même opinion sur mon personnage. Et c’est ce qui est intéressan­t : quand un acteur oriente son jeu dans un certain sens et qu’ensuite le réalisateu­r et le monteur le tordent dans l’autre sens. Mais de toute façon, à partir du moment où tu mets de l’énergie et de l’engagement dans ta performanc­e, elle finira bien par produire quelque chose. [18:49:14] romaingavr­as : Je suis complèteme­nt d’accord ! Dans un film, il y a toujours une partie qui reste hors de contrôle, surtout quand il est bon. En français, on a cette expression « mettre le film dans la boîte » qui résume très bien cette idée. Parfois, on sent un « truc » qui flotte dans l’air et on doit l’attraper pour le mettre dans la boîte, sinon il disparaît. Et les mois de préparatio­n n’y changent rien. Bon, et à part ça, tu vas faire quoi ensuite ? [18:49:53] rp : Le film avec Claire Denis (Highlife, prévupour2­018,ndlr). Si on réussit à le tourner. On croise les doigts. Ça fait trois ans qu’il est en préparatio­n. Mais si ça se fait, ça va être incroyable. [18:50:35] romaingavr­as : Ah oui, j’ai eu le même décorateur sur mon film. Ils sont censés commencer le tournage en ce moment, non ?

[18:51:46] rp : Ah bon ? J’espère, tant mieux si c’est le cas. J’ai été pris

dans la promo de Good

Time, du coup je ne sais pas du tout ce qui se passe de ce côté-là. Je suis censé tourner dès que j’aurai terminé les interviews. Même si avec les films indés, on ne sait jamais si le projet ne va pas se planter au dernier moment. J’adorerais passer deux mois en salle de montage comme tu t’apprêtes à le faire. Ce serait un rêve. Je t’envie grave. [18:52:30] romaingavr­as : En tout cas, je croise les doigts pour vous. Claire Denis est une réalisatri­ce incroyable. Et oui, j’ai hâte d’être en phase de montage, mais je laisse mon monteur faire une première passe. Avant, je montais tout dès le début mais maintenant, je préfère arriver un peu plus tard en salle de montage. Je me dis que c’est mieux pour le film. Et je laisse la main à mon éditeur (qui est génial), il bosse sur sa version, amène de nouvelles idées, et là je le rejoins, je défais certains trucs ou je prends des idées à lui. Des idées qu’il n’aurait jamais eues si j’avais été à côté de lui, un peu agacé, à l’empêcher de tenter des choses. Mais là c’est dur parce que je dois attendre une semaine de plus et je m’impatiente. Je continue de rêver du film toutes les nuits, je rêve qu’on a oublié le matériel, ou que je marche sur le plateau sans caméra. [18:55:48] rp : Hahaha ! [18:56:50] rp : Je connais ça. Mais moi c’est la réalité : quelqu’un dit action et je suis là à me demander ce que je suis en train de faire ici, debout, dans le vide total. Ça m’arrive au moins une fois par jour quand je tourne. [18:57:03] romaingavr­as : Pas mal ! [18:57:56] romaingavr­as : Une fois, j’ai rêvé que je réalisais Leflicdebe­verly

Hills 6, avec Adam Sandler qui prenait l’accent chinois, et je ne savais pas du tout quoi faire !

[18:58:38] rp : Mais c’est un pitch incroyable ! Si j’étais le patron d’un studio, je signerais le projet direct. Mais il faudrait déjà que tu réalises Leflicdebe­verly

Hills 4 ! Et je veux jouer dedans ! [18:59:03] romaingavr­as : Tu voudrais jouer Adam Sandler interpréta­nt Eddie Murphy avec un accent chinois ?! Ok, c’est parti !

[18:59:55] rp : En fait, ça me pose aucun problème parce que je joue toujours en faisant comme si j’étais un autre acteur. Je joue aussi chaque scène en m’imaginant qu’en fait, aujourd’hui, c’est mon anniversai­re mais que personne ne le sait. C’est ce que je conseiller­ais de faire si je devais donner des cours de comédie. [19:00:19] romaingavr­as : Hahaha ! [19:00:42] rp : « Ta mère est morte, mais aujourd’hui c’est ton anniversai­re et personne d’autre que toi ne le sait. » [19:02:23] romaingavr­as : J’aime bien l’idée. [19:02:26] rp : Ça crée du yin et du yang. [19:03:00] romaingavr­as : J’aime bien aussi comment on est passé d’une conversati­on très articulée à un truc ultra-cryptique !

[19:04:37] rp : Mais oui ! En fait, je me rends compte que c’est beaucoup plus facile pour moi de faire ce genre d’interview ! Quand je rencontre un journalist­e et qu’il y a des blancs, je me sens tellement mal à l’aise que j’ai tendance à meubler en disant un peu n’importe quoi. Et à la fin, je regrette tout ce que j’ai dit. Dans les quinze prochains jours, je vais devoir faire pas mal d’émissions de télé pour promouvoir le film et comme ça ne m’est pas arrivé depuis longtemps, je suis hyper stressé à l’idée d’y aller. [19:05:38] romaingavr­as : Oui, c’est mieux les interviews comme ça ! Il faut vraiment être une machine un peu tarée pour réussir à tout le temps être drôle et intelligen­t dans les émissions de télé. Je suis toujours un peu effrayé par les acteurs super à l’aise.

[19:06:20] rp : Ils sont juste bons à ça. Ils sont incapables d’aimer. [19:06:28] romaingavr­as : HAHAHAHAHA ! [19:06:32] romaingavr­as : Mec. [19:06:44] romaingavr­as : C’est la meilleure conclusion possible. [19:06:49] romaingavr­as : On n’a qu’à se quitter là-dessus du coup !

[19:07:02] rp : Ok ! Cool. Merci mec ! [19:07:08] romaingavr­as : Merci à toi !

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VESTE ET COL ROULÉ DIOR HOMME MISE EN BEAUTÉ : DIOR COIFFURE : TOMOHIRO OHASHI @ MANAGEMENT ARTISTS. MAQUILLAGE : ADRIEN PINAULT @ MANAGEMENT ARTISTS. STYLISTE : RYAN HASTINGS. CAPTURE DIGITALE : D FACTORY. ASSISTANT PHOTO : CHRISTIAN VARAS. MERCI À L’HÔTEL LA RESERVE ( LARESERVE-...

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