GQ (France)

L’Experiment­al Cocktail Club : récit d’une success-story entre vieux potes.

Depuis 2007, ils réinventen­t les bars à cocktails et la notion d’hospitalit­é à Paris, Londres, Minorque ou New York... Récit d’une success-story entre potes.

- PAR MARINE DELCAMBRE

IILS SONT AMIS DEPUIS LE COLLÈGE. En 2007, Romée de Goriainoff, Olivier Bon et PierreChar­les Cros lancent l’Experiment­al Cocktail Club. Xavier Padovani rejoint la bande, qui tient un bon filon : le bar à cocktails « hors palace » avec « les meilleurs spiritueux et recettes, à des prix raisonnabl­es ». Précurseur­s d’une nouvelle vague artisanale, ils bousculent les codes. Une vingtaine d’adresses, 500 salariés et un chiffre d’affaires 2018 de 26,5 millions d’euros plus tard, les quatre hommes ne sont plus spécialisé­s dans le cocktail, mais dans « l’hospitalit­y ». Comprendre : « une expérience complète avec une attention particuliè­re aux détails », comme dans un speakeasy nord-américain, leur référence découverte avant l’ouverture de l’Experiment­al.

COMMENT TOUT A COMMENCÉ ?

« Il y a dix ans, être entreprene­ur n’était pas “cool”. Les banques nous fermaient les portes et la Chambre de commerce et d’industrie nous riait au nez. En 2007, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, punit encore plus lourdement la conduite en état d’ébriété. Les journaux titrent la fin des bars au moment où on se lance. Pendant un an, nous cherchons où nous installer, réduisant nos ambitions en raison des prix des fonds de commerce. Peu de budget : 75 000 euros tous ensemble, 90 000 euros supplément­aires levés avec la banque. Nous sommes tombés sur un bar de quartier dans une rue déserte qui ne plaisait plus à personne : le futur Experiment­al Cocktail Club, rue SaintSauve­ur à Paris. À l’époque, on est derrière le bar, au service, au ménage. Pas de secret pour réussir : il faut relever ses manches. Les gens pensent qu’on a connu un succès fulgurant dès le début, mais on a attendu que le client passe la porte. »

QUEL EST VOTRE MODÈLE ÉCONOMIQUE ?

« À Paris, historique­ment, il existe un ancrage auvergnat qui a favorisé le développem­ent familial dans le business – l’affaire était tenue par le père, puis par le fils. Un modèle à l’opposé du nôtre, plus entreprene­urial, avec des ouvertures chaque année. Une entreprise plus qu’un simple commerce. Nous ne sommes pas une bande de potes, plutôt une bande d’entreprene­urs. En 2020, on espère créer une marque hôtelière unique, avec de beaux hôtels, de bons restaurant­s et des bars à taille humaine dans les villes cool du globe. »

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De gauche à droite : Romée de Goriainoff, Pierre-Charles Cros et Olivier Bon.

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