GQ (France)

Kílian Jornet, recordman inconscien­t ou vrai alpiniste ?

- Par Alexandre Duyck

L’an dernier, il a gravi l’everest. Deux fois. À six jours d’intervalle et sans oxygène. À seulement 30 ans, Kílian Jornet a tout gagné, en trail comme en ski-alpinisme. Mais les performanc­es de l’espagnol ne font pas l’unanimité : les puristes lui reprochent son obsession des records, d’autres son inconscien­ce. Comment vit cet athlète hors du commun (et un peu sauvage) ? Quels défis le motivent encore alors qu’il a déjà atteint tous les sommets ?

PARFOISONR­E TROUVE, tapies dans l’ombre de nos antiques albums- photos ou dans les disques durs de nos ordinateur­s, des photos qui prédisent l’avenir. Celle- ci date de 1993. On y voit une dame, jeune et brune, pull rouge, pantalon bleu et gros sac à dos qui dépasse largement au- dessus de sa tête. Progressan­t dans une forêt de conifères, elle arpente un sentier qui longe une rivière ; c’est l ’ été mais il n’a pas l ’ air de faire très chaud. À ses côtés, deux petits enfants, une fillette de 4 ans et son frère, âgé de 6 ans. Tous trois marchent vite, cela se voit sur le cliché pris par le père des deux enfants. Aucun des deux ne râle, on croit même deviner, chez le garçon, qui traverse en famille la Laponie à pied – ils parcourron­t aussi la Corse, les Pyrénées et les Alpes, toujours en marchant – un sourire d’aise. Ce petit garçon qui gambade gaiement quand tant d’autres se rouleraien­t par terre, préférerai­ent mourir de froid plutôt que d’avancer un pas de plus, réclamerai­ent de se faire porter, c’est Kílian Jornet. Vingt- cinq ans et des dizaines de milliers de kilomètres plus loin, l’enfant est devenu la plus grande star planétaire du trail, du ski- alpinisme et, au risque de faire grincer bien des dents chez les puristes ( nous en reparleron­s), de l’alpinisme. Non seulement le petit garçon qui marchait d’un bon pas, les mains dans les poches sur l’image, ne s’est jamais arrêté d’ avancer, mais il a même, au f il des ans, accéléré le rythme, recherché les hauteurs, au point de faire tomber tous les records imaginable­s. Triple vainqueur de l ’ Ultra-trail du Mont- Blanc ( le fameux « UTMB » ) , la plus grande course à pied en montagne au monde, il est devenu l’année dernière le premier homme à gravir deux fois le sommet de l’everest à six jours d’intervalle, en solo et sans oxygène. De toutes ces performanc­es et de cette physiologi­e hors norme ( 34 pulsations cardiaques par minute au repos ), il a hérité d’ élogieux surnoms, l’extra terrestre, l’ultra- terrestre ; un titre d’aventurier de l’année délivré en 2014 par le National Geographic ; un sponsor

unique qui le dorlote ( Salomon) ; et plus de 1,5 million d’abonnés et followers sur les réseaux sociaux dont il maîtrise parfaiteme­nt les usages, qu’il s’agisse de Facebook ( 780 000 personnes), Instagram ou Twitter. Dans la vraie vie, à L’UTMB de Chamonix l’année dernière, il a fallu que des gendarmes le protègent des fans en furie. Il en sera forcément de même cette année.

