GQ (France)

L’ALLURE DE...

Célèbre « nez », Barnabé Fillion collabore avec Aesop, les maisons Paul Smith ou Lemaire. Il compose son style comme ses parfums : avec une passion pour la matière et la disruption.

- PAR CLAIRE TOUZARD_PHOTOGRAPH­IES SAMUEL KIRSZENBAU­M

Barnabé Fillion, nez pour Aesop, Paul Smith, Lemaire...

Y A-T-IL UNE CONNEXION ENTRE LE VÊTEMENT

ET LE PARFUM ?

Pour moi, le parfum détient un côté très visuel : il suggère toujours une texture. Il y a quelque chose de tactile, qui fait écho au vêtement. J’ai toujours été fasciné par la botanique, je m’inspire des jardins japonais, des sousbois, le lichen, la mousse... Dans le vêtement, j’aime les subtilités de matière. J’adore les pulls Acne Studios, qui travaillen­t sur cette idée de « peluche » par exemple.

UN STYLE, ÇA SE COMPOSE COMME UNE

FRAGRANCE ?

C’est passionnan­t, car il y a la même richesse de gammes et de nuances. J’aime chiner, comme j’aime chercher des senteurs rares à travers le monde. Je reste dans l’exploratio­n constante, je déteste le systématis­me. Ensuite, c’est la même dynamique : tout est une question d’assemblage. La bonne équation se trouve dans les ajustement­s. En parfum, je vais utiliser du poivre de forêt, du uzu, ou du chiso pour détourner un jardin classique. De la même façon que pour m’habiller, je vais créer des ruptures, choisir une note vive pour casser une gamme de tons plus sourds par exemple.

L’ODORAT, LE VISUEL, EN FAIT, TOUT EST LIÉ ?

Oui, cette notion de synesthési­e me fascine, cette limite du territoire entre les sens – le moment où tu as l’impression que le son ou l’image devient une odeur. Ce dialogue incessant entre les sens est au coeur de ce que je fais.

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Barnabé Fillion dans son appartemen­t parisien aux accords chromatiqu­es parfaits.
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