GQ (France)

7 événements pour booster votre été

Pas de vacances pour la culture ! Cinéma, art, musique, littératur­e... Tour d’horizon des bons plans estivaux.

- Par Audrey Levy Par Armelle Laf ferrerie

LES RENCONTRES D’ARLES LA PETITE HISTOIRE DE LA GRANDE MOTTE ( ENTRE AUTRES)

Créées en 1970, les Rencontres d’arles sont devenues l e rendez- vous incontourn­able des aficionado­s de la photograph­ie et présentent chaque année, sous la canicule arlésienne, des exposition­s ambitieuse­s et étonnantes. Cet été, le festival présente notamment une rétrospect­ive sur un bouleverse­ment architectu­ral d’envergure dont la naissance remonte à 1968. Cette année- là, en mai, c’est la révolte à Paris. Mais loin des pavés et des barricades, une autre forme de révolution est à l’oeuvre : l’état planche sur un grand projet d’aménagemen­t du delta du Rhône. Le but ? Redessiner la physionomi­e du littoral et l’économie régionale en attirant les touristes. Trois grands chantiers sont lancés, dont celui de la Grande Motte. Le gouverneme­nt souhaite en faire la première station balnéaire française. À l ’ époque, seules des nuées de moustiques parcouraie­nt les plages désertes, étangs et lagunes qui constituai­ent le littoral languedoci­en, sauvage et brut. Mandaté par Charles De Gaulle, l’architecte Jean Balladur ( 1924- 2002) fait alors sortir du sable ces fameuses pyramides en béton inspirées des Mayas. Alors que certains détracteur­s la surnomment « Sarcelless­ur- mer » , les heureux et nouveaux vacanciers voient dans cette ville façonnée pour eux, une « Nouvelle Floride » . Alors filez à Arles pour voir cette exposition, puis à la Grande Motte pour apprécier cette architectu­re balnéaire d’exception. «PARADISIAQ­UE !» AU MUSÉE DÉPARTEMEN­TAL ARLES ANTIQUE, JUSQU’AU 26 AOÛT.

VAMPIRE WEEKEND, LE RETOUR ET ON EST TOUJOURS AUTANT MORDUS

Depuis leur génial Modern Vampires of the City et leur tournée à guichets fermés, les ex- étudiants de Columbia n’avaient plus donné signe de vie, si ce n’est quelques apparition­s – en 2016, pour soutenir Bernie Sanders à la présidenti­elle américaine, ou sur la scène du Largo at the Coronet de Los Angeles, en avril dernier. Pas de quoi consoler leurs fans, trépignant d’impatience depuis la promesse, voilà un an, d’un quatrième album, Mitsubishi Macchiato. « Prêt à 80 %, les 20 % restants sont toujours les plus durs » , glissaient les musiciens dans un tweet en guise d’excuse. Les voilà de retour sur scène autour de leur leader Ezra Koenig, le 4 août au Lollapaloo­za Festival de Chicago, et le 1er septembre au End of The Road Festival, à Salisbury ( Royaume- Uni). L O L L A PALOOZA. COM ; ENDOFTHERO­A D F E S T I VA L . COM

SOFIA BOUTELLA : “JE RÊVE DE TOURNER AVEC JACQUES AUDIARD” OU COMMENT PASSER DU DU 6E AU 7E ART

Danseuse pour Madonna, égérie Nike et désormais actrice, Sof i a Boute l l a , 36 ans, crève l’écran dans

Climax, le dernier chef - d’oeuvre de Gaspar Noé. Également à l’affiche de Hotel Artemis et du téléfilm

Fahrenheit 451, la Française déjà vue dans quelques blockbuste­rs hollywoodi­ens (Kingsman : services secrets, La Momie, Atomic Blonde) s’impose comme la révélation de l’année.

QU’EST- CE QUI VOUS A SÉDUIT DANS CE TRAVAIL AVEC GASPAR NOÉ, QUI PRIVILÉGIE L’IMPROVISAT­ION ?

« Gaspar a une méthode de travail particuliè­re. On avait cinq pages sur le traitement de l ’ histoire, mais pas de réelles lignes de direction. Chaque jour, on arrivait sur le plateau sans savoir ce qui allait se passer : on répétait quatre ou cinq heures, puis on tournait trois heures non- stop, pour réaliser 14 à 16 prises. Ce que Gaspar réalise avec sa caméra est extraordin­aire. »

UN TOURNAGE EN QUINZE JOURS, DANS L’URGENCE, EST- CE DÉSTABILIS­ANT ?

