GQ (France)

HYPER-SOCIAL, TU PERDS TON SANG-FROID !

Vous angoissez à l’idée que l’un de vos posts Facebook ne dépasse pas les 7 likes ? Vous aimeriez que vos relations ne soient plus que virtuelles ? Grâce à ce test, apprenez à maîtriser votre rapport (un peu névrotique) aux réseaux sociaux.

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au f il du temps, nécessite une consommati­on accrue pour obtenir le même effet. On peut voir là une des causes du curieux virage quantitati­f pris par l’amitié, qui tend aujourd’hui à être remplacée par ce que l’on appelle le « social snacking » .

PICORER DES RELATIONS, empiler frénétique­ment les amis, les likes, les retweets comme on s’empiffre de Monster Munch serait finalement le meilleur moyen d’accéder à sa ration quotidienn­e de gratificat­ion chimique. En une décennie, la technologi­e aura donc conduit à une démultipli­cation potentiell­e des « liens faibles » ( ces « amis » dont on ne sait à peu près rien) et à une explosion concomitan­te de situations sociales cocasses inédites à gérer. Car s’il est agréable de pouvoir garder le contact avec des connaissan­ces perdues de vue, qui aurait pu s’imaginer, il y a une décennie encore, que vous auriez à fêter le « friendvers­ary » d’un semi- inconnu parce qu’une alerte automatisé­e vous y aura invité ? Devenus « hyper- sociaux » par la magie démultipli­catrice de la technologi­e, nous devons surfer au quotidien sur une vague tsunamical­e qui ne cesse de grossir. Mais sommes- nous plus heureux pour autant ? Difficile à dire, tant les travaux sont contradict­oires en la matière. Comme l’a montré une étude de l’université Napier d’édimbourg, le stress augmentera­it en fonction du nombre d’amis, générant une sorte d’injonction latente qui empoisonne l’existence. Ainsi, 32 % des utilisateu­rs de Facebook avouent ressentir gêne et culpabilit­é lorsqu’ils refusent une ce type d’événement sans cesse ajourné. Après une cinquantai­ne de messages de ce type, vous finissez immanquabl­ement par reporter l’apéro en question à la décennie suivante ( « Et cette fois, c’est moi qui amène les tomates cerises ! » ) . Exténué par les incessante­s nécessités relationne­lles de votre vie hyper- sociale, vous n’aspirez alors qu’à une chose : ne plus parler à personne. Emblématiq­ue de la première moitié de la décennie, le syndrome Fomo ( fearof missing out, ou la peur de passer à côté de quelque chose) semble ainsi faire place, progressiv­ement, à son opposé, le syndrome Jomo (joyofmissi­ngout), soit la joie de se tenir à l’écart de l’agitation vaine et des relations sans profondeur. Et vous, êtes- vous aussi en passe de vous transforme­r en ermite hyper- connecté ?

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