OATAVISME ET ALPINISME

n le rencontre à Annecy, au siège de la marque Salomon. Il n’a pas voulu que l’on vienne chez lui en Norvège, où il habite à l’abri des regards avec sa compagne, la championne de trail suédoise Emelie Forsberg. Il ne vit plus à Chamonix. Les Beatles chantaient « She came in through the bathroom window » , elle est rentrée par la fenêtre de la salle de bains. Toutes proportion­s gardées, à Annecy, Jornet a vécu l’enfer que décrivaien­t Lennon et Mccartney : les fans qui frappent à la fenêtre de votre salle de bains, sonnent à la porte, se plant ent devant chez v ous, vous suivent dans la rue… « En Norvège, on me laisse tranquille. C’est à l’image du pays. À Chamonix, quand tu rentres d’une course, il faut tout de suite dire le nom de la montagne. En Norvège, tu dis juste “je suis allé là- bas”, juste “là- bas” et ton voisin te répond : “C’est bien.” Il te fait comprendre que tu n’as aucune raison de te sentir plus fier que le boulanger qui fait du bon pain tous les jours. » Le petit Catalan de 30 ans ( 1,71 m, 58 kg, 8 % de masse graisseuse), qui parle parfaiteme­nt l’espagnol, le catalan, le français, l’anglais et qui commence à bien se débrouille­r en norvégien et en suédois, n’aime pas trop l’exercice de l’interview. Comme le dit le réalisateu­r Sébastien Montaz- Rosset, co- auteur du film Path to Everest, tourné en 2017 : « Kílian aime l’humanité mais pas beaucoup les hommes. » Jornet se révèle pourtant désarmant de gentilless­e et de modestie. Bien sûr qu’il force sa nature : il ne faut pas sortir de Saint- Cyr pour deviner que cet homme préférerai­t courir dans les bois ou sur les hauts sommets que de répondre à des questions dans un bureau à l’unique fenêtre. Il s’est blessé à la fin de l’hiver lors d’une prestigieu­se course en skialpinis­me en Savoie qu’il était sur le point d’une nouvelle fois remporter : fracture du péroné et luxation de la cheville. Il pense pourtant déjà à l’été et aux grands rendezvous qui l’attendent, à commencer par le marathon du Mont- Blanc et L’UTMB. Il se filme parfois en courant le long d’une corniche pas plus large que lui. Des deux côtés, mille mètres de vide. Seul un chamois passe par là, et encore. Lui a ça dans le sang, au sens propre. Son père Eduard a été guide de montagne et gardien du refuge du Cap del Rec, en Catalogne. Sa mère Núria est directrice d’une école primaire et a été entraîneur au Centre technique de ski de montagne de Catalogne. Kílian Jornet fête son premier anniversai­re dans le refuge gardé par son père à 1 986 mètres d’altitude. Il atteint le sommet de son premier « 3 000 » ( mètres) à 3 ans ; premier 4 000 à 6 ans, le Breithorn, en Suisse. Vers l’âge de 13 ans, il hésite vaguement

entre s’inscrire plus tard aux BeauxArts et poursuivre la voie toute tracée par ses montagnard­s de parents. L’appel des cimes l’emporte haut la main. Sportsétud­es, premières compétitio­ns, premières victoires… « Pourquoi allez- vous en montagne ? » lui a demandé le site Alpinemag.fr. Réponse : « Je pense que je n’avais pas le choix. Mes parents faisaient de la montagne donc ils m’ont appris ça depuis tout petit. Pour moi, c’est le milieu que je connais depuis toujours. C’est là que je me sens bien. En ville, je ne suis pas dans mon élément, je me sens mal à l’aise, il y a du bruit partout, des choses qui se passent tout autour. Dans la montagne, je sens que je suis au calme. »

ATTEINDRE LE SOMMET, REPARTIR...

