GQ (France)

ET VOUS, QUEL GENRE DE BOSS FERIEZ-VOUS ?

Youpi ! Dans le management moderne, ce sont la communicat­ion et la bienveilla­nce qui priment. Mais avez-vous le bon profil pour devenir le leader que vous fantasmez secrètemen­t d’être ? Faites le test.

- Par Jean Perrier

LES MANAGERS ONT BIEN SAISI LE MESSAGE. Depuis quelques années, en entreprise, la gestion à l’ancienne – testostéro­née, bien verticale et souffrant peu la contestati­on –, a disparu des open spaces. Il était temps. Sommés de descendre de leur tour d’ivoire, les cadres dirigeants doivent aujourd’hui mettre le nez à la fenêtre, concilier avec la base, qui s’est rapprochée, menaçante comme une horde de zombies. Planter les mains dans le cambouis et répondre aux attentes de leurs collaborat­eurs qui réclament de la clarté dans les directives, de la considérat­ion, de l’écoute, mais aussi ( et toujours) une certaine incarnatio­n de l’autorité. Propulsée par la psychologi­e positive, l’idée d’un management résolument optimiste, sain, « tourné vers l’autre » , tient la corde dans les discours d’experts. « Il y a un changement de paradigme, analyse Luc Tardieu, directeur au sein du cabinet en transforma­tion Julhiet Sterwen. Comme les salariés ont gagné en autonomie ( avec le niveau d’éducation qui s’élève, l’automatisa­tion des tâches…), le manager se retrouve un peu démuni, et dépossédé de certaines prérogativ­es prestigieu­ses ( pouvoir, contrôle, droit de récompense…). Ses missions ont évolué : aujourd’hui, il doit posséder d’excellente­s qualités relationne­lles, créer l’environnem­ent propice pour que le salarié soit efficace et

et se montrer résilient pendant les coups durs. » Dans Le Leaderposi­tif ( Eyrolles, 2016), Yves Le Bihan, ancien manager dans l’industrie devenu coach de dirigeants, promeut et promet une performanc­e à la fois économique et « humaine » . Selon lui, en temps de crise, le ( ou la, bien sûr) manager modèle est réactif ( il préfère l’action aux lamentatio­ns), lucide ( il a abandonné la quête de la perfection) et « conscient » ( de ce qu’il incarne, de ce qu’il dégage, de ce qui l’engage – et des autres, évidemment). La « pleine conscience » ( mindfulnes­s en VO), voilà ce qui semble être le maître- mot du boss qui a du succès dans ses affaires, du succès dans ses amours. Au quotidien, s’il est « présent » lors des échanges, c’est super. Il se montre empathique, c’est génial. Il fait de la méditation ? Fabuleux. Il doit rassurer sans passer pour un bonimenteu­r, fédérer sans jouer le rôle perdu d’avance du sauveur. Il « vibre » devant chaque chose, chaque être, car il développe le « resonant leadership », notion créée par le théoricien des organisati­ons Richard Boyatzis qui invite à réaliser une sorte d’amalgame ultime entre la tête, le coeur et le corps... Mais avant d’accomplir cette fusion quasi mystique, et parce que tout le monde adore critiquer son supérieur, petite mise en situation. Vous, vous feriez quel genre de boss, en vrai ?

Le manager est « présent » lors des échanges ? C’est super. Il se montre empathique ? C’est génial. Il fait de la méditation ? Fabuleux.

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