GQ (France)

2 TU REMETTRAS LE SON !

Parce que le sport, ce n’est pas que de l’image. C’est aussi des hurlements, du bruit et de la fureur. « Ah-hiiin ! »

- Par Nicolas Salomon

TENNIS LE CAS MONICA SELES

En 1990, une jeune joueuse de 16 ans originaire de Yo u g o s l av i e rempor te Roland- Garros à la stupeur générale. Le mythe Monica Seles est né. Pour l’époque, son style de jeu, tout en puissance, déstabilis­e les taulières des années 1980, Steff i Graf en tête. Mais le seul poids de ses balles n’explique pas tout. À chaque coup, Monica Seles qui ne crie pas sa rage, mais la hurle, semble au bord de l’orgasme. Ses cris deviennent de véritables signatures sonores. Numéro 1 mondiale les deux années suivantes, Seles désormais horripile. Les joueuses, mais aussi les fans. Parmi eux, en av r i l 1993 , un inconditio­nnel de Steffi Graf totalement désoeuvré, Günter Parche, jaillit des tribunes pendant un match de Seles au tournoi de Hambourg et poignarde sauvagemen­t la joueuse, qui mettra un terme à sa carrière. Aujourd’hui, la plus bruyante du circuit est Maria Sharapova ( plus de 100 décibels), souvent désignée comme l’héritière sonore de Seles.

FORMULE 1 VENI, V10, VICI

Il y a une dizaine d’années, le sport automobile ne jurait que par une seule architectu­re moteur, le V10 atmosphéri­que. On lui trouvait toutes les vertus : plus compact et plus léger qu’un V12, encaissant des puissances diabolique­s ( autour des 1 000 ch), il produisait l’un des hurlements les plus féroces du sport automobile. Épaulées par des boîtes de vitesses séquentiel­les qui en interrompa­ient le chant à l’approche du rupteur, les F1 de l’époque criaient la vitesse du son. À tel point que ce bruit est resté comme le symbole de la vitesse, repris dans les publicités ou les clips. Aujourd’hui, l’ambiance est moins bonne. Réglementa­t i o n o b l i g e , les moteurs sont pour la plupart de modestes V6 turbo hybrides, à la mélodie étouffée que le paddock réclame désormais un retour au V10, au nom du spectacle

(lire aussi page 122) ! Sans trop d’effet jusqu’ici…

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POURQUOI CRIE-T- ON PENDANT L’EFFORT ? Tout est dans la frappe. Au moment de l’impact, le joueur est en apnée. C’est un réflexe qui n’a rien à voir avec l’intensité de l’effort. Au moment où le compétiteu­r relâche sa respiratio­n, deux possibilit­és :...

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