ET VOUS, QUEL GENRE DE BOSS FERIEZ-VOUS ?
Youpi ! Dans le management moderne, ce sont la communication et la bienveillance qui priment. Mais avez-vous le bon profil pour devenir le leader que vous fantasmez secrètement d’être ? Faites le test.
LES MANAGERS ONT BIEN SAISI LE MESSAGE. Depuis quelques années, en entreprise, la gestion à l’ancienne – testostéronée, bien verticale et souffrant peu la contestation –, a disparu des open spaces. Il était temps. Sommés de descendre de leur tour d’ivoire, les cadres dirigeants doivent aujourd’hui mettre le nez à la fenêtre, concilier avec la base, qui s’est rapprochée, menaçante comme une horde de zombies. Planter les mains dans le cambouis et répondre aux attentes de leurs collaborateurs qui réclament de la clarté dans les directives, de la considération, de l’écoute, mais aussi ( et toujours) une certaine incarnation de l’autorité. Propulsée par la psychologie positive, l’idée d’un management résolument optimiste, sain, « tourné vers l’autre » , tient la corde dans les discours d’experts. « Il y a un changement de paradigme, analyse Luc Tardieu, directeur au sein du cabinet en transformation Julhiet Sterwen. Comme les salariés ont gagné en autonomie ( avec le niveau d’éducation qui s’élève, l’automatisation des tâches…), le manager se retrouve un peu démuni, et dépossédé de certaines prérogatives prestigieuses ( pouvoir, contrôle, droit de récompense…). Ses missions ont évolué : aujourd’hui, il doit posséder d’excellentes qualités relationnelles, créer l’environnement propice pour que le salarié soit efficace et
et se montrer résilient pendant les coups durs. » Dans Le Leaderpositif ( Eyrolles, 2016), Yves Le Bihan, ancien manager dans l’industrie devenu coach de dirigeants, promeut et promet une performance à la fois économique et « humaine » . Selon lui, en temps de crise, le ( ou la, bien sûr) manager modèle est réactif ( il préfère l’action aux lamentations), lucide ( il a abandonné la quête de la perfection) et « conscient » ( de ce qu’il incarne, de ce qu’il dégage, de ce qui l’engage – et des autres, évidemment). La « pleine conscience » ( mindfulness en VO), voilà ce qui semble être le maître- mot du boss qui a du succès dans ses affaires, du succès dans ses amours. Au quotidien, s’il est « présent » lors des échanges, c’est super. Il se montre empathique, c’est génial. Il fait de la méditation ? Fabuleux. Il doit rassurer sans passer pour un bonimenteur, fédérer sans jouer le rôle perdu d’avance du sauveur. Il « vibre » devant chaque chose, chaque être, car il développe le « resonant leadership », notion créée par le théoricien des organisations Richard Boyatzis qui invite à réaliser une sorte d’amalgame ultime entre la tête, le coeur et le corps... Mais avant d’accomplir cette fusion quasi mystique, et parce que tout le monde adore critiquer son supérieur, petite mise en situation. Vous, vous feriez quel genre de boss, en vrai ?
Le manager est « présent » lors des échanges ? C’est super. Il se montre empathique ? C’est génial. Il fait de la méditation ? Fabuleux.