GQ (France)

SUR BUMBLE, CE SONT ELLES QUI CHOISISSEN­T

POUR PLUS D’ÉQUILIBRE, LE SITE DE RENCONTRES AMÉRICAIN BUMBLE DONNE LE POUVOIR DE DÉCISION AUX FEMMES. ET TOUT LE MONDE EST GAGNANT ! PARAUDREYL­EVY

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Quand il s’est installé au Maroc, comme avocat d’affaires, Matthieu, 32 ans, se souvient que pour rencontrer des filles, « c’était compliqué » . Il s’est donc inscrit sur des sites de rencontres. Tinder, d’abord. Happn, ensuite. De retour à Paris, c’est avec Bumble qu’il y a pris goût : « Les filles sont plus jolies et font le premier pas ! » plaide- t- il. C’est là le petit plus de la plateforme américaine, qui se targue d’ « avoir redonné le pouvoir aux femmes » , mettant les hommes au pas sur le marché du dating. Parce que vous n’échangerez avec ces demoiselle­s que si celles- ci vous contactent dans les 24 heures suivant votre « like » . « Les femmes ne sont plus dans l’attente, elles expriment leur désir. L’échange commence ainsi sur un pied d’égalité » , explique Louise Troen, vice- présidente du site qui, créé en 2014, compte 43 millions d’utilisateu­rs, dont 20 millions depuis la déferlante # Metoo. C’est qu’ici, elles se sentent en sécurité. Plus de harcèlemen­t, ni de messages agressifs : ici, on se conduit en « gentleman » .

C’est en tout cas, ce dont rêvait la créatrice du site, Whitney Wolfe Herd, qui s’est illustrée dans la création de Tinder, avant de poursuivre son ex- boss pour harcèlemen­t. « Elle a tenté de construire le monde dans lequel elle souhaitait interagir, avec ce business en ligne fondé sur le respect et la bienveilla­nce » , ajoute Louise Troen. Dans le « clan » des hommes, il y a ceux qui appréhende­nt l’idée d’être abordés par une femme. Et ceux qui, au contraire, se sentent moins pressurisé­s et surtout flattés. « On perd moins de temps, les relations sont fluides et pacifiées » , résume Matthieu. Restaurer un équilibre dans les rapports, c’est tout l’enjeu de Bumble qui tente de faire voler en éclats les préjugés. « Les hommes aussi sont soumis à des stéréotype­s de toxicité masculine, reconnait Louise Troen. Il ne s’agit pas de les mettre en compétitio­n avec les femmes mais de repenser notre modèle de société, afin de progresser en tant qu’individu. » Sur le site, on observe une progressio­n, tout à fait fulgurante : celle des mariages, avec pas moins de 15 000 cas en quatre ans.

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