GQ (France)

Les leçons de vie de Ralph Lauren

Synonyme du style américain au point que son nom est devenu un adjectif, Ralph Lauren se révèle comme jamais dans Very Ralph : 1 h 48 pour mieux comprendre comment l’homme s’est bâti une véritable légende.

- PAR JULIEN LAMBEA

DANS SON DISCOURS de remise du Lifetime Achievemen­t Award à Ralph Lauren, lors de la cérémonie du Council of Fashion Designers of America de 1992, Audrey Hepburn expliquait qu’en donnant au design américain « de la dignité et un point de vue distinct », le créateur avait vu « son nom devenir un adjectif synonyme de qualité et de style. Si vous dites que quelque chose est “very Ralph Lauren”, vous êtes immédiatem­ent compris ». Ainsi est né le titre de Very Ralph, réalisé par Susan Lacy. Le documentai­re revient sur plus de cinquante ans de carrière au cours desquels le jeune Ralph Lifschitz du Bronx est devenu la légende Ralph Lauren en transforma­nt sa vision du rêve américain en art de vivre complet. Voici quelques leçons de vie que l’on a retenues de ce parcours hors norme.

1- AVOIR UN STYLE PROPRE

S’il dit ne pas avoir hérité du talent de son père peintre, Ralph Lauren a la fibre artistique dans sa façon de s’habiller. En 1964, trois ans avant le lancement de la marque, on trouve d’ailleurs un article dans le Daily News-Record sur son style quand il était vendeur. Calvin Klein, qui l’a connu ado, reconnaît que Ralph s’habillait déjà comme personne et que, comme chez tous les grands designers, il y a quelque chose de lui qui émane de ses vêtements. Pour cet autre enfant d’immigrés juifs du Bronx, l’idée de Ralph Lauren allait au-delà de simplement penser une collection de vêtements.

2- CROIRE EN SES RÊVES

Dès son plus jeune âge, Ralph Lauren s’identifie aux stars de cinéma. Les silhouette­s de ses défilés ressemblen­t d’ailleurs à des personnage­s de films de l’âge d’or d’Hollywood. Et c’est Woody Allen, qui porte les vêtements de la marque depuis Annie Hall, qui résume le mieux les clés de ce succès : Ralph Lauren a compris que son goût pouvait influencer des millions de personnes. Il ne cherche pas à savoir ce que les gens aiment, il parie sur ce qui lui plaît à lui. Quand il obtient un rendez-vous chez Bloomingda­le’s pour y vendre sa première collection de cravates, on lui demande de les faire moins larges et d’enlever son étiquette. Ralph refuse, part, et c’est le grand magasin qui finira par changer d’avis.

3- TROUVER SA MUSE

La « femme Ralph Lauren » ressemble fortement à la femme de Ralph Lauren. Comme l’explique Andrew Lauren, l’un des fils, si sa mère Ricky est la muse de son père, c’est grâce à son sens inné du style et à sa beauté naturelle. Ralph adore l’habiller, et c’est probableme­nt elle qui l’inspire pour lancer une collection féminine alors qu’il confesse, à l’époque, ne rien y connaître ni aux robes ni aux jupes, et qu’il avoue même ne pas avoir fait d’école de mode.

4- LA FAMILLE AVANT TOUT

Pour Ralph Lauren, sa femme et ses trois enfants passent avant

tout. Il leur consacre autant de temps que possible, refusant les invitation­s et la vie mondaine pour rester à leurs côtés. Pour Anna Wintour, c’est probableme­nt grâce à ce cocon que Ralph Lauren a pu garder une vision aussi forte.

5- ÊTRE BIEN ENTOURÉ

Si son nom est toujours en haut de l’affiche, Ralph Lauren rappelle que personne n’est capable de tout gérer tout seul et ne jure que par le travail d’équipe. Cela ne l’empêche pas de rester fidèle à son instinct et de garder son identité, même depuis que sa société a été cotée en Bourse. Il sentait qu’il avait des choses à dire sur le plan internatio­nal, et cette étape a permis à son business de grandir. Et en effet, comme le dit Karl Lagerfeld dans le documentai­re, Ralph Lauren est le designer qui représente le mieux la mode américaine – et même l’Amérique ! – pour le reste du monde. VERY RALPH, DE SUSAN LACY, À LA DEMANDE SUR OCS.

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 ??  ?? Page de gauche : Ralph Lauren, en 1978. En haut : avec sa femme Ricky à la première de Car Wash (de Joel Schumacher), en 1977. En bas : avec ses fils aînés, en 1971.
Page de gauche : Ralph Lauren, en 1978. En haut : avec sa femme Ricky à la première de Car Wash (de Joel Schumacher), en 1977. En bas : avec ses fils aînés, en 1971.

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