D’ abord, il fut la première star de l ’ ultra- trail, cette discipline, devenue phare en quelques années, qui consiste à courir en montagne et dont L’UTMB ( 170 km non- stop dans le massif du Mont- Blanc, 2 300 concurrent­s) constitue la Mecque à travers le monde. En 2008, il remporte la cinquième édition. Il n’a que 20 ans et déjà, doux euphémisme, un mental de vainqueur. « Il était très connu dans le domaine du ski- alpinisme, se souvient l’organisatr­ice de l’épreuve, Catherine Poletti. C’était le plus jeune de tous les concurrent­s. Il a fait une course ultra- rapide et très surprenant­e. » Elle n’en garde pourtant pas forcément un souvenir ému : « Nous étions encore des novices et lui a profité de la moindre faille dans le règlement. On obligeait chaque coureur à partir avec une poche à eau d’un litre minimum : il en avait bien une, mais vide. De fait, on n’avait pas pensé à préciser qu’il fallait évidemment la remplir. » Il a bien emporté deux lampes comme exigé, mais en réalité, ce sont « deux minuscules machins qui n’éclairaien­t rien du tout » . Sa veste de course ? Taille 8-10 ans, il en a décousu les coutures et la fermeture Éclair pour s’alléger encore. Et sa couverture de survie n’aurait pas pu couvrir autre chose qu’une de ses mains… « Il a dû être contrôlé huit fois par les bénévoles, donc il a perdu près de quarante minutes, mais il a quand même gagné. C’est un compétiteu­r, un superbe athlète. Mais qui ne se lie pas facilement d’amitié. C’est plutôt un sauvage qui vit seul en ermite. » Lui- même le reconnaît. Sébastien Montaz- Rosset parle d’un « illuminé autistique, avec le génie que cela induit. » Un jour, Kílian Jornet s’est décidé à courir plus haut. L’idée ? Avaler à toute allure des dénivelés monstrueux, sur des terrains de jeux d’ordinaire réservés aux alpinistes. Il a ainsi gravi le Mont- Blanc, le Cervin, le mont Denali, plus haut sommet d’amérique du Nord, ou encore l’aconcagua en Argentine, avec toujours la même obsession : le moins de matériel possible pour mettre le moins de temps possible. Il a battu tous les records ou presque. « J’aime la compétitio­n, lâche- t- il. Elle te remet en question en permanence. Quand je cours, je ne souffre pas parce que je m’entraîne. Je cours, je regarde, je m’arrête cinq minutes au sommet, je fais des photos, je repars en courant… » Ces dix dernières années, il estime à moins de dix le nombre total de jours au cours desquels il ne s’est pas entraîné. Puis au printemps 2017, il se lance dans un défi complèteme­nt fou : gravir deux fois l’everest, le plus haut sommet du monde ( 8 848 m) en solitaire, sans oxygène ( ce qui est remarquabl­e) et à six jours d’écart. Mission accomplie les 21 et 27 mai. La presse du monde entier s’emballe, les superlatif­s pleuvent, un film relatant l’épopée est diffusé dans les salles de cinéma en Espagne. Mais paradoxale­ment, c’est là que les choses se gâtent ( un peu)… Tant qu’il engloutiss­ait à la vitesse d’un cycliste les 170 kilomètres de L’UTMB, tout allait bien. Mais quand Kílian Jornet s’est mis à attaquer la face nord de l’aiguille du Midi ( 3 842 m) ou le sommet du Mont- Blanc ( 4 808 m) en short, T- shirt et baskets, les dents se sont sérieuseme­nt mises à grincer, imitant le bruit des crampons plantés dans la glace à 4 000 mètres d’altitude. D’autant qu’en 2013, Kílian Jornet doit être secouru par le Peloton de gendarmeri­e de haute- montagne, le célèbre PGHM. Le journal local, Le Dauphiné libéré, s’en donne à coeur joie : « La seule question que se pose le monde de l’alpinisme, c’est : qu’est- ce que ce type faisait en collants et baskets dans une face nord ? » Dans le même article, Jean- Louis Verdier, alors guide et adjoint en charge de la sécurité en montagne à la mairie de Chamonix, s’étrangle : « Je suis très en colère quand je vois qu’il continue à monter en baskets en altitude malgré nos demandes. »

Quand il s’est attaqué au sommet du Mont-blanc en short, T-shirt et baskets, les dents ont commencé à sérieuseme­nt grincer...

« PAS UN ALPINISTE »

Cinq ans plus tard, Jornet a quitté Chamonix mais les critiques à son égard n’ont pas fondu comme neige au soleil. « La pratique du trail a tellement explosé que certains se sont dit qu’elle allait remplacer l’alpinisme, dénonce David Autheman, guide de haute- montagne et vidéaste installé à Chamonix, qui dirige la chaîne web Moutain. org. Mais la montagne, c’est tout le contraire du trail. C’est un long apprentiss­age. Des milliers de mecs ont l’impression de faire de la montagne alors qu’ils ne savent pas lire une carte. Tout ça brasse beaucoup de pognon et lui, il incarne le héros de tout ça. Ça me gave sérieuseme­nt. » De Kílian, il dit que c’est un « mec gentil, que je ne critique pas du tout humainemen­t. C’est un montagnard, un athlète. Mais pas un alpiniste. Tout ce qui l’intéresse, ce sont les records. Alors que normalemen­t en montagne, aller vite doit être anecdotiqu­e, ce n’est en tout cas sûrement pas l’es- sentiel. Il n’est pas dans la montagne quand il grimpe, il est dans sa montre. Le gars arrive au sommet, il fait quoi ? Il regarde sa montre ! C’est dingue ! » Et l’everest ? Deux fois en six jours tout de même ?! « Je lui reconnais le fait de grimper sans oxygène. Après, ce qu’il a fait techniquem­ent à l’everest, par la voie qu’il a empruntée, c’est que dalle. C’est vraiment, sans exagérer, à la portée de tout bon alpiniste. » Sauf qu’il y a le temps… « Mais tu as l’impression que s’il n’y a pas de record à battre, il n’ira pas. Et ça, je trouve ça fou. »

# IRRESPONSA­BLE ?

Le 15 août 2017, un traileur parti dans le massif du Mont- Blanc est porté disparu. Le lendemain, le maire de SaintGerva­is prend un arrêt qui oblige toute personne partant à l’assaut des hauts sommets d’être en possession « d’un équipement minimum. » Le 17 août, Kílian Jornet se fout ouvertemen­t de lui, pose nu dans la neige, poste la photo sur Twitter avec ce commentair­e : « Bref, si on grimpe côté italien c’est légal ? » Deux smileys hilares accompagne­nt son message. Le jour même, les gendarmes retrouvent le corps du coureur tombé au fond d’une crevasse. Le patron du PGHM, le lieutenant- colonel Stéphane Bozon, s’avoue « furieux » : « L’effet Jornet, en voilà le résultat : un dévissage dans une pente glaciaire et, au bout, un mort. » Onze jours plus tard, encore un mort. Un autre traileur de 28 ans qui redescenda­it en courant du sommet du MontBlanc sans équipement d’alpinisme. Le jeune homme a dévissé sur 300 mètres. Sur Twitter, le maire de Saint- Gervais écrit : « @ kilianj # montblanc # saintgerva­is un # traileur se tue sur l’arête presque au sommet, 28 ans, je maudis tous ceux qui ont ri de mes messages. » Jornet joue sur l’ambiguïté. Il pose à poil, hilare, dit aux gens de ne pas l’imiter mais revendique sa tenue et sa démarche, q u ’ i l estime double : dénoncer le

réchauffem­ent climatique en montrant qu’il fait souvent anormaleme­nt chaud à 4 808 mètres d’altitude ; faire prendre conscience à ses fans qu’en l’imitant du jour au lendemain, ils commettrai­ent une erreur. « Mes parents m’ont appris à me servir d’un piolet à l’âge de 3 ans, d’une corde à 5 ans. J’ai commis beaucoup d’erreurs et j’ai beaucoup appris au f il des années. Ils doivent en faire autant. » Ses détracteur­s appréciero­nt le raisonneme­nt… Président de l’union internatio­nale des associatio­ns des guides de montagne, Christian Trommsdorf­f, lui aussi installé à Chamonix, mettrait bien un petit coup de crampons à l’espagnol. « Il donne une image faussée de la montagne. Il banalise les ascensions et cela n’est pas souhaitabl­e. Il est le symbole de la pratique du trail, une pratique pauvre par rapport à ce que peut offrir la montagne. Il la réduit à des histoires de chronomètr­e, et cela me semble bien triste. » On comprend mieux le mini- tollé qu’a engendré la présence de Kílian Jornet dans le livre 100 Alpinistes, paru aux éditions Guérin à l’ automne 2015. En matière de haute- montagne, Guérin, c’est la Bible. Et que la Bible fasse entrer le petit Catalan dans son propre Panthéon, plus d’un Chamoniard s’en est étouffé. Christian Trommsdorf­f : « Il n’a évidemment rien à faire dans un livre sur les cent grands alpinistes de l’histoire. Il tient debout mais ce n’est pas un alpiniste de haut niveau. » De l’autre côté de la frontière, le quotidien suisse Le Nouvellist­e a lui interrogé le guide Jean Troillet, l’homme aux dix « 8 000 » , soit l’ascension victorieus­e de dix des quatorze sommets de plus de 8 000 mètres que compte l’himalaya. Et là, les avis divergent de la France. « C’est exceptionn­el, il y a du rêve dans ce qu’il fait et il possède des capacités hors norme pour y arriver. »

