3 QUESTIONS À SERGE MAILLARD
Comment est né ce projet de numérisation de vos archives ?
S.M. : Compte tenu de la difficulté qu’ont les médias à faire face au digital, et alors qu’il n’y a jamais eu autant d’informations sur les montres qu’aujourd’hui, il fallait se différencier. La tendance des marques à faire des rééditions de pièces historiques a joué également.
Est-ce que mettre en ligne de telles archives est une façon de rétablir une certaine vérité ?
S.M. : On va plus puiser dans l’histoire de la légitimité face à une bataille d’ego que s’atteler à rétablir une forme de vérité. Le cas Nicolas RieussecLouis Moinet en est un bel exemple. Le premier a longuement été présenté comme le créateur du chronographe, qu’il introduisit en 1821. Mais il fut officiellement détrôné par Moinet il y a quelques années grâce à l’obtention de la mention de reconnaissance pour la même découverte, en 1816. Cela aura donc pris près de deux siècles… mais dans quel but ?
In fine, une découverte n’est pas liée à une personne mais à une accumulation de personnes qui arrivent à cette innovation.
Quelles différences peuvent être observées entre le journaliste d’antan et celui d’aujourd’hui ?
S.M. : Le journaliste doit être curateur et apporter une valeur ajoutée. On observe de vrais problèmes quant à la légitimité de l’information, dont l’accès est beaucoup plus facile mais qui est moins vérifiée. Tous les journalistes deviennent finalement des historiens horlogers.