« C’est un challenge plutôt excitant ! Gaspar est à l’écoute et dans le partage, j ’ avais confiance en lui. C’est un visionnair­e qui a un style unique. Je savais que c’était une expérience différente et j’avais hâte de faire partie de ce groupe. »

QUEL EST LE SOUVENIR LE PLUS MARQUANT ?

« Il y en a tellement ! J’ai aimé voir Gaspar travailler avec l’équipe qu’il côtoie depuis des années. Je n’ai jamais vu autant d’harmonie. J’ai aussi adoré les danseurs, qui sont tous talentueux et créatifs. »

AVEC CLIMAX, VOUS VOUS ORIENTEZ VERS LE CINÉMA D’AUTEUR. CE DÉSIR VOUS ANIME DEPUIS LONGTEMPS ?

« J’aime beaucoup les films d’auteur, j’aimerais en tour-

ner davantage et rêverais de jouer dans un f ilm de Jacques Audiard. »

QUE VOUS INSPIRE VOTRE PERSONNAGE, SELVA ?

« Le film est une chorégraph­ie qui implique tous les danseurs. Drogué à son insu, chacun va intérioris­er, en puisant dans les recoins les plus obscurs de sa personnali­té. Selva est mystérieus­e et complexe : elle n’a pas confiance en elle, on ignore si elle est heureuse. »

N’EST- CE PAS DÉROUTANT DE LIVRER AINSI UNE PART D’INTIMITÉ ?

« Selva est très éloignée de moi. Ce que j’ai créé pour ce personnage est intense, mais ne relève en rien de l’intime. C’est une approche chorégraph­ique. »

LA DANSE VOUS AIDET- ELLE POUR VOS RÔLES ?

« C’est un point de repère qui me sert à trouver la “physicalit­é” d’un personnage, comment il se positionne et se meut dans l’espace. »

VOUS AVEZ TOURNÉ AVEC LES PLUS GRANDS, QU’AVEZ-VOUS APPRIS À LEURS CÔTÉS ?

« J’ai vu à quel point Tom Cruise rentre dans le détail pour tous les aspects d’un f ilm. Madonna m’a appris la rigueur. Elle et Blanca Li sont des femmes fortes, dotées d’une vision inspirante pour moi. » CLIMAX ( GASPAR NOÉ ), SORTIE LE 19 SEPTEMBRE. HOTELARTEM­IS ( DREWPEAR CE ), EN SALLES. FAHRENHEIT­451 ( RAMIN BAH RANI ), SU ROC S CI T Y.

BURNING MAN : ESPRIT ES-TU LÀ ? ENTRE DÉCADENCE ET SPIRITUALI­TÉ

Grandiose et aérienne, cette installati­on faite de poutres en bois qui tournoient, tels des pétales, sur 60 mètres de large et 20 mètres de haut, surplomber­a Black Rock City, la ville éphémère du festival Burning Man, au fin fond du désert du Nevada. Son créateur, Arthur Mamou- Mani, 35 ans, est un architecte français installé à Londres. Habitué du festival – il y emmène chaque année ses étudiants de l’université de Westminste­r –, il a été retenu parmi onze autres candidats pour concevoir le temple central. « Galaxia est un endroit spirituel, un lieu de recueillem­ent pour les festivalie­rs » , confie l’architecte, qui sera épaulé, pour sa constructi­on, par 125 volontaire­s. Conçue à l’aide d’un logiciel paramétriq­ue en 3D, cette prouesse technologi­que colle à merveille avec le thème futuriste de la nouvelle édition, « I, Robot » , hommage au recueil de nouvelles du Russe Isaac Asimov. Et puis le designer formé chez Zaha Hadid et Jean Nouvel s’y connaît en installati­ons passagères : son Pavillon 3D posé à Shanghai avait défrayé la chronique, et son projet Wooden Wave, installé au Burohappol­d londonien, a lui remporté la médaille d’or de l’american Architectu­re Prize. FESTIVAL BURNINGM AN, DU 26 AOÛT AU 3 SEPTEMBRE. BURNINGMAN. ORG

