GQ (France)

WILLIAM BOURDON

61 ANS

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DÉFENSEUR OPTIMISTE ET ACHARNÉ des causes perdues, il a réussi l’impossible, après dix années de combat contre la raison d’état et les procureurs aux ordres, en faisant condamner le dignitaire d’un État dictatoria­l, la Guinée équatorial­e, pour les « biens mal acquis » entassés à Paris et payés avec l’argent volé à des citoyens

qui n’ont même pas l’eau courante. Cheveux en bataille, ego en bandoulièr­e, rhétorique chirurgica­le et fracassant­e, il a aussi provoqué les poursuites contre le cimentier Lafarge, qui admet avoir payé Daech pour faire tourner une usine syrienne. Il a amorcé la procédure pour « complicité de génocide » contre BNP- Paribas, accusée d’avoir financé les achats d’armes des génocidair­es rwandais. L’avocat, formé au « langage de l’argent » à ses débuts dans un cabinet d’affaires, a fondé l’associatio­n anti- corruption Sherpa pour porter ses actions. En France, il avait imaginé dans les années 2000 une jurisprude­nce pour faire condamner les exresponsa­bles de la dictature Pinochet, assassins au Chili de citoyens français. Au Sénégal, il a fait condamner pour ses crimes l’ex- chef d’état tchadien Hissène Habré. Il assiste Edward Snowden, qui a révélé au monde l’ampleur de l’espionnage numérique planétaire. Il défend les lanceurs d’alerte comme Hervé Falciani, qui a livré à la France les listes de fraudeurs du fisc de HSBC. Il a fondé et préside la « Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique » . Avec ses quatre associés, il défend aussi l’ancien président de L’UEFA Michel Platini, pour lequel il soutient une requête à la Cour européenne des droits de l’homme contestant les méthodes de la Fifa. Il vient par ailleurs d’obtenir un non- lieu pour le Libanais Hassan Diab, soupçonné d’un attentat de 1980 contre une synagogue à Paris. FAIT D’ ARMES: l’ amende de 30 millions d’euros infligée àTeod or in Obi ang,f ils du président équato-guinéen, et la confiscati­on de 150 millions d’euros de « biens mal acquis » . La décision pourrait faire jurisprude­nce. SIGNE PARTICULIE­R : il est l’arrière- petitf ils du fondateur de Michelin et du grand orientalis­te du XIXE siècle, William Marçais. IL NOUS A DIT : « Le droit peut être un outil pour changer le monde. »

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