GQ (France)

DANS L’ATELIER DE... LA MAISON BONNET

Fabriquées sur mesure depuis les années 1930, les lunettes de la maison Bonnet permettent de mieux voir, mais surtout d’être mieux vu. Focus.

- PAR GÉRALDINE SARRATIA_ PHOTOS PAR ALEXANDRE TABASTE

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JACQUES CHIRAC, Sofia Coppola, Audrey Pulvar, ou encore Jean-vincent Placé font partie de leurs clients. Sur ce dernier, « le résultat a été spectacula­ire, ses amis ont cru qu’il avait subitement perdu du poids ! Une paire de lunettes peut vraiment modifier la façon dont on est perçu et dont on se présente aux autres », raconte Franck Bonnet, l’un des fils de cette entreprise familiale qui, depuis quatre génération­s, fabrique la Rolls des bésicles. Chaque paire est unique, réglée au millimètre près dans l’atelier de la rue des Petits- Champs, à Paris. Franck nous y a emmenés. 1. CHOIX DE LA MONTURE ET MESURES « Plus qu’un accessoire, les lunettes sont une excroissan­ce de l’individu, elles se fondent avec son identité. Le premier rendez-vous ressemble donc à une séance chez le psy : le lunetier cerne les attentes du client, lui montre des modèles et dessine au fil de la discussion la paire rêvée, en prenant en compte les contrainte­s optométriq­ues (correction, verre fin ou épais...) et morphologi­ques. On mesure la racine nasale, la ligne des sourcils, l’écart pupillaire, le temporal, la taille des maxillaire­s. On détermine également la couleur et la matière souhaitées. Parmi les plus demandées : l’acétate de cellulose, la corne de buse ou, plus luxe, l’écaille de tortue. » 2. DÉCOUPE ET FAÇONNAGE « On réalise un calibre qu’on place sur une plaque de la matière choisie, puis la monture est découpée à l’aide d’un boxfil, une scie en forme de fil à couper le beurre. Les lunettes sont ensuite façonnées avec une lime : c’est ce qui leur donne une dimension architectu­rale. Chaque coup de biseau peut faire entrer ou tamiser la lumière. Charnières et rivets sont montés, ne reste plus qu’à régler l’inclinaiso­n en fonction de la taille des oreilles et du nez. »

3. POLISSAGE AU TAMPON « La paire est ensuite polie à la main, au tampon, c’est ce qui la différenci­e d’un objet fabriqué en série. Une paire demande sept à huit heures de travail. Un artisan peut donc en réaliser une par jour. »

4. ESSAYAGE ET AJUSTEMENT­S « Deux mois plus tard vient le temps de l’essayage et des derniers ajustement­s. L’inclinaiso­n des branches est réglée avec de l’air chaud (si la monture est en acétate) ou directemen­t à la flamme (pour les cornes de buffle) afin que les lunettes adoptent la forme du visage. Le montage du verre relève de la haute technologi­e. Tout est réglé au millimètre près – le confort de vue en dépend. On peut ainsi refaire deux à trois fois la paire, jusqu’au résultat parfait. »

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