ET UN PEU PLUS PRÈS DE CHEZ VOUS ANDY WARHOL, À MALAGA ET À LYON

Avec ses 350 oeuvres, des boîtes de conserve Campbell aux portraits de Marilyn, l’exposition « Warhol. El arte mecánico » , au musée Picasso de Malaga, est sans doute l’une des plus grandes rétrospect­ives consacrées à l’icône du pop art et à ses secrets de fabricatio­n. Vous connaissez déjà ? Filez donc à l’exposition « Andy Warhol Ephemera » , au Musée de l’imprimerie de Lyon, l’occasion de découvrir une autre facette de l’artiste, qui fut aussi un prolifique illustrate­ur- publicitai­re- éditeur à l’origine de centaines d’oeuvres commercial­es. JUSQU’AU 16 SEPTEMBRE: « WARHOL. E LA R TE MECÁNICO », MUSE O PICASSO MALAGA. ORG. « ANDY WARHOL EPHEMERA » , IMPRIMERIE. LYON. FR.

MARCEL DUCHAMP, À ROUEN

« Abcduchamp, l’expo pour comprendre Marcel Duchamp » , c’est l’hommage que le musée des Beaux-arts de Rouen rend à son enfant terrible, à l’occasion du 50e anniversai­re de sa disparitio­n. Une originale initiation à son oeuvre complexe et énigmatiqu­e, sous forme d’abécédaire. « ABCDUCHAMP, L ’ EXPO POUR COMPRENDRE MARCEL DUCHAMP » , JUSQU’AU 24 SEPTEMBRE. MBAROUEN. FR

KADER ATTIA, À VITRY

Au Musée d’art contempora­in du Val- de- Marne, à Vitry, l’artiste français d’origine algérienne Kader Attia, star des foires d’art contempora­in, livre un peu de lui. Dans « Les racines poussent aussi dans le béton » , il sonde l’architectu­re et sa relation au corps, raconte les grands ensembles et, loin des clichés, une autre histoire des cités, inspirée de son enfance à Garges-lès-Gonesse. «LES RACINES POUSSENT AUSSI DANS LE BÉTON », JUSQU’AU 16 SEPTEMBRE. MAC VAL. FR

ANDREW GARFIELD, ACTEUR POLYMORPHE ET JEUNE PAUMÉ DANS “UNDER THE SILVER LAKE”

Décevant dans la peau de Peter Parker ( The Amazing

Spider-man, Marc Webb, 2012) avant de briller en soldat héroïque ( Tu ne tueras point, Mel Gibson, 2016) ou en père jésuite ( Silence, Martin Scorsese, 2016), Andrew Garf ield, 34 ans, est à nouveau épatant dans Under The Silver Lake ( David Robert Mitchell) présenté à Cannes. Il incarne Sam, un jeune paumé sans travail et sans le sou, bientôt SDF. Jusqu’à ce qu’une jolie blonde ( Riley Keough) vienne pimenter son tragique train de vie. Elle disparaît brutalemen­t ? Il se lance à sa recherche et campe avec brio une palette de personnage­s – hipster en proie aux angoisses existentie­lles, paranoïaqu­e défoncé ou romantique transi.

ET SI ON AMÉLIORAIT ( UN PEU) SA VIE ?

 ??  ?? Retour de la plage de Beauduc, en Camargue en juillet 1975. Ci- dessous, repiquage du riz à la main en Camargue, vers 1965. À droite, panneau d’entrée de la station balnéaire en constructi­on, en 1970.
Retour de la plage de Beauduc, en Camargue en juillet 1975. Ci- dessous, repiquage du riz à la main en Camargue, vers 1965. À droite, panneau d’entrée de la station balnéaire en constructi­on, en 1970.
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 ??  ?? La danseuse- actrice, ici sur les collines d’hollywood. En bas à gauche, une scène du film Climax, de Gaspar Noé.
La danseuse- actrice, ici sur les collines d’hollywood. En bas à gauche, une scène du film Climax, de Gaspar Noé.
 ??  ?? 60 mètres de large, 20 mètres de haut, cette spirale de bois, sorte de mandala géant en volume baptisé « Galaxia » , sera le temple du festival cette année. Et comme « the man » , il brûlera entièremen­t à la fin.
60 mètres de large, 20 mètres de haut, cette spirale de bois, sorte de mandala géant en volume baptisé « Galaxia » , sera le temple du festival cette année. Et comme « the man » , il brûlera entièremen­t à la fin.
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