LA FIN DES DÉFIS ?

Certains vont plus loin. Le jour de la projection de son film chez Salomon, en présence de Jornet, qui reste alors silencieux, Sébastien MontazRoss­et prédit : « Il sera le plus grand himalayist­e des années 2020, le prochain Reinhold Messner. » Petite précision : l’italien, premier homme à avoir atteint le sommet de l’everest sans oxygène et à avoir enchaîné la totalité des fameux quatorze « 8 000 » , est le plus grand nom de l’histoire de la très haute- montagne. Petite question : à quel point les personnes qui entourent, conseillen­t, sponsorise­nt Kílian Jornet n’ont- elles pas, plus que lui, envie de le voir devenir le plus grand de tous ? Il le confie lui- même : « Ça n’apporterai­t rien à mon histoire d’enchaîner les quatorze “8 000”. Mais en enchaîner deux, oui, pourquoi pas ? Je ne cherche pas à être le nouveau Messner. Je ne le serai jamais. Il y a des choses que je ne suis pas capable de faire et je le sais. Je veux juste atteindre le plus haut niveau d’exploratio­n et d’endurance. » L’année passée, à L’UTMB, il a été battu par le Français François D’haene. Il a salué la victoire de son rival, n’en a pas fait des caisses, est reparti en Norvège. Triste ? À peine. Autre chose le chagrine : « Je n’ai plus à me prouver ce dont je suis capable. J’aime toujours la compétitio­n mais ça ne m’apporte plus au niveau émotionnel ce que ça m’apportait avant. Ça ne me fait plus rêver. Donc oui, c’est un peu triste. » On repense encore à la photo de ses 6 ans. À la liste qu’il avait punaisée dans sa chambre sept ans plus tard, celle des compétitio­ns à remporter un jour et qu’il a d’ores et déjà toutes gagnées en moins de trois ans. Lui qui a souvent eu par le passé des pulsions « auto- destructri­ces » ( sa mère emploie plusieurs fois le qualificat­if dans le film qui lui est consacré), que fera- t- il des décennies qu’il lui reste à vivre s’il ne commet pas, comme tant d’autres avant lui en montagne, l’imprudence de trop ? Il pense avoir trouvé la réponse : « Quand je m’arrêterai, je deviendrai physiologi­ste, entraîneur ou préparateu­r physique. Ou peut- être designer, j’aime concevoir les prototypes et les innovation­s. » Une pause. « Quand j’arrêterai, aussi, je passerai dans l’ombre. Je suis sûr que je serai oublié en deux jours. » Il l’assure, il en meurt d’envie. Faut- il le croire ? En attendant, Kílian Jornet s’apprête à rentrer chez lui en Norvège et à avaler, comme tous les soirs ou presque après le dîner, une course de 1 000 mètres de dénivelé en guise de promenade digestive.

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Ci- contre : Kílian Jornet lors de la 33e édition de la Pierra Menta, le 16 mars 2018. Il se blessera le lendemain. Page de gauche : le 25 juin 2017, lors de sa victoire au Marathon du Mont- Blanc.
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Après sa victoire au Grand Raid en 2010, où il a parcouru les 163,3 km en 23h17.
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En 1993, la famille Jornet traverse la Laponie à pied. Kílian ( en rose, à gauche), a 6 